Sept entrées de KamakuraLa ville de Kamakura au Japon, est enfermée sur trois côtés par des collines très escarpées et sur le quatrième par la mer : avant la construction de plusieurs tunnels et routes modernes, ce qu'on appelle les sept entrées de Kamakura (鎌倉七口, Kamakura nana-kuchi , ou nana-guchi), ou sept cols (七切り通し, Nana-kiridoshi ), tous artificiels, sont ses principaux liens avec le reste du monde[1]. La ville est donc une forteresse naturelle et, selon l'Azuma Kagami, elle est choisie par Minamoto no Yoritomo comme base spécifiquement pour cette raison[2]. Le nom lui-même semble avoir été calqué sur celui des « sept entrées de Kyoto » (京の七口 ) - parfois traduites par les sept « bouches » - qui apparaît en premier dans la littérature du milieu de l'époque Muromachi (vers 1450)[1]. Avec les autres noms « numérotés » comme les « dix puits de Kamakura » et les « dix ponts de Kamakura », les modernes « sept entrées » sont une invention de l'époque d'Edo, probablement créée pour stimuler le tourisme[3]. L'Azuma Kagami les appelle simplement -zaka : Kobukurozaka, Daibutsuzaka, Gokurakuzaka, etc[3]. Il faut aussi noter que, outre ces sept entrées, il y a toujours d'autres routes de montagne qui relient Kamakura avec, par exemple, Kotsubo et Shichirigahama[3]. Il y en a une par exemple qui relie le Kaizō-ji à Ōgigayatsu avec la gare de Kita-Kamakura[4]. Les « sept entrées » sont tout simplement les plus importantes et les plus pratiques[3]. Tout en étant économiquement vitaux, car ils permettent le trafic vers et depuis le monde extérieur, les sept cols ont aussi une grande valeur militaire, et en tant que tels, sont fortifiés de diverses manières, par exemple en les rétrécissant jusqu'à ce qu'un cheval puisse à peine les traverser, et en obstruant la vue des arrivants[1]. Les routes sont également modifiées en ajoutant des falaises artificielles et des forts à partir desquels les archers peuvent frapper les ennemis qui passent en dessous[1]. Les sept entréesCol AsainaAussi connu sous le nom Mutsuurakuchi (六浦口 ) et habituellement appelé col d'Asahina (朝比奈切通 ), le col d'Asaina (朝夷奈切通 ) relie Kanazawa (à présent partie de la ville de Yokohama) à Kamakura, tout en assurant la protection de son flanc oriental[1]. L'Azuma Kagami rapporte que la décision de relier la ville de Kanazawa est prise en 1240 par le shikken Hōjō Yasutoki. Son nom semble provenir de la légende selon laquelle le héros surhumain Asahina (ou Asaina) Saburō Yoshihide (personnage historique et troisième fils de Wada Yoshimori) la construit lui-même en une nuit[1]. Les chutes près de l'entrée de Kamakura vers le col, la cascade de Saburō (三郎滝 ), sont également nommées d'après lui[5]. L'ensemble du col est déclaré « monument historique »[1]. La plaque sur le côté Yokohama du col porte l'inscription[6] :
L'inscription sur la stèle du côté Kamakura du col, près des chutes de Saburō, possède un contenu très similaire[7]. Col de DaibutsuAu-dessus de l'actuel tunnel de Daibutsu, le col de Daibutsu (大仏切通 ) traverse les localités de Kajiwara et Yamazaki pour relier Kamakura à Fujisawa[1]. Sa date de construction est inconnue, et l'Azuma Kagami ne le mentionne pas[8]. Un passage du Shinpen Kamakurashi semble indiquer qu'il existait en 1181, mais c'est probablement une erreur[8]. Réparé à plusieurs reprises au cours de la période allant de l'époque d'Edo à l'ère Meiji, il est déclaré « monument historique »[1]. Col de GokurakuLe col de Gokuraku (極楽寺切通 ) est une section de la route qui, à partir de la plage de Yuigahama, passe devant les portes du Gokuraku-ji, retourne à la mer après le cap d'Inamuragasaki, puis passe à Shichirigahama, Koshigoe et Katase pour finalement rejoindre la fameuse route Tōkaidō[1]. Selon la tradition, le col est ouvert par Ninshō (1217–1303), le fondateur du Gokuraku-ji[1] Ce col, choisi par Nitta Yoshisada pour son attaque sur Kamakura en 1333, est donc témoin de féroces combats[1]. La stèle installée sur le col porte l'inscription[9] :
