Romain BinazonRomain Binazon (1964 - ) est un immigrant d'origine béninoise. Arrivé en France en 1991, il s'impose comme leader des étrangers en situation irrégulière. Il cofonde en France la « Coordination nationale des sans-papiers ». Arrivée en France et implication pour la cause des étrangers en situation irrégulièrePossesseur d'un CAP de tourneur-fraiseur, il arrive en France en 1991 à 27 ans[1]. Sa demande d'asile est refusée à plusieurs reprises. Avec son visa touristique, il s'engage dans la Légion étrangère, mais abandonne : « Ce n'était pas un milieu pour moi »[1]. En , il épouse la cause des Maliens qui occupent l'église Saint-Ambroise à Paris et devient le porte-parole des étrangers en situation irrégulière en 2000. Il est ainsi le premier à pouvoir unir les différentes associations d'étrangers en situation irrégulière en un seul mouvement solidaire[2]. Pendant huit ans, il est à la base de la plupart des occupations et manifestations des étrangers en situation irrégulière, sans vraiment y rencontrer le succès espéré. En , à la suite de l'occupation de l'église Saint-Denis à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), son dossier est réexaminé et il obtient une carte de séjour[3]. En , il collecte les fonds nécessaires afin d'organiser une manifestation des étrangers en situation irrégulière à Bruxelles, portant de la sorte sa cause au niveau européen. CondamnationsEn 1997, il est condamné pour refus d'embarquement[1]. Le , il est arrêté par la police de Paris alors qu'il répondait à une convocation. Il est condamné à trois mois de prison ferme et à 3 ans d'interdiction du territoire français[4]. Il est par ailleurs condamné en 2003 à 700 € d'amende pour avoir fait obstruction à l'expulsion de force de deux Béninois dans l'avion qu'il empruntait lui-même à des fins personnelles[5]. Les associations de défense des étrangers en situation irrégulière parlent de « délit de solidarité » et la Coordination nationale des sans-papiers prit en charge l'amende[6]. DécèsRomain Binazon meurt à 40 ans le au Bénin dans un accident de voiture[7]. Quelques jours après sa mort, un hommage lui est rendu sous forme d'une manifestation regroupant environ mille personnes au départ de l’église Saint-Bernard (qui fut occupée par des étrangers en situation irrégulière durant plusieurs mois) et se termina place de la République. Parmi les organismes présents, on trouve : CNT, Lutte ouvrière et les Verts[8]. Depuis sa mort, le mouvement des étrangers en situation irrégulière s'essouffle et ne parvient pas à retrouver un leader de son envergure[2]. Notes et références
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