Scuola (Venise)Les scuole (singulier scuola ; vénitien schola, pl. schole) furent des institutions de la république de Venise consacrées aux corporations d'arts, de métiers et à la dévotion des patrons de ceux-ci. Ce sont des confréries religieuses composées de laïcs par corporation. Elles furent divisées en quatre groupes :
Schole grandiL'origine des Schole grandi vénitiennes provient des Écoles des Battus (scuole dei Battuti), congrégations médiévales dédiées à la prière et en certaines occasions à la mortification de la chair que les frères s'infligeaient à eux-mêmes avec l'usage du fouet. Contrecarrées à l'apparition du Gouvernement de la République pour l'extrémisme religieux qu'elles se proposaient de répandre, la fondation de la première Schola dei Battuti remonte à 1260, et elle fut dédiée à Sainte-Marie-de-la-Charité (La Carità). Au XVe siècle, loin de manifester la soif de pénitence qui les caractérisait, à l'origine, les schole grandi étaient devenues des institutions sociales respectables et souvent riches, qui se consacraient à diverses activités philanthropiques et à la gestion du patrimoine accumulé par testaments avec le temps[1].
Au XVe siècle, le système des commandes d'œuvres d'art, s'organise à l'intérieur d'un réseau complexe d'échanges et de conflits, d'intérêts économiques corporatifs et contributions patriciennes occasionnelles. Dans ce processus très élaboré, le parti pris décoratif compte peu au regard de la volonté d'affirmation du prestige d'un particulier, d'un groupe ou d'une institution. Cela explique l'abondance des portraits dans les grands cycles. Commanditaires, bienfaiteurs et figures de l'autorité en place y sont largement représentés. C'est ainsi que la famille Vendramin, une des plus puissantes de la confrérie de la Scuola Grande di San Giovanni Evangelista, a contribué financièrement de façon considérable au cycle de tableaux des Reliques de la croix, réalisé par Gentile Bellini avec Vittore Carpaccio et deux autres représentants de la tradition narrative vénitienne, Lazzaro Bastiani et Giovanni Mansueti. Mais le plus souvent , les confréries modestes se contentaient de décorer leurs autels. C'est le cas de la Pala de San Giobbe, commandée à Giovanni Bellini[3].
Caractéristiques des schole picoleComme les autres schole vénitiennes, les schole picole étaient ouvertes à toute personne de plus de 15 ans payant des frais d’inscription (benintrada). Au contraire des schole grandi, les schole picole admettaient les femmes[4]. Les schole picole étaient présidées par un gastaldo, secondé par un vice-président (vicario) et assisté par un copiste (scrivan). On compte environ trois cent quarante scuole piccole[5] sur un territoire qui couvre Venise, Chioggia et les îles de la lagune, toutes supprimées par un décret du . Schole nationaliLe gouvernement vénitien accorda une large hospitalité aux marchands et artisans d'autres pays, pour les inciter à arriver en grand nombre avec de leur richesse. Les étrangers s'installaient dans des hôtels et entrepôts séparés, où chaque nation vivait selon les propres coutumes et exerçait son propre culte. Quoique les gens d'origine étrangère puissent faire partie librement des nombreuses Schole de la ville, quelques communautés d'étrangers, catholiques et orthodoxe, demandèrent et obtinrent la permission de se réunir dans leurs propres confréries. Les immigrés, loin de leur patrie d'origine, purent ici trouver une occasion de sûreté et soutien, sans perdre le sens des propres origines. À Venise, quatorze scuole nazionali furent identifiées :
Schole de devozion (del Sacramento)Au XVIe siècle celles-ci se consacraient au service du Saint-Sacrement dans les églises paroissiales, et elles prirent une importance croisante[6] Voir les scole piccoli pour leur mode de fonctionnement équivalent. Notes et références
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