Rue Antonin-Mercié (Toulouse)
La rue Antonin-Mercié (en occitan : carrièra Antonin Mercièr) est une voie de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Situation et accèsDescriptionLa rue Antonin-Mercié est une voie publique. Elle se trouve dans le quartier Saint-Georges, au cœur du secteur 1 - Centre. Elle naît perpendiculairement à la rue d'Alsace-Lorraine, dans l'axe des rues qui traversent le centre-ville entre la place de la Daurade et la cathédrale Saint-Étienne, et elle prolonge donc les rues de la Daurade, Jacques-Cujas, Temponières, Peyras et Genty-Magre. Longue de 103 mètres, elle se termine au croisement de la rue des Arts. Elle est prolongée à l'est par les rues Cantegril et d'Astorg. La chaussée compte une seule voie de circulation automobile à sens unique. Elle appartient à une zone de rencontre et la vitesse y est limitée à 20 km/h. Il n'existe pas de piste, ni de bande cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable. Voies rencontréesLa rue Antonin-Mercié rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants : OdonymieLe nom de la rue Antonin-Mercié rend, depuis 1920, hommage à Antonin Mercié, sculpteur et peintre né à Toulouse le [1] et mort à Paris le . Élève d'un autre Toulousain, Alexandre Falguière, et de François Jouffroy à l'École des beaux-arts de Paris, il remporte le prix de Rome en sculpture de 1868. Avec Jean-Marie Mengue, Laurent Marqueste, Victor Ségoffin et Auguste Seysses, il fait partie du « groupe des Toulousains ». Quoiqu'il passe l'essentiel de sa carrière à Paris, la municipalité toulousaine lui confie, avec son maître Falguière, le Monument à Goudouli qui orne le bassin du square de la place Lafayette (actuelle place Wilson) à Toulouse. Au Moyen Âge, la rue n'était que la continuation de la rue Peyras et portait donc le même nom : on la trouve sous les formes latines de carraria de Payranis (1295) et de carraria Petra Brevaria (1310). À partir du XVIIe siècle, elle prit également, avec l'actuelle rue Genty-Magre, le nom du couvent voisin des Augustins, car elles le bordaient au nord, et furent connues ensemble comme la rue des Augustins ou des Grands Augustins. À la Révolution française, le , lorsque toutes les rues de Toulouse reçurent des appellations révolutionnaires, on leur donna le nom de rue du Musée, car le Musée du Midi de la République, créé en 1793, avait été installée dans l'église du couvent des Augustins. La rue du Musée fut l'une des rares, avec la rue de la Fonderie et la rue de l'Écharpe, à conserver après 1806 le nom qui lui avait donné à la Révolution. Ce n'est qu'en 1920 que la rue prit le nom d'Antonin Mercié et fut à ce moment séparée du reste de la rue du Musée, qui reçut celui de Genty-Magre[2]. HistoireMoyen Âge et période moderneAu Moyen Âge, l'actuelle rue Antonin-Mercié appartient au capitoulat de Saint-Pierre-Saint-Martin. Elle n'est d'abord qu'une portion de la rue Peyras et en porte donc le nom. Plus largement, elle appartient à la principale voie qui traverse Toulouse d'est en ouest, depuis la Porte Saint-Étienne au pont de la Daurade, qui aboutit à la place du même nom. Les premiers bâtiments couvent des Augustins - en particulier l'église - sont construits entre 1310 et 1341 sur la rue Peyras (actuelles rues Genty-Magre et Antonin-Mercié) : il se développe au cours du XIVe siècle et du XVe siècle, jusqu'à occuper tout le moulon délimité par la rue Peyras au nord, raison pour laquelle la partie est de cette rue (actuelles rues Genty-Magre et Antonin-Mercié) reçoit le nom de rue des Augustins[2]. Au XVIe siècle, la rue abrite aussi des parlementaires, puisque le président Jean-Étienne Duranti réside, entre 1563 et 1582, dans un immeuble de cette rue (emplacement de l'actuel no 11 bis)[3]. En 1604, la maison est passée au conseiller au Parlement Georges de Caulet, qui la réunit à la maison voisine (actuel no 17) pour y construire son hôtel, dont la cour est ornée d'un puits sculpté[4]. La rue des Augustins a logé plusieurs artistes. Entre 1533 et 1534, avant de s'installer dans une maison de la rue Cantegril, Nicolas Bachelier occupe comme locataire une maison en corondage de cette rue (emplacement de l'actuel no 21). À la fin du XVIIe siècle, cette même maison est occupée par un atelier fréquenté par plusieurs sculpteurs toulousains : en 1676, Bernard Blanc, puis son fils, Antoine Blanc ; en 1704, Marc Arcis, sculpteur ordinaire du roi, doyen de l'Académie royale de sculpture de Paris, puis son fils Jean-Marc Arcis ; en 1755, Jean-Baptiste Rascouaille, dit Castelnau[5]. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, un autre sculpteur, Simon Mouniot, a son atelier dans une maison qui jouxte le petit cloître du couvent des Augustins (ancien no 18, disparue)[6]. Époque contemporaineÀ la Révolution française, la rue est touchée par les transformations révolutionnaires. En 1790, l'ordre des Augustins est dissous et le couvent des Augustins est fermé, tandis que les bâtiments deviennent bien national. Le , le couvent est affecté à la création du Musée du Midi de la République, aussi donne-t-on en 1794 à la rue des Augustins le nom de rue du Musée. Elle conserve ce nom après 1806, date à laquelle les autres noms révolutionnaires sont supprimées dans le reste de la ville[7]. En 1822, la confrérie des Pénitents gris, créée en 1577 mais supprimée à la Révolution, se reconstitue. Ses membres, après s'être réunis dans l'église Saint-Pierre, achètent en 1826 l'ancienne maison du capitoul Guillaume de Jessé, rue du Musée (actuel no 7), et la transforment en chapelle. Un bas-relief gothique, représentant la Crucifixion, dernier reste de l'ancienne chapelle des Pénitents gris, est placé au-dessus de la porte. Après 1848 cependant, la confrérie est définitivement dissoute et leur chapelle devient la propriété du diocèse[8]. Si la rue ne change pas de nom, en revanche son visage de la rue se transforme au cours du XIXe siècle. Les premiers travaux, dans le deuxième quart du XIXe siècle, visent à élargir la rue à 5 mètres, et plusieurs immeubles sont reconstruits afin de mettre les façades à l'alignement. Mais la rue du Musée est surtout bouleversée par le percement de la rue Longitudinale, rebaptisée rue d'Alsace-Lorraine en 1873, qui la coupe en deux. Plusieurs maisons, parmi lesquelles la Maison des collégiers (ancien no 9) et la maison de Siméon Mounit (ancien no 18, contre le petit cloître du Musée des Augustins), sont abattues, tandis que de nouveaux immeubles, dans le goût haussmannien, sont élevés à la place[7]. Les travaux se terminent au début du XXe siècle, lorsque plusieurs maisons du côté nord de la rue sont reconstruites afin d'élargir la rue à 8 ou 9 mètres. Ces constructions nouvelles, d'un style haussmannien influencé par l'Art nouveau (no 11 bis et 15), finissent de donner à la rue son aspect contemporain[7], mais provoquent la disparition de bâtiments plus anciens, tels que l'hôtel de Georges de Caulet en 1903 ou la maison de Nicolas Bachelier en 1910[4]. Patrimoine et lieux d'intérêtMusée des AugustinsImmeubles
Œuvre publique
Personnalités
Notes et références
Voir aussiBibliographieOuvrages généraux
Ouvrages détaillés
Articles connexes
Liens externes
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