Au fil des siècles, la voie porte successivement différentes dénominations, en latin, en allemand ou en français : Novus vicus apud vicum Praedicatorum juxta domum liberorum quondam Philippi apothecarii (1330), Kesselgesselin (1330), Querchgesselin (1371), Klein Bredigergesselin (1385), Das durchgande Bredigergesselin (1405), Kesselgesselin, Kesselgasse (entre le XVIIe et le XVIIIe siècle), ruelle de Calas (1794), rue du Chaudron (1817), Kessel-Gässelein (1817), rue du Chaudron (1849, 1918), Kesselgässchen (1870, 1940) et, à nouveau, rue du Chaudron à partir de 1945[1].
Elle doit son nom à la maison Zu dem Kessel dont l'existence est attestée en 1314[2]. La rue elle-même (novus vicus) est percée vers 1330.
Des plaques de rues bilingues, à la fois en français et en alsacien, sont mises en place par la municipalité à partir de 1995[3]. C'est le cas du Kesselgässel.
Bâtiments remarquables
no 2
L'immeuble se trouve à l'angle de la rue des Orfèvres. L'encadrement de son portail, avec ses riches moulures disposées en crossettes dans sa partie supérieure, constitue un exemple de décor Louis XIV[4].
no 3
La winstubLe Clou fait partie des institutions strasbourgeoises, comme le souligne le critique gastronomique Gilles Pudlowski[5].
no 4
Probablement du milieu du XVIIIe siècle, cet immeuble possède deux arcades en anse de panier. Les encadrements de fenêtres sont à crossette avec un linteau légèrement cintré. La porte d'entrée est surmontée d'une double crossette[6].
no 5
Cette maison à deux étages est remarquable par sa peinture en trompe-l'œil entre les deux fenêtres à chaque étage afin de simuler une troisième fenêtre. L'illusion est renforcée par la suppression d'un battant de volet à chaque fenêtre[7].
no 6
Au début du XVIIe siècle la maison appartient à un orfèvre, puis à différents artisans. En 1973 une porte et une fenêtre sont remplacées par une porte cochère à encadrement en pierre[8].
no 9
Le peintre et graveur Eugène Ensfelder est né dans cette maison le 7 octobre 1836[1]. Elle a été reconstruite par son père, le maître boulanger Jean Frédéric Ensfelder, vers 1780, sur l'emplacement d'un édifice ayant appartenu à un cordonnier au XVIIe siècle. La maison reste dans la famille Ensfelder jusqu'à la fin du XIXe siècle et abrite une boulangerie jusqu'en 1989.
Avec ses draperies en feston aux allèges des fenêtres, la façade est caractéristique des années 1780. Le rez-de-chaussée est en pierre de taille à refends. Une alternance d'oves et de boudins ornent le cordon entre le premier et le deuxième étages. Des modillons en console supportent la corniche[9].
Chez Yvonne
De l'autre côté de la rue, à l'angle de la rue du Sanglier, se trouve une autre winstub célèbre, Chez Yvonne[5], dont la partie supérieure de la maison intègre des colombages. Le mur situé du côté de la rue du Chaudron est doté d'une fenêtre à consoles et à colonnettes de style Renaissance (XVIIe siècle). La date (1740) figurant sur le linteau de la porte fait probablement référence à une restauration partielle de l'édifice[10].
Notes et références
↑ ab et cMaurice Moszberger (dir.), « Chaudron (rue du) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 52 (ISBN9782845741393)
↑(de) Adolphe Seyboth, « Kesselgasse. Rue du Chaudron », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 42
↑Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue du Chaudron », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 108 (ISBN2-7032-0207-5)
Maurice Moszberger (dir.), « Chaudron (rue du) », in Dictionnaire historique des rues de Strasbourg, Le Verger, Barr, 2012 (nouvelle éd. révisée), p. 52 (ISBN9782845741393)
Roland Recht, Jean-Pierre Klein et Georges Foessel (dir.), « Rue du Chaudron », in Connaître Strasbourg : cathédrales, musées, églises, monuments, palais et maisons, places et rues, Alsatia, 1998 (nouvelle édition remaniée), p. 1084 (ISBN2-7032-0207-5)
(de) Adolphe Seyboth, « Kesselgasse. Rue du Chaudron », in Das alte Strassburg, vom 13. Jahrhundert bis zum Jahre 1870 ; geschichtliche Topographie nach den Urkunden und Chroniken, Strasbourg, 1890, p. 42.