Ancien pigiste au Canard enchaîné[2], Roland Jacquard préside l’Observatoire international du terrorisme[3],[4], un organisme non gouvernemental dont il est le seul membre, « sans publications, sans site Web, sans adresse postale et sans aucune existence légale » écrit Le Monde en 2015[5], ainsi que la lettre Sentinel, créée en 1986, qui propose des « sessions de sensibilisation et de formation » sur la question terroriste[6]. Invité régulier de l'émission C dans l'air, Roland Jacquard est également l'auteur d'essais sur Oussama ben Laden et le terrorisme. En 2001, il connaît un important succès de librairie avec Au nom d'Oussama ben Laden[7].
Il est considéré par CNN en 2002[8] et par Newsweek, en 2005, comme un expert français de référence en matière de terrorisme[9],[10]. Il est également expert auprès des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU et du Conseil de l'Europe[11].
Controverses
Certaines analyses de Roland Jacquard ont fait l'objet de controverses quant à leur validité. Selon les journalistes Didier Bigo, Laurent Bonelli et Thomas Deltombe, les propos tenus par Roland Jacquard en tant qu'expert dans les médias seraient sujets à caution[12].
En , Roland Jacquard intervient sur France 5 dans l’émission C dans l'air et présente à la caméra un manuel en arabe de 300 pages, supposément destiné aux cadres d’Al-Qaïda afin de se protéger des services secrets sur Internet. Le manuel leur permettrait d’installer des systèmes de protection. L’authenticité du document sera mis en cause par d’autres journalistes, la couverture du document étant celle d'un simple guide de programmation informatique pour le langage C++ téléchargeable gratuitement sur Internet[13].
Le , à la suite de l’attentat d'Oslo qui a fait 76 morts et commis par le Norvégien islamophobeAnders Behring Breivik, Roland Jacquard, qui propose une analyse personnelle[14], est critiqué par l'ancien commissaire des RG Patrick Rougelet : « Roland Jacquard illustre à merveille le danger de ces relations incestueuses » (entre RG et journalisme)[15].
En mars 2023, un rapport d'enquête[16] du New Yorker révèle que Roland Jacquard est lié à Mario Brero par la société de renseignement suisse, Alp Services. Roland Jacquard aurait ainsi touché 300 000 euros pour sa collaboration avec la société suisse, dans le cadre d'une lutte d'influence au profit des Émirats arabes unis[17].
Selon Mediapart, Roland Jacquard, ancien journaliste devenu expert autoproclamé de l’islamisme armé, est décrit par un ancien officier de la DGSE comme un « spécialiste national du scoop moisi »[17],
Au nom d'Oussama Ben Laden..., Jean Picollec, 2001 (édition allemande : List Paul Verlag, 2001; édition espagnole : Distal, 2001, édition anglaise : Duke University Press, 2002), traduit en 26 langues.
Les Archives secrètes d'Al Qaida, Jean Picollec, 2002
Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident : révélations sur le nouvel arsenal d'Al-Qaida, Jean Picollec, 2004
↑(en) Thomas Fuller, « 9/11: THE NORTH AFRICA LINK: Terror groups recruit young North Africans », The New York Times, (lire en ligne)
↑« Jouant ainsi du désinvestissement des journalistes, Roland Jacquard peut suggérer n’importe quelle hypothèse — celle par exemple de l’implication d’anciens agents de la Stasi ou de l’Irak dans les attentats du 11 septembre — sans risque d’être démenti. La forme étant de loin plus importante que le fond, ses prestations médiatiques se résument pour l’essentiel à une sidérante rafale de chiffres à prétention scientifique et d’anecdotes d’apparence technique visant à démontrer l’imminence d’une « attaque bactériologique », de l’explosion d’une « bombe radiologique » ou de l’« infiltration en France de dangereux virus ». La conclusion est toujours la même : « Il faut être extrêmement prudent, et se préparer à cette guerre de demain, parce qu’elle arrivera malheureusement un jour », in Au nom du 11 septembre… Les démocraties à l’épreuve de l’antiterrorisme (sous la direction de Didier Bigo, Laurent Bonelli et Thomas Deltombe), cité par Bakchich, sur bakchich.info du 8 septembre 2008 1