Jouée du 11 au , elle est à la fois l'une des Séries mondiales les plus célèbres et l'une des plus étonnantes[1],[2],[3],[4],[5], elle couronne les Miracle Mets[6], le surnom qui sera attribué à l'équipe de New York au départ largement négligée mais néanmoins victorieuse quatre matchs à un.
Les Mets deviennent le premier club d'expansion, donc ne faisant pas partie des équipes fondatrices du baseball majeur, à remporter une Série mondiale. L'année 1969 est la première où le club remporte plus de victoires que de défaites, huit ans après une entrée difficile dans la Ligue nationale avec la plus mauvaise performance de l'histoire moderne du baseball. Ils sont à ce moment l'équipe ayant gagné la Série mondiale le plus rapidement après ses débuts, un record éventuellement battu par les Marlins de la Floride à leur 5e saison d'existence en 1997, puis les Diamondbacks de l'Arizona à leur 4e année en 2001.
La Série mondiale 1969 est la première jouée après la création des quatre divisions du baseball majeur et font suite aux toutes premières Séries de championnat de l'histoire.
Équipes en présence
Mets de New York
Risée[1] du baseball majeur après leurs 7 premières saisons, marquées par un triste record de 120 défaites (contre 40 victoires) à leur première année en 1962 et 5 campagnes de plus de 100 défaites, les Mets de New York remportent pour la première fois en 1969 plus de matchs qu'ils n'en perdent[7]. Les joueurs de Gil Hodges n'inspirent pourtant guère confiance au printemps 1969[3]. Le début de la saison semble confirmer les sombres pronostics : New York traîne une fiche pendant deux mois et, malgré un bilan positif de 62 victoires et 51 défaites le , accuse 10 matchs de retard[8] sur les Cubs de Chicago et le premier rang de la division Est de la Ligue nationale[9]. Mais les Mets gagnent ensuite 38 de ses 49 dernières parties[10] pour boucler le calendrier régulier avec une fiche de 100 victoires et 62 défaites, devenant les premiers champions de la division Est nouvellement créée et coiffant les Cubs, laissés en seconde place avec 8 succès de moins[11].
La première Série de championnat de la Ligue nationale à être jouée dans l'histoire des majeures débute le à Atlanta. Les Mets y sont négligés[13] contre les Braves de Hank Aaron et Phil Niekro, champions de la division Ouest avec 93 victoires et 69 défaites[11]. New York remporte pourtant trois matchs de suite pour éliminer les Braves trois parties à zéro et accéder pour la première fois à la Série mondiale.
En 1969, les Mets sont déjà surnommés les Amazin' Mets (« les incroyables Mets »), un sobriquet sarcastique qui leur fut attribué par Casey Stengel[19], le gérant de l'équipe de 1962 à 1967. Dirigeant l'une des pires équipes de l'histoire du baseball, Stengel prenait plaisir à utiliser le qualificatif devant les journalistes : « Venez voir mes incroyables Mets », lança-t-il un jour à un reporter, « je suis dans ce sport depuis 100 ans, mais je vois de nouvelles façons de perdre dont j'ignorais l'existence »[20]. Les succès imprévus des Mets et leur irrésistible poussée de l'été jusqu'à la conquête du titre ultime à la mi-octobre valent à l'édition 1969 de l'équipe d'être pour la postérité connue sous le nom de Miracle Mets (« les Mets miraculeux »), un surnom dont la paternité est attribué au journaliste Barry Popik, qui l'utilise dans son article pour le New York Times le , au lendemain de la victoire ultime de l'équipe[21].
Les Mets sont cotés à 100 contre un avant le début de la saison pour remporter la Série mondiale[1],[2],[3],[4].
Au jour du premier match de la Série mondiale 1969 le à Baltimore, les Orioles sont donnés gagnants 8 contre 5[22]. Les observateurs ne prennent guère au sérieux des Mets qui se croient « l'équipe de la destinée » face à des Orioles intimidants dont la feuille de route n'annonce rien de bon pour les New-Yorkais. Brooks Robinson s'amuse d'un journaliste sportif ayant prédit une victoire des Mets : « ce type croit aux elfes », lance-t-il[22]. Les Orioles remportent effectivement le premier match, pour perdre les 4 suivants et voir les Mets célébrer leur premier titre le sur le terrain du Shea Stadium.