Cette rue résulte de la réunion, en 1852, de la rue de Lancry sur lesquels elle avait été ouverte, en 1777, entre la rue de Bondy (actuelle rue René-Boulanger) et la rue des Marais (actuellement rue de Nancy, partie nord de la place Jacques-Bonsergent et rue Albert-Thomas, absorbée ici par le boulevard de Magenta), avec la section de la rue de la Grange-aux-Belles comprise depuis 1872 entre les rues des Marais et des Vinaigriers (dont cette partie s'appelle actuellement rue Jean-Poulmarch).
L'intersection de la rue de Lancry avec le boulevard Magenta fut en 2009 l'une des zones les plus dangereuses de Paris en termes d'accidents de la route[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 2 : ancien bureau de Désiré Guilmard de 1852 à 1862, qui fut directeur-fondateur du journal d'ameublement Le Garde-meuble ancien et moderne et dessinateur spécialisé dans l'ameublement. Son ouvrage, Les Maîtres ornemanistes, aura une influence importante dans l'histoire de l'art et de l'ornement[3].
N°4 : la fonderie d'ornement Savanne, l'une des plus précoces à Paris, était installée au numéro 4bis (vers 1836-1840) selon les planches de catalogue conservées à l'INHA, Institut national de l'Histoire de l'Art
No 7 : ici habita le graveur Jean-Pierre-Marie Jazet (1788-1871)[4], qui, selon le Grand Larousse du XIXe siècle, « s'attacha à reproduire particulièrement les faits d'armes de la République et de l'Empire, les souvenirs patriotiques, et à populariser, à l'aide d'un genre de gravure qu'on avait cru jusque-là ne convenir qu'au paysage, les plus célèbres tableaux de David, de Gros, de Carie et d'Horace Vernet, de Grenier, de Steuben, etc. ».
No 10 : emplacement du théâtre Lancry, inauguré dans les années 1880 et fermé en 1953, où fut créé entre autres Les Chaises d'Eugène Ionesco. Le club de boxe le Premierland s’installe 10, rue de Lancry en 1921[5].
No 17 : hôtel particulier construit probablement en 1777[6] au fronton de porte sculpté de putti et cornes d'abondance, monogrammé A.H. En fond de cour, un pavillon a été ajouté en 1852. C'est un bel exemple de lotissements en profondeur caractéristique du quartier. À cette adresse habita Stanislas Baudry (1777-1830), inventeur en 1827 de l’Entreprise générale des omnibus.
No 41 : siège du magazine Métal Hurlant dans les années 1970-1980.
No 43 : ancien siège de l'éditeur imprimeur P. Vercasson, notamment célèbre pour l'édition des affiches de Leonetto Cappiello et de La vache qui rit (c'est là, en 1923, que la vache fut teinte en rouge et parée de boucles d’oreilles à son image)
No 43 : domicile de l'écrivain et photographe Miguel 'Sÿd' Ruiz (17 mars 1962-), de 1986 à 1989.
No 53 : le peintre Léon Cogniet (1794-1880) habitait à cet endroit en 1853.
No 55 : l'acteur et animateur Laurent Artufel habite L'Atrium à cet endroit depuis 2010.
↑Olivia Tolede, « Guilmard, Désiré », dans Philippe Sénéchal et Claire Barbillon (dir.), Dictionnaire critique des historiens de l’art actifs en France de la Révolution à la Première Guerre mondiale, Paris, site web de l’INHA, (présentation en ligne, lire en ligne).
↑Jean-Marie Pérouse de Montclos (dir.), Paris, Paris, Direction du Patrimoine CNMHS, Conseil régional d'Île-de-France, Hachette, coll. « Hachette Pratiques / Le guide du patrimoine », , 587 p. (OCLC30973704), p. 273.
↑Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle, Paris, Madame Vergne, , 709 p. (lire en ligne), p. 556.