Col de KamegayatsuLe nom du col de Kamegayatsu (亀ケ谷坂 ) apparaît pour la première fois dans l'Azuma Kagami en 1180[10]. Le col de Kamegayatsu[11] relie la zone d'Ōgigayatsu (nord-ouest de la gare de Kamakura d'aujourd'hui) au Chōju-ji à Yamanouchi (Kita-Kamakura), près du Kenchō-ji[1]. Son nom vient du fait qu'il est si raide qu'une tortue ne serait pas en mesure de le monter sans se retourner[1]. Il est déclaré monument historique[1]. Col de KewaizakaExtrêmement important du point de vue militaire, le col de Kewaizaka (仮粧坂 ) mène à Fujisawa, puis la route se dirige vers la province de Musashi (la zone qui entoure les modernes villes de Fuchū et Kokubunji)[1]. En raison de sa position stratégique, c'est là que les forces de Nitta Yoshisada conduisent leur principale attaque sur la ville[1]. Le col est témoin d'autres combats à plusieurs occasions[1]. Il est en conséquence classé « monument historique »[1]. La stèle du côté de Kamakura porte l'inscription[12] :
Col de KobukurozakaLe nom col de Kobukurozaka (巨福呂坂 ou 小袋坂 ) apparaît pour la première fois dans l'Azuma Kagami en 1235[14]. L'ancienne route qui traverse le col, qui de Tsurugaoka Hachiman-gu quitte la route moderne pour Yamanouchi (Kita-Kamakura), passe en dessous et le rejoint avant d'arriver au Kenchō-ji, est construite par les shikken Hōjō[1]. La route moderne est construite au cours de l'ère Meiji[1]. Selon le Taiheiki, c'est l'un des cols à travers lesquels Nitta Yoshisada tente de pénétrer dans Kamakura en 1333[14]. Le col est déclaré « monument historique »[1]. Col de NagoshiLe col de Nagoshi (名越切通 ) est extrêmement important car il relie la ville à la péninsule de Miura[1]. Très raide et de moins de deux mètres de large, son nom est écrit avec les caractères 难通 (« difficile à passer ») pour cette raison[1]. Le nom de la zone qui l'entoure est maintenant écrit avec les mêmes caractères (名越), mais est appelé Nagoe[1]. Le col est déclaré « monument historique »[1]. La plaque sur le côté Kamakura porte l'inscription[6] :
— Mars 1981, Comité de Kanagawa pour l'éducation État actuel des sept entréesLe col de Kobukurozaka aujourd'hui est une large route moderne qui relie Kamakura à Kita-Kamakura et il ne reste que des traces de l'ancien col[15]. Le col de Gokuraku est également une route de nos jours[15]. Les cols de Daibutsu, Nagoshi et Asahinas sont plus ou moins tels qu'ils étaient avant l'ère Meiji tandis que les cols de Kewaizaka et Kamegayatsu ont changé mais sont encore reconnaissables[15]. Col de ShakadōOutre les sept entrées, il existe un autre col dans la ville, l'énorme col de Shakadō (釈迦堂切通 ) qui relie Shakadōgayatsu[11] aux arrondissements d'Ōmachi et Nagoe (anciennement appelé Nagoshi). Bien qu'il soit important, il n'est pas considéré comme l'une des sept entrées car il relie deux zones toutes deux entièrement situées dans Kamakura même[1]. Le col est actuellement fermé à la circulation en raison du danger posé par les chutes de pierres. Bibliographie
Liens externes
Notes et références
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