Roger DambronRoger Dambron
Roger Dambron né le à Étaples et mort le à Strasbourg[1],[2], est un inventeur français. Il est aussi écrivain, compositeur, antiquaire et ambulancier. Il est le précurseur et le père du « portrait-robot »[3], utilisé par la police judiciaire, qui en reprenant l'invention, l'a développée par la suite pour ses propres besoins. Métreur de son métier, il développa plusieurs inventions entre 1950 et 1990. Du photo-robot au portrait-robotRoger Dambron obtient une médaille de bronze au Concours Lépine pour son invention du photo-robot en [4],[5], jeu qu'il crée pendant son séjour en maison de cure pour se distraire en 1950, et pour offrir en cadeau à ses enfants. En faisant des essais pour adapter son projet, Roger Dambron réalise que la plus grande difficulté est de trouver des photos prises à la même distance et sous le même angle. Puis, il se rend compte que par projection des négatifs, on peut rectifier un peu ce problème. Pour ce faire, il achète quatre agrandisseurs photographiques. Pour perfectionner l'invention, il demande à une cinquantaine d'Étaplois de se faire photographier chez Fernand Gambier à Étaples-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui participe gracieusement à cette expérience. Roger Dambron réussit de cette façon à constituer une mallette comportant 2000 morceaux de visages, comprenant les photos des habitants d'Étaples-sur-Mer qui ont participé à l'élaboration de cette invention en donnant généreusement leurs portraits. Cette invention concerne la représentation de types extrêmement variés de portraits au moyen de huit éléments indépendants (cheveux, front, nez, bouche, menton, yeux, sourcils, oreilles). Chacun de ses éléments représentés en creux ou en relief, en positif ou en négatif correspond à une partie d'un portrait. L'ensemble des éléments étant groupé par catégorie, chaque catégorie comprenant un grand nombre d'éléments interchangeables de formes différentes d'une même partie d'un portrait. Avec cinq têtes différentes, ayant les organes également différents, on peut composer 78 à 125 visages différents. Selon les témoignages de l'époque, Roger Dambron arrivait avec des détails, à établir le portrait fort ressemblant de la personne recherchée. Roger Dambron fait la demande du dépôt du brevet le à Paris. Le brevet est délivré le . En 1956, il dépose un avenant au brevet. Les visages ne sont plus découpés en 8 mais en 12. Le , sur la demande de dépôt au greffe du tribunal de Montreuil, il est précisé le mot « photo-robot ». Son invention du photo-robot était initialement un jeu prévu pour les enfants, mais dans le descriptif de l'invention, il est précisé qu'elle est susceptible d'applications nombreuses non décrites dans le document. Dans le descriptif du brevet, pour assembler les éléments, le mode d'emploi est le suivant :
En fait, Roger Dambron prévoyait que son invention puisse être utilisé de multiples façons. À la remise des récompenses du concours Lépine en , le jeune inventeur discute avec le préfet de police Baylot « Votre procédé peut être d'un intérêt capital pour nous ». Il lui conseille d'écrire à ses services, ce qui sera fait en . Lorsque deux inspecteurs de Paris viennent examiner le jeu, ils considèrent que son système n'est pas utilisable tel quel car il faut beaucoup plus de photos anthropométriques, qu'ils vont lui en envoyer. L'application de ce procédé au domaine criminel est mise en pratique fin 1955 dans l'affaire Robert Avril[6], par la police judiciaire [7]. Le terme « photo-robot » est légèrement modifié et appelé « portrait-robot » , ce qui permet d'arrêter 8 jours plus tard l'assassin de cette jeune touriste anglaise qui était recherché depuis 5 mois. Lorsque l'on interroge le commissaire divisionnaire Chabot, chef du service régional de la police judiciaire à Lille, à la suite de son portrait-robot de l'assassin, un journaliste lui parle de Roger Dambron et de son invention. Les deux hommes se rencontrent et ont le même point de vue concernant la création d'une photo par projection de négatif avec des caches, ce qui rend le portrait plus net que par découpage. Le commissaire divisionnaire Chabot a rappelé à juste titre que cette nouvelle technique a joué un rôle important dans l'affaire Robert Avril et notamment dans la délimitation des recherches : « Je ne pense pas, a-t-il ajouté, malgré ces deux succès, que la technique du photo-robot, n'est pas susceptible d'être améliorée. » L'inspecteur Émilien Paris a utilisé et adapté l'invention pour la police en introduisant le dessin, afin d'homogénéiser les différents éléments de visage. Il apporte quelques améliorations à cette invention en y ajoutant des éléments tels que des photos supplémentaires, accessoires.. et l'appelle le « système Paris ». Actuellement, il existe des logiciels capables d'informatiser la création d'un portrait-robot en utilisant les différents éléments du visage, en fonction des indications données par les victimes ou les témoins. La photo-robot fait partie des inventions révolutionnaires de notre siècle, ensuite reprises par la majeure partie des polices judiciaires du monde entier. Celle-ci est utilisée pour la première fois avec succès en fin 1955, lors de l'enquête sur le meurtre d'Eugénie Bertrant, dont le cadavre est découvert dans un terrain vague, à proximité de l'hippodrome lyonnais. Commercialisation de l'idée : La boîte des photos-robotEn 1956, Roger Dambron commercialise l'application de son brevet en créant un jeu pour amuser les enfants nommé le jeu des photos-robot « le procédé employé par la police ». Pour ce faire, des grandes vedettes de l'époque (chanteurs, acteurs, chansonniers) sont photographiés. Leur visage est découpé en 4 parties. Les yeux, le nez, la bouche devaient être insérés dans le visage pochoir, ce qui permettait aux enfants de créer toutes sortes de personnages. Le but étant bien sûr d'arriver à reconstituer le visage de l'artiste. Il y avait deux boîtes, une rouge et une bleue. La série numéro 1 bleue, consacrée aux vedettes femmes : Martine Carol, Françoise Arnoul, Jacqueline Joubert, Simone Renant, Marie Daëms, Line Renaud, Annie Cordy et Marie-Josée Neuville. Le jeu des photos-robot est présenté en 1956 au Salon de l'Enfance et au Concours Lépine de la même année. Lors de la cérémonie d'ouverture du 47e Concours Lépine du 9 au , M. Faber, l'organisateur, annonce qu'il y aura un concours du meilleur observateur physionomiste, basé sur la reconstitution du visage d'une vedette en un temps limité, avec des éléments du photo-robot en jouant avec les images des vedettes, « car le Concours Lépine compte parmi les lauréats Roger Dambron, inventeur du photos-robot, procédé maintenant adopté par la Police ». Les enfants parlent de Roger DambronEn 2017, la classe de CM2 de l'école Jean Moulin de Noyelles-sous-Lens participe comme chaque année au Défi 62, mettant en compétition différentes écoles du département du Pas-de-Calais. Ce Défi a pour but de promouvoir auprès des enfants le patrimoine culturel et les personnages issus de la région. Sous la direction de leur professeur d'école M. Marc Leclercq, les enfants ont choisi Roger Dambron comme personnage. Pendant de longs mois, ils ont fait de nombreuses recherches, soutenus par l'inventeur lui-même qui leur a fourni des documents et coupures de presse. Grâce à leur travail et à l'enthousiasme de leur professeur, ils ont gagné le Défi 62 récompensé par le département. Roger Dambron a estimé que leur article est le plus complet, synthétique et juste, de ceux qui lui ont été consacrés depuis 1956. Il a été touché par le fait que ce soit des enfants originaires de sa région qui s'intéressent à lui et son invention de son vivant[8]. Les autres inventions de Roger Dambron
Publications[9]Roger Dambron est également auteur.
Poèmes
HommageLa municipalité d'Étaples lui rend hommage en donnant son nom à une voie de la commune, la rue Roger-Dambron. Notes et références
Liens externes
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