Schwabenland (navire)

Schwabenland
illustration de Schwabenland (navire)
Le Schwabenland de retour de l'expédition antarctique allemande en 1939.

Autres noms Schwarzenfels (1925-1934)
Type Bateau à vapeur
Fonction 1925-1934 : Navire de charge
1934-1944 : Navire-catapulte
Histoire
A servi dans 1925-1934 : DDG Hansa
1934-1939 : Lufthansa
1939-1945 :  Kriegsmarine
Chantier naval Deutsche Werke
Reconversion par AG Weser
Fabrication acier
Lancement
Armé comme navire de charge
comme navire-catapulte
Statut Coulé le 31 décembre 1946
Équipage
Équipage 45 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 148,85 m
Maître-bau 18,42 m
Tirant d'eau 8,49 m
Déplacement 8 188 t
Propulsion 2 moteurs six cylindres diesel à quatre temps
Puissance 3 600 ch
Vitesse 12 nœuds
Caractéristiques commerciales
Passagers 10
Capacité 11 714 t
Carrière
Propriétaire DDG Hansa (en)
Pavillon Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Port d'attache Brême
Indicatif QMBJ / DOFW
IMO 5606347
Localisation
Coordonnées 58° 10′ 22″ nord, 10° 45′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Norvège
(Voir situation sur carte : Norvège)
Schwabenland
Schwabenland

Le Schwabenland est un navire de charge allemand transformé en navire-catapulte par la Lufthansa pour la poste aérienne en océan Atlantique sud. Il est surtout connu pour la poste aérienne en océan Atlantique nord en 1936 et sa participation comme navire océanographique de l'expédition antarctique allemande de 1938-1939.

Histoire

Construction

Le navire est construit en comme navire de charge par la Deutsche Werke à Kiel pour la DDG Hansa sous le nom de Schwarzenfels. C'est le premier navire de charge équipé d'un gyrocompas.

Transformation

Le , la Lufthansa achète le navire et le transforme en navire-catapulte. À l'époque, la Lufthansa cherche à s’engager dans un service postal aérien entre l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'Europe en utilisant des hydravions lancés à partir de navires.

Deux navires seront ainsi transformés, il s'agit du Schwabenland et du Westfalen.

la Lufthansa fait installer par l'AG Weser une catapulte pour un Heinkel K-7. La catapulte initiale est faite pour les Dornier Do J, des engins pouvant embarquer une charge utile de 500 kg (1 100 lb) sur 5 000 kilomètres (3 100 mi)[1]. Cependant comme la Lufthansa pourrait ne pas utiliser cet avion, la place pour la catapulte est réduite. La catapulte devient tournante et a deux rampes. L'hydravion sera levé avec une voile par-dessous grâce à une grue Kampnagel. Pour un lancement par catapulte, la grue est pliée. Le navire est remis en service le . En 1938, son exploitation est confiée à la Norddeutscher Lloyd.

Deux hydravions Dornier Do 18 Lufthansa baptisés Zephir et Aeolus ont été utilisés pour des vols postaux aériens des Açores vers les États-Unis et de Fernando de Noronha vers Natal[2].

Carrière opérationnelle

Le Schwabenland et le Westfalen accueillent les hydravions qui font le voyage entre Banjul et Fernando de Noronha ou Natal. Le , le Dornier Do J D-AKER Taifun à destination de Natal s'élance pour la première fois du Schwabenland. En , les navires changent de position. Le , lorsque l'avion Tornado à destination de Fernando de Noronha connaît une avarie de moteur et amerrir d'urgence, les deux navires-catapultes se détournent pour le récupérer. Le Westfalen le retrouve en premier. En septembre, les positions sont changés en conséquence. De la mi-octobre à la mi-décembre, le Westfalen est retiré du service, le Schwabenland est le seul navire-catapulte.[réf. nécessaire]

En 1936, la Lufthansa met en service l'Ostmark. Le Schwabenland fait des tests en Atlantique Nord pour une poste aérienne avec deux Dornier Do 18 partis de Lübeck et arrivés à Lisbonne le . L'Aeolus arrive le 3 septembre et repart le 6 avec le deuxième hydravion vers les Açores où ils arrivent le 6. Après un vol d'essai, l'escale est fixé à Horta. Le 10 septembre, l'avion Zephir piloté par Carl August von Gablenz et Joachim Blankenburg est catapulté du Schwabenland devant Horta pour un voyage en 22 heures et 18 minutes vers New York. Le lendemain, l'Aeolus piloté par Hans-Werner von Engel et Friedrich von Buddenbrock qui suit une route plus au sud vers Hamilton vient ; il repart de l'eau. Le Schwabenland sert ensuite pour les avions en retour de New York puis des Bermudes. Le 22 septembre, il revient à Horta et catapulte les avions pour New York puis Sydney.[réf. nécessaire]

En décembre, le Schwabenland sert pour la liaison avec Fernando de Noronha.[réf. nécessaire]

Lancement d'un Blohm & Voss Ha 139 depuis le Schwabenland en 1937.

En 1937 et 1938, la Lufthansa fait de nouveaux vols d'essais avec le Blohm & Voss Ha 139 qui a été conçu pour des catapultes de 10 t comme celle du Schwabenland. Le navire se poste aux Açores tandis que le Friesenland va de l'autre côté de l'Atlantique. En 1938, les États-Unis retirent la licence du courrier à la Lufthansa.[réf. nécessaire]

Le Schwabenland sert de nouveau à des trajets en Atlantique sud. Il sert pour la dernière fois pour la poste aérienne le pour un Dornier Do 26 entre Banjul et Natal.[réf. nécessaire]

Expédition antarctique allemande

À l'automne 1938, le Schwabenland est affrété avec deux Dornier Do J, le Boreas et le Passat pour participer à l'expédition antarctique allemande[3].

L'expédition — menée par Alfred Ritscher — a pour but de trouver en Antarctique une base pour les navires baleiniers allemands. Le navire arbore un drapeau de la Fondation allemande pour la recherche pour bien souligner qu'il est devenu un navire océanographique.[réf. nécessaire]

L'expédition part de Hambourg le et atteint le le côte de la Princesse-Martha.[réf. nécessaire]

Le navire a contacté la flotte baleinière allemande au large de l’île Bouvet, puis a jeté l’ancre près du bord de la banquise à 69°14′S, 4°30′O. Après que l’expédition eut terminé son travail, Schwabenland se dirigea vers le nord le .[réf. nécessaire]

Le navire peut lancer les deux hydravions pour l'exploration terrestre. Le territoire exploré est revendiqué par l'Allemagne et baptisé Nouvelle-Souabe. Cependant la Norvège revendique aussi ce territoire. L'expédition revient à Hambourg le [4].

Seconde Guerre mondiale

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Schwabenland est réquisitionné le par la Luftwaffe et sert pour les hydravions au large des côtes atlantiques françaises.[réf. nécessaire]

Après la chute de la France, il a été stationné au large des côtes de la France occupée, basé dans les ports du Havre et de Boulogne[5].

En septembre 1942, le navire est déplacé en Norvège comme navire-catapulte pour les missions de reconnaissance de Blohm & Voss BV 138. Le le Dornier Do 26 V6 P5+FH est catapulté du Schwabenland vers l'est du Groenland dans le cadre de l'évacuation de l'opération Holzauge.[réf. nécessaire]

Le 24 mars 1944, le navire est atteint par une torpille du sous-marin britannique Terrapin devant Egersund, avant de s'échouer à Flekkefjord. Il est relevé par des moyens de fortune en mai et juin 1944 puis remorqué à Bergen. Le , il est de nouveau endommagé lors d'un raid aérien de l'armée de l'air britannique contre la base sous-marine de Bergen. Le Schwabenland n'est pas complètement réparé et sert en février 1945 de lieu de stockage pour l'installation d'une base marine dans l'Oslofjord.[réf. nécessaire]

Sabordage

Après la guerre, le navire est récupéré par la marine britannique qui s'en sert de caserne à Sandvika en janvier 1946 puis décide de le couler le avec 1 400 tonnes d'arme chimique dans le Skagerrak[6].

Caractéristiques

Le Schwabenland était un paquebot de classe Hansa de 8 500 tonneaux de jauge brute.[réf. nécessaire]

Il pouvait atteindre une vitesse de 12 nœuds (22 km/h)[7].

Grues

Une catapulte K-9 construite par Heinkel a été installée à l’arrière du navire, ainsi qu’une grue pour soulever les avions. Le K-9 pouvait accélérer un avion de 15 tonnes à 94 milles à l’heure (151 km/h).[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Dancey, Peter Lufthansa à Luftwaffe-Hitlers: Secret Air Force Lulu Press, Inc, 12 mars 2013
  2. Grosschopff, Robert (2010). « South Atlantic Mail Services ». southatlanticflight.com.
  3. « The Schwabenland in the Antarctic », The Geographical Journal, vol. 95, no 1,‎ , p. 52 (DOI 10.2307/1788684, lire en ligne, consulté le )
  4. William J. Mills, Exploring polar frontiers: a historical encyclopedia, ABC Clio, (ISBN 978-1-57607-422-0)
  5. p. 420 Warship International, Volume 27 International Naval Research Organization, 1990
  6. (en) Ambrose Greenway, Cargo liners : an illustrated history, Barnsley: Seaforth Pub., (ISBN 978-1848321298), p. 66
  7. (en) Leo Marriott, Catapult aircraft : the story of seaplanes flown from battleships, cruisers and other warships of the world's navies, 1912-1950, Barnsley: Pen & Sword Aviation, (ISBN 184415419X), p. 101–105

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