L'Empire russe, allié de la France et de l'Autriche contre la Prusse de Frédéric II, a envahi à plusieurs reprises la Prusse-Orientale et tenté d'opérer en concertation avec ses alliés autrichiens, aux batailles de Kunersdorf en 1759, de Legnica en 1760, lors du raid sur Berlin la même année, et enfin au camp de Bunzelwitz en 1761. La mésentente entre les deux alliés ne permet pas un succès décisif. Dans le même temps, la Russie tente d'élargir sa zone d'influence sur la mer Baltique et de fermer cette mer aux Anglais, alliés de la Prusse, en concluant une alliance avec les royaumes de Suède et de Danemark[2].
Siège de 1758
Le général Villim Fermor, chef de l'armée russe, envoie une armée de 4 000 hommes commandée par Johann Palmbach(ru) (ou Palmenbach) attaquer le port de Kolberg sur la Baltique, avec le soutien d'une flotte russe de 27 vaisseaux. La ville est défendue par le général prussien Heinrich Sigismund von der Heyde(de) avec 700 hommes de troupes régulières et une milice. Les Russes mettent le siège le et donnent plusieurs assauts, dans la nuit du 29 au , puis le , qui sont repoussés. Le siège est levé le Cette défense vaudra à von der Heyde d'être décoré de l'ordre Pour le Mérite.
Siège de 1760
La ville, de nouveau assiégée du au par une force de 8 000 Russes et Suédois commandés par Gottlob Curt Heinrich von Tottleben, est secourue par une petite armée prussienne commandée par Paul von Werner(de), obligeant les assiégeants à se rembarquer.
De la fin de 1760 au début de 1761, Tottleben continue ses incursions en Poméranie puis, le , conclut une trêve avec les Prussiens, ce qui suspend les opérations jusqu'en juin[3].
Siège de 1761
Lors du troisième siège, une armée russe de 12 000 hommes commandée par le général Piotr Alexandrovitch Roumiantsev encercle la ville à partir du ; l'armée de secours prussienne conduite par Frédéric-Eugène de Wurtemberg établit un camp retranché près de Koszalin sans engager le combat; une flotte de 33 vaisseaux russes et 8 suédois vient compléter le blocus de la ville, l'effectif des assiégeants s'élevant alors à 24 000 hommes[4]. Les Russes bombardent la ville pendant plusieurs jours tandis que les Suédois occupent l'île de Wolin à l'estuaire de l'Oder. Les Prussiens, faute de moyens navals, ne peuvent plus faire parvenir de vivres à Kolberg depuis Stettin. Le camp du duc de Wurtemberg est lui-même presque à court de vivres quand il voit arriver, le , une armée de renfort prussienne commandée par Dubislaw von Platen. Le , le mauvais temps oblige la flotte russe à se retirer. Mais Frédéric II rappelle ses forces en Silésie et la ville de Kolberg doit finalement capituler le 16 ou [5].
Conséquences
Les Russes, maîtres de la ville, peuvent prendre leurs quartiers d'hiver en Poméranie. C'est la dernière victoire russe de ce conflit: quelques semaines plus tard, le , la mort de l'impératriceÉlisabeth de Russie amène l'Empire russe à signer la paix et à rendre Kolberg à la Prusse.
Le défenseur de Kolberg, von der Heyde, après une courte captivité en Russie, finit sa vie en 1765 comme gouverneur de cette ville avec une modeste pension de 600 thalers portée plus tard à 800.
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