ShengyanSheng-Yen
聖嚴
Shengyan (聖嚴; Pinyin: Shèngyán, Wade-Giles: Sheng-yen, nom de naissance Zhang Baokang, 張寳康) ( – ) est un moine et érudit bouddhiste qui figure parmi les principaux enseignants contemporains du bouddhisme chinois Chan (japonais: Zen). Fondateur de l'organisation bouddhiste taïwanaise nommée la Montagne du Tambour du Dharma (anglais: « Dharma Drum Mountain », chinois: 法鼓山), il est à la fois 57e descendant de la tradition Linji (japonais: Rinzai), et 52e descendant de maître Dongshan (école Caodong)[1]. Sheng-yen est reconnu comme un moine ayant joué un rôle majeur dans la reviviscence du bouddhisme chinois et son adaptation aux profondes mutations d'un monde moderne influencé par l'Occident. À Taïwan, Sheng-yen est un des quatre principaux maîtres bouddhistes contemporains, aux côtés des maîtres Hsing Yun, Cheng Yen et Wei Chueh (en). Détenteur d'un doctorat en littérature bouddhiste de l'Université Rissho (en) à Tokyo, il est considéré comme un des grands érudits et pédagogues de la tradition bouddhiste chinoise. BiographieNé en 1931 dans une famille pauvre, dans un village près de Shanghai (Chine Continentale), Sheng-yen devint moine bouddhiste à l'âge de 13 ans. Après 1945, il rejoint un monastère à Shangaï, où il se consacre essentiellement à la pratique de rites funéraires bouddhiques, tout en ayant cependant l'occasion de fréquenter les cours d'une académie bouddhique ce qui lui permet de se familiariser avec l'étude du bouddhisme[2]. Il découvre bientôt les enseignements de Taixu, l'un des grands réformateurs du bouddhisme chinois[1]. L'armée et le retour à la vie monastiqueEn 1949, il est incorporé dans. les forces armées de la république populaire de Chine, et il se rend avec son unité à Taïwan. Il reste dans l'armée jusqu'en 1960, après quoi il retourne à sa vocation monastique (même s'il n'a jamais cessé de se considérer comme un moine durant cette période de vie laïque) en rejoignant alors la lignée de maître Dongchu (en) (1908–1977)[3],[2]. En 1961, il entame une retraite solitaire de six ans, au sud de Taïwan, pour méditer, étudier et écrire, à l'issue de quoi il se rend au Japon où il entame des études universitaires: il obtint un master (1971) puis un doctorat (1975) en littérature bouddhique à l'Université Rissho. À ce moment, il était, à Taïwan, la seule figure notable du bouddhisme à obtenir de tels titres d'une université étrangère réputée[3],[2]. La diffusion du dharmaÀ la demande de son maître Dongchu, il s'engage dans la diffusion du dharma aux États-Unis et à Taïwan[2]. En 1975, Il devient abbé du monastère Nong Chan à Taïwan, puis fonde, en 1980, l'Institut de la culture Bouddhique Chung-Hwa à New-York. Entre 1985 et 1989, il fonde également l'Institut d'études bouddhiques Chung-Hwa à Taipei ainsi que la Fondation Internationale « Dharma Drum Mountain » (法鼓山), une organisation consacrée à l'étude, la pratique et la promotion du bouddhisme à Taïwan et dans le monde. À partir de 1975, il commence à enseigner aux États-Unis et établit un centre de méditation Chan dans le Queens à New York, ainsi que son centre de retraite situé à l'écart de la ville, à Pine Bush, en 1995. Il visite également de nombreux pays européens, dont la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie ainsi que des pays d'Europe de l’Est, régions où il implante de nombreux monastères tout en continuant d'enseigner dans divers pays asiatiques, particulièrement à Taïwan. C’était aussi un ardent défenseur de l’environnement. Reconnu comme un enseignant habile des pratiques méditatives, Sheng-yen transmit le Dharma à plusieurs de ses disciples occidentaux laïcs, parmi lesquels Simon Child, Max Kalin et Zarko Andricevic. Fin de vieBien qu'il continuât de donner des conférences au cours de plusieurs retraites à Taïwan, la santé de Sheng-yen se dégrada durant les dernières années de sa vie. Il déclina une transplantation du foie, déclarant qu'il ne pensait plus vivre très longtemps et préférait voir la transplantation profiter à une personne plus jeune[réf. souhaitée] Sheng-yen est mort d'une insuffisance rénale le 3 février 2009[4], en exprimant ce dernier vœu[2]: « L'univers peut disparaître un jour, mais mes vœux sont éternels. »[5]. Conformément à la méthode est asiatique de calcul de l'âge, l’organisation Dharma Drum Mountain annonça la mort de Sheng-yen à l'âge de 80 ans, soit 78 ans selon la méthode de calcul occidentale. Voici son dernier poème, composé juste avant sa mort (death poem)[6]: Busy with nothing, growing old. / Within emptiness, weeping, laughing. I Intrinsically, there is no “I.” / Life and death, thus cast aside.
Lignage et enseignementSheng Yen était un héritier du dharma des traditions Rinzai (par maître Lingyuan) et Caodong (par maître Dongchu (en)). Du côté Rinzai, il est descendant de 3e génération de maitre Hsu Yun, et par ce biais, 57e descendant de cette tradition; du côté du Caodong (japonais: Sōtō), Sheng-yen est 52e descendant de maître Dongshan (807-869) et descendant direct de Dongchu (en)(1908–1977)[1],[7]. Il a transmis d'une part la méthode hua tou de Linji (IXe siècle), et il a été un important relais dans l'enseignement contemporain de la méthode de l'illumination silencieuse due à Hongzhi Zhengjue (XIIe siècle) et à Dôgen (XIIIe siècle), particulièrement importante dans les écoles Caodong et Sôtô. Il a aussi intégré des éléments de diverses traditions bouddhiques (Corée, Japon, Vietnam), revivifiant la doctrine de samatha (bouddhisme d'Asie du Sud-Est), ainsi que la méthode gradualiste du bouddhisme tibétain. La synthèse de ces approches s'est concrétisée dans la fondation d'une école du Dharma Drum du Chan chinois en 2005. Par la suite, Sheng Yen a transmis sa lignée de dharma à une vingtaine de moines et de pratiquants laïcs, par lesquels son enseignement continue à se transmettre aujourd'hui[7]. OuvragesSheng Yen a publié plus d'une centaine de livres[8]. Parmi eux, on peut mentionner :
Traductions en français
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Liens externes |