Ricardo Martinelli

Ricardo Martinelli
Illustration.
Ricardo Martinelli en 2013.
Fonctions
Président de la république du Panama

(5 ans)
Élection
Vice-président Juan Carlos Varela
Prédécesseur Martín Torrijos
Successeur Juan Carlos Varela
Biographie
Nom de naissance Ricardo Alberto Martinelli Berrocal
Date de naissance (72 ans)
Lieu de naissance Panama
Nationalité panaméenne
Parti politique Changement démocratique
Conjoint Marta Linares
Enfants Ricardo Martinelli Linares
Luis Enrique Martinelli Linares
Carolina Martinelli Linares
Diplômé de Université de l'Arkansas
Religion Catholicisme

Ricardo Martinelli
Présidents de la république du Panama

Ricardo Martinelli Berrocal, né le à Panama, est un homme d'affaires et homme d'État panaméen, président de la république de Panama du au .

Homme d'affaires milliardaire, Ricardo Martinelli est propriétaire d'une chaîne de supermarchés et de diverses autres entreprises.

Mis en cause dans plusieurs affaires de corruption durant sa présidence (Odebrecht, New Business, Financial Pacific, Blue Apple, entre autres), il fait l'objet de plusieurs procès.

Ricardo Martinelli est condamné à dix ans de prison en 2024 pour détournement d'argent public et blanchiment. Il lui était reproché d'avoir acheté avec de l'argent public en 2010, alors qu'il était président, la majorité des actions du groupe de presse Editora Panama America, propriétaire du quotidien éponyme ainsi que des journaux populaires Critica et Dia a Dia.

Biographie

Origines, études et vie familiale

Fils de Ricardo Martinelli Pardini et de Gloria Berrocal, il passe une grande partie de son enfance à Soná, Veraguas. Il effectue ses études au Collège La Salle, à l'Académie militaire de Staunton (Virginie, États-Unis), puis à l'Université de l'Arkansas et enfin à l'INCAE (Instituto Centroamericano de Administración de Empresas) de San José (Costa Rica).

Ricardo Martinelli est marié à Marta Linares, avec laquelle il a trois enfants : Ricardo, Luis Enrique et Carolina.

Homme d'affaires

Milliardaire, il est à la tête de la plus grande chaîne de supermarchés du pays, Super 99. Il est également président de deux autres entreprises et siège au conseil d'administration d'au moins huit entreprises.

Parcours politique

Candidat à la présidence de la République en 2004, il termine dernier des quatre candidats, avec 5 % des votes. S'étant présenté à celle de , il triomphe avec 61 % des voix, grâce à l'alliance avec qui serait son vice-président, Juan Carlos Varela, qui a contribué aux voix du parti panaméen, 22,2% du total.

Membre du Parti du changement démocratique (Cambio Democrático), il a succédé à Martín Torrijos comme président de la République le . Sa politique est d’obédience libérale pour les questions économiques et pro-américaine en matière de relations extérieures. Sa présidence est cependant fortement marquée par les affaires de corruption[1] et son parti recule nettement aux élections suivantes. Dans des documents révélés par Wikileaks, l’ambassade des États-Unis note ses « tendances autoritaires »[2].

Controverses

Accusations de corruption et d'espionnage

Ricardo Martinelli est cité dans de multiples scandales de corruption pour lesquels une douzaine de ses ministres ont été arrêtés[3].

En , Interpol émet une notice rouge (demande d’arrestation internationale) en vue d'une extradition de Ricardo Martinell, installé à Miami. La justice panaméenne accuse l'ancien président d'avoir fait espionner les conversations téléphoniques d'environ 150 personnes, dont des journalistes, des responsables de la société civile et des membres de l’opposition. Il est également soupçonné d’être à l'origine de la surfacturation d’un contrat de 45 millions de dollars d’achat d’aliments pour des écoles[4].

Ses deux fils sont eux accusés d'avoir reçu pendant la présidence de leur père au moins 56 millions de dollars de pots-de-vin de l'entreprise brésilienne Odebrecht, impliquée dans un vaste scandale de corruption. L'argent avait ensuite été dissimulé sur des comptes bancaires en Suisse. Tous deux sont arrêtés en 2020 par la police guatémaltèque sur requête de la justice américaine[5]. Après avoir plaidé coupable des charges pesant contre eux aux États-Unis, ils sont remis début 2023 à la justice panaméenne, qui leur octroie une liberté sous caution dans l'attente de leur procès[6].

Le , Ricardo Martinelli est extradé par les États-Unis vers le Panama[7]. Il est acquitté le 2019 de l’accusation d’espionnage de ses opposants[8].

Il est inculpé en pour « blanchiment de capitaux », étant notamment soupçonné d’avoir acheté un groupe de presse avec de l’argent public durant sa présidence. Il reste en liberté mais à interdiction de quitter le pays[3]. Selon le parquet panaméen, en 2010, dix-huit transactions ont été réalisées, pour près de 40 millions de dollars, avec la société New Business pour acquérir plusieurs sociétés, en utilisant douze banques du Panama, des États-Unis, de Suisse et de Chine[6].

Pandora Papers

En octobre 2021, son nom est cité dans les Pandora Papers[9].

Procès en Espagne

Ricardo Martinelli fait l'objet de poursuites judiciaires en Espagne, étant soupçonné d'avoir engagé une équipe de sécurité privée ("Group Kougar") à Majorque, en Espagne, pour espionner son amante pendant qu'elle s'y trouvait en 2020 afin de savoir si elle avait des amants. Le Groupe Kougar comprenait des membres de la Garde civile et de l'armée espagnoles. En 2021, la justice espagnole a également accusé Martinelli de corruption et de blanchiment d'argent dans la construction de deux lignes du métro de Panama[10].

Asile politique à l'ambassade du Nicaragua

Il se réfugie à l'ambassade du Nicaragua à Panama le 2 février 2024 après la confirmation par la Cour suprême de justice de sa condamnation à dix ans de prison pour blanchiment d’argent[11]. Le gouvernement de Daniel Ortega a fait savoir le 7 février 2024 qu'il accédait à la demande d'asile faite par Ricardo Martinelli, considérant qu'il est poursuivi pour des raisons politiques et que sa vie est en danger[12]. Le 22 février 2024, Un tribunal du Panama ordonne l'arrestation de Ricardo Martinelli, qui se trouve sous la protection de l' ambassade du Nicaragua à Panama City[13]. Le 4 mars 2024, Le Tribunal électoral du Panama annule la candidature à la présidentielle du 05 mai 2024 de Ricardo Martinelli[14].

Références

  1. (es) « Un escándalo de corrupción golpea al expresidente Martinelli », EL PAÍS,‎ (lire en ligne)
  2. (en-US) « Mexican request for U.S. help in drug war detailed », The Washington Post,‎ (lire en ligne)
  3. a et b « Deux anciens présidents du Panama inculpés pour « blanchiment d’argent » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  4. « Panama : Interpol fait une demande d’arrestation internationale visant l’ex-président Ricardo Martinelli », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  5. « Deux fils de l’ex-président du Panama arrêtés au Guatemala », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  6. a et b « L'ex-président panaméen Martinelli et sa famille interdits d'entrée aux États-Unis », sur Le Figaro,
  7. « L'ancien président