La rue Fabert apparaît sur le grand plan de Paris (1796) d'Edme Verniquet, mais sans dénomination. Elle est ouverte en 1804 à la suite de l’aménagement de l’esplanade des Invalides réalisé entre 1804 et 1807[1]. En 1806, elle est baptisée « rue d'Austerlitz » (à ne pas confondre avec les petite et grande rues d'Austerlitz dans le 13e arrondissement ou l'actuelle rue d'Austerlitz dans le 12e arrondissement[2]).
En , la rue est touchée par la crue de la Seine. Le musée Carnavalet en conserve une photo, prise à l’angle de la rue Saint-Dominique, montrant un officier et son épouse quittant leur appartement de l'Esplanade des Invalides, portés par leurs domestiques qui ont de l'eau jusqu'aux chevilles[3].
No 4 : ancien hôtel particulier dont la date de construction n’est pas connue, surélevé de 5 étages en 1934[4]. La plus ancienne mention, dans la presse, du 4, rue Fabert remonte à 1872 : c’est alors l’adresse de la vicomtesse A. de Chézelles[5]. En 1893, une main humaine enfermée dans un petit panier en osier est découverte devant l’entrée de l’hôtel ; après enquête, il s’avère que cette main appartient à une momie égyptienne et qu’elle a été rapportée quarante ans plus tôt par le comte de la Panouse dont le fils habite alors les lieux[6]. En 1938, un vol à la Arsène Lupin est commis dans un appartement situé au 6e étage du bâtiment ; sans violence, sans effraction, sans intrusion apparentes, des bijoux, pour une valeur de deux millions de francs, sont dérobés dans le coffre d’une riche étrangère[7]. Plusieurs familles d’origine noble ont habité l’hôtel : la comtesse de Bryas, née de Vogüé, y est décédée en 1908[8], le comte de Bryas en 1915[9], le comte de la Riboisière en 1931[10]... Au début des années 1930, la vicomtesse Benoist d’Azy y organise des « rallyes-cocktails » destinés à lever des fonds pour la distribution de repas gratuits, servis tous les jours sur place, aux femmes chômeuses de la classe moyenne[11]. Plus récemment, le couturier Hubert de Givenchy (1927-2018) a habité l’immeuble[12],[13]. Le 4, rue Fabert est aujourd’hui une copropriété.
No 6 : hôtel d'Haussonville, partiellement surélevé en 1894 par l'architecte Louis Parent pour le vicomte de Chézelles[14] ; abrite, depuis 1949, les locaux de l'ambassade d'Autriche en France.
No 18 : restaurant Le Divellec ; c’est au sortir de cet établissement, en , que Mazarine, alors inconnue, est pour la première fois photographiée aux côtés de son père, François Mitterrand ; cette photo, publiée en première page de Paris Match, révèle son existence au grand public[15].
No 26 : immeuble de 1912 ; architecte et maître d’œuvre : Charles Duval, Emmanuel Gonse[16].
No 40 ter : on peut lire au-dessus de la porte l’inscription « MELLERIO FUMISTE », signalant qu’à cet endroit se trouvait une « fumisterie », entreprise gérée par des émigrés italiens dont l’activité consistait à empêcher les cheminées de fumer[18].
No 50 : emplacement de l'agence Grande photographie des enfants de France, 1890[19].
« Monographie du 4, rue Fabert », Immeubles d’exception à Paris. Histoire et architecture, volume 1, CoolLibri, 2023 (ISBN979-10-396-7587-1).
Références
↑Le 7e arrondissement. Itinéraires d’histoire et d’architecture, Collection « Paris en 80 quartiers », Action artistique de la ville de Paris, 2000 (ISBN2-913246-27-3).