La première version de Samson et Dalila a été réalisée par van Dyck en 1620, juste après son retour d'Italie et sans doute peu de temps avant son départ pour Londres[1]. Il s'est beaucoup inspiré du tableau Samson et Dalila de Pierre Paul Rubens auquel le tableau a été pendant longtemps attribué. Dans sa version, van Dyck a inversé la composition et représente Dalila maquillée comme l'étaient traditionnellement les prostituées parisiennes, à la craie blanche et les joues vivement fardées. Van Dyck a donné un ton dramatique à sa toile en donnant une expression effrayée au visage des deux femmes de chambre situées derrière Dalila.
La seconde version de Samson et Dalila a été peinte par van Dyck en 1630. Tout comme la première version, le tableau est peint à la manière de Rubens mais contrairement à celui qui fut son maître, van Dyck représente une Dalila qui semble consternée d'avoir trahi son amant et qui parait regretter son acte de trahison, ce qui donne à la scène un air plus « sentimentaliste » là où Rubens dépeignait Dalila comme une séductrice sans scrupules et Samson comme un captif, entièrement occupé à repousser les soldats[2]. Par ailleurs, l'utilisation de couleurs saturées révèle surtout l'influence sur van Dyck de son étude des œuvres du Titien.