Sami HadawiSami Hadawi
Sami Hadawi (en arabe : سامي هداوي ; 6 mars 1904 - 22 avril 2004) est un auteur palestinien. Il est reconnu pour avoir documenté les effets de la guerre israélo-arabe de 1948 sur la population arabe en Palestine et publié des statistiques sur les villages existants avant la création d'Israël. Spécialiste des questions foncières, il a continué après son exil de Jérusalem à travailler à la documentation des territoires de Palestine et a publié plusieurs ouvrages sur la guerre de 1948 et les réfugiés palestiniens. BiographieSami Hadawi est né à Jérusalem de parents chrétiens palestiniens. Au-delà, ses origines familiales sont incertaines : on en sait très peu sur celles de son père, allemandes, remontant peut-être à aux missionnaires de la Société des Templiers en Palestine[1] ; et quand ses propres mémoires évoquent un couple uni, par delà une différence de milieu, dans une tradition anglicane commune[2], leur éditeur fait état du témoignage d'un proche selon lequel son père et sa mère, issus respectivement de familles juive allemande et musulmane, se seraient convertis ensemble au christianisme[3]. En 1915, après la mort de son père, tombé au combat sous l'uniforme ottoman, la famille déménage à Amman, en Jordanie. Trois ans plus tard, Sami Hadawi est employé comme interprète non officiel par l'Armée britannique, puis retourne l'année suivante en Palestine comme commis au Land Registration Office[4],[5]. Son intérêt pour la structure des villages arabes s'affirme au cours de ce travail, puis de celui qu'il assure au Land Settlement Department, de 1920 à 1927. Il devient finalement de 1938 à 1948 inspecteur et évaluateur de la valeur foncière, et principal contributeur des Village Statistics 1945: A Classification of Land and Area Ownership in Palestine, qui constituent un recensement des terres et de la population des localités arabes de Palestine mandataire[5]. Jusqu'en 1948, il vit dans la maison de son grand-père, dans le quartier juif de la vieille ville de Jérusalem[4]. En 1948, avec sa femme Nora et leurs deux enfants, ils se construisent une maison à Katamon (en) ; mais ils sont contraints de partir, la même année, devant l'avancée des forces israéliennes[4]. Exilé, Sami Hadawi consacre son énergie à la cause palestinienne[6]. Il remplit d'abord pour les autorités foncières jordaniennes une fonction similaire à celle qu'il occupait auprès des Britanniques. Il conserve ce poste jusqu'en 1952, date à laquelle il devient spécialiste foncier auprès de la Commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine, à New York. Son travail consiste à déterminer l'étendue des biens que les réfugiés palestiniens ont laissés après la guerre de 1948. Cela l'amène à cofonder en 1959 le Bureau d'information palestinien, puis deux bureaux de la Ligue arabe aux États-Unis. Son dernier rôle professionnel est celui de directeur de l'Institut des études palestiniennes à Beyrouth, au cours des années 1960–70, pendant lesquelles il publie Palestine - Loss of a Heritage[7]. Son épouse meurt d'une crise cardiaque en 1965. En 1970, il prend sa retraite, s'établit au Canada, à Toronto, et commence à écrire sur l'histoire du conflit israélo-palestinien : Palestinian Rights and Losses in 1948 (1988), Bitter Harvest: a Modern History of Palestine (1989). Il meurt le 22 avril 2004, à l'âge de 100 ans. Il est enterré à Toronto, malgré son souhait d'être inhumé dans sa ville natale de Jérusalem[4],[5] : « Je voudrais être enterré à Jérusalem, mais je n'ai pas le choix », déclarait-il au journaliste Hicham Safieddine, lors de sa dernière interview[4],[7]. Publications
Notes et références
Voir aussiLiens externes
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