Robert DuterqueRobert Duterque
Robert Gaétan Duterque est un résistant français, né le en France, à Huby-Saint-Leu (Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais), arrêté à Reims en et mort en déportation en Allemagne, à Ravensbrück, au début du mois de . Militant syndicaliste, membre de la SFIO, il a rejoint pendant l’Occupation les Forces françaises de l’intérieur (Libération-Nord), et a participé à la fondation du journal L'Union. BiographieAvant la guerreRobert Duterque a passé son enfance à Vindey (Marne), puis son adolescence à l’école normale de Châlons-sur-Marne, promotion 1923-1926.Après le Service militaire,, il est nommé instituteur à l’école du boulevard des Belges, à Reims, dans une classe dite « de perfectionnement » pour enfants handicapés. Il épouse une collègue, Madeleine Bihan, avec qui il a deux fils, Alain et Jean, nés en 1935 et 1938. Ayant perdu un œil dans un accident,il n'est pas mobilisé en . La résistanceMilitant syndicaliste, membre de la SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière) à partir de 1930, il a participé à la rédaction du journal clandestin socialiste Le Travail. Sous le pseudonyme « Philippe », il a rejoint le groupe de résistance « Les Cloches des Halles », créé à Paris en , et dont l'objet consistait principalement à mettre à l'abri des jeunes souhaitant échapper au Service du travail obligatoire. Il s’est engagé en au sein du groupe de Résistance « Libération-Nord », dont il est devenu le responsable militaire dans le secteur de Reims. Il utilisait pour ses activités clandestines une fausse carte d’identité, délivrée à Troyes, le , au nom de Jean Alain Dumont, professeur de musique, né à Bastia en Corse. Il a été désigné le pour représenter Libération Nord, avec Edmond Forboteaux, au Comité départemental de libération nationale (CDLN). Ce Comité comptait également des représentants de la CGT, du CDLR et du Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Robert Duterque a participé, avec Edmond Forboteaux, Michel Sicre et Henri Kinet, à la préparation et la rédaction du premier numéro du journal L'Union, paru dans la clandestinité le . La déportation à NeuengammeLe , il a été arrêté avec d’autres compagnons de résistance, pour l'essentiel des militants syndicalistes. Il a été emmené au siège de la Gestapo rue Jeanne-d’Arc à Reims puis interné à la prison de Châlons-sur-Marne le , dans la cellule no 143. C’est de cette prison qu’il a envoyé sa dernière lettre à son épouse, le , annonçant son proche départ pour le Frontstallag 122 à Compiègne (Oise) (camp de Royallieu). Une attaque a été préparée pour le délivrer, ainsi que ses compagnons, mais il a été transféré à Compiègne (Oise) le , avant que l'opération n'ait pu avoir lieu. Il a été déporté le , en même temps que son camarade Edmond Forboteaux, par le convoi I.247 qui transportait 1522 hommes. Le convoi a été stoppé à plusieurs reprises à cause des bombardements et des tentatives d’évasion. Il est arrivé le au camp de concentration de Neuengamme[1]. Parmi les détenus se trouvaient 326 « personnalités-otages » (des hommes politiques comme Albert Sarraut, des officiers, des magistrats, des ecclésiastiques, des médecins ou des industriels) qui furent incarcérés à Neuengamme dans des conditions privilégiées : ils gardaient leurs vêtements civils, n'étaient pas soumis au travail dans le camp ou ses Kommandos ni aux appels prolongés, et organisaient pendant la journée des conférences et distractions diverses. Ils ont été évacués, mi-, par bus de la Croix-Rouge suédoise, vers le camp de Theresienstadt (Voir page "Neuengamme" sur Wikipedia). Tous les autres déportés du convoi sont soit restés au camp central où ils travaillaient dans les glaisières ou les usines du camp, soit ont été transférés dans des « Kommandos » extérieurs pour y travailler. C’était le cas de Robert Duterque : à son arrivée à Neuengamme, il a été enregistré comme « Poli » (prisonnier politique) avec le numéro de détenu 37084 et la profession « professeur » avant d’être transféré dans le camp annexe de Bremen-Farge, l’un des très nombreux « Kommandos » de Neuengamme. Le camp de Bremen-Farge, proche de la ville de Brême, ouvert en , dépendait de la Direction de la construction de la Marine. Les déportés (la plupart originaires de France, de Pologne et d’Union soviétique) y travaillaient dans des conditions extrêmement pénibles à la construction d’un abri sous-marin (le « bunker Valentin »). Le décès à RavensbrückFace à l’avancée alliée, le camp de Bremen-Farge a été évacué à partir du . Les prisonniers ont été dispersés dans différents camps de concentration. De nombreux détenus, rassemblés dans le camp principal de Neuengamme, ont été emmenés fin avril dans la baie de Neustadt et embarqués sur plusieurs navires. Le , l’aviation britannique a bombardé ces navires, tuant par erreur plusieurs milliers de prisonniers. (Cap Arcona). On a longtemps cru que Robert Duterque était mort soit à Neuengamme, soit à bord de l’un de ces navires. Or, il faisait partie d’un groupe de détenus, rassemblés dans le camp annexe de Neuengamme-Watenstedt puis envoyés par train vers le camp de Ravensbrück, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Berlin. Le convoi a mis plusieurs jours pour rejoindre Ravensbrück, dans des conditions abominables. Il est arrivé le . Robert Duterque faisait partie des 1595 détenus ayant survécu au voyage : il a été enregistré dans le livre du camp de Ravensbrück sous le numéro de détenu 19127 et y est mort quelques jours plus tard, vraisemblablement au début du mois de . Décorations à titre posthume
Les monuments, bâtiments et rues commémoratifs
Voir aussiBibliographie
Notes
Références
Liens externes
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