Séraphin Moundounga
Séraphin Moundounga est un homme politique gabonais né le à Tchibanga (Nyanga). Il est ministre de l'Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de 2010 à 2014, puis ministre de la Justice, Garde des sceaux et second vice-Premier ministre de 2014 à 2016. Le , il démissionne du gouvernement et quitte le Parti démocratique gabonais afin de protester contre la réélection d'Ali Bongo à la présidence à la suite de l'élection contestée du . Déclarant avoir été victime d'une tentative d'assassinat à la suite de cette démission, il part s'exiler en France quelques jours plus tard et y reste pendant 7 ans. Il revient au Gabon en octobre 2023, après la chute du régime d'Ali Bongo, et est nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition. BiographieÉtudes et premiers pas en politiqueNé le à Tchibanga dans la province de la Nyanga, Séraphin Moundounga travaille tout d'abord dans l'enseignement (1985-1990). De 1990 à 1996, il devient député ainsi que secrétaire du groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG) à l'Assemblée nationale. Il est ensuite premier questeur de 1997 à 2009[1]. En 1995, il entre au bureau politique du PDG, dont il devient membre permanent en 2008[1]. Parallèlement à sa carrière politique, Séraphin Moundounga entreprend des études de droit à partir de 2001. Il étudie à l'université Paris I (2001-2005) ainsi qu'à l'École doctorale de sciences juridiques de Grenoble II, où il obtient un doctorat en droit public (2012) après avoir rédigé une thèse intitulée « L'Union européenne et la paix en Afrique subsaharienne », sous la direction de Josiane Tercinet[1],[2]. MinistreDe 2010 à 2014, il exerce la fonction de ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique[1] dans les gouvernements de Paul Biyoghe Mba et de Raymond Ndong Sima. Pendant son passage au ministère de l'Éducation, une enquête met à jour en 2013 un réseau frauduleux de faux bulletins de note dans le milieu scolaire gabonais. Séraphin Moundounga décide alors de rétrograder les élèves coupables afin qu'ils ne puissent pas passer le baccalauréat, mais est désavoué quelques mois plus tard par le président Ali Bongo, qui les réhabilite[3]. À partir d', il doit faire face à un mouvement de grève à long terme des enseignants gabonais, qui paralyse de secteur de l’éducation. Ces derniers réclament une revalorisation salariale et des meilleures conditions de travail, ainsi que le limogeage de Séraphin Moundounga, qu'ils accusent d'être à l'origine de leurs problèmes[4]. Des mesures prises par le ministre concernant les conditions de passage en classe de seconde ou le déroulement du baccalauréat, sont notamment critiquées. En , afin de mettre fin à la grève, le président Ali Bongo décide d'annuler les mesures prises par le ministre[3]. Lors du remaniement du , il est nommé ministre de la Justice et Garde des sceaux par Daniel Ona Ondo[5], ainsi que second vice-Premier ministre[6]. Démission et exil en FranceÀ la suite de l'élection présidentielle du 27 août 2016 ayant permis la réélection d'Ali Bongo et ayant provoqué de nombreuses violences et contestations dans le pays, Séraphin Moundounga annonce le qu'il démissionne de son poste de ministre et qu'il quitte le PDG. Il explique son geste par le refus d'Ali Bongo de procéder au recomptage des votes, ce qui aurait permis selon lui de garantir la paix sociale, et déclare qu'il souhaite « bénéficier de [sa] totale liberté »[6]. À la suite de sa démission, dans la nuit du 6 au , des individus cagoulés se seraient introduits chez lui dans le quartier d'Angondjé à Libreville. Bien qu'il n'était pas chez lui ce soir-là, il estime que ces derniers étaient venus pour l'assassiner, car pensant l'y trouver. Craignant pour sa sécurité, il se réfugie en France quelques jours plus tard[7],[8],[9]. Durant son exil, il fonde en l'ONG de droit français[10] « Union pour la nation, l'intégrité, le travail et l'égalité » (UNITÉ), qu'il préside, dans le but de défendre les valeurs démocratiques et les droits humains, ainsi que pour « accompagner les parents et familles de victimes » à la suite des violences post-électorales au Gabon[11],[12]. Le , il est mis en examen aux côtés de Marie-Christine Saragosse, PDG du groupe France Médias Monde, pour « diffamation publique » envers Ali Bongo, après avoir déclaré le sur la chaîne France 24 que ce dernier avait « triché » lors de l'élection présidentielle et qu'il avait provoqué un « désastre démocratique » au Gabon. Le , le TGI de Paris les renvoi tous les deux devant le tribunal correctionnel[13]. Retour au GabonAprès la chute du régime d'Ali Bongo en 2023, Séraphin Moundounga affiche son soutien au coup d'État militaire, appelant les putschistes à effectuer une transition « inclusive »[14]. Il fait son retour au Gabon en octobre de la même année, après 7 ans d'exil en France[15]. Le , il est nommé président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, une institution au rôle consultatif chargée de donner un avis sur la manière dont le pays est géré[16],[17],[18]. Distinctions
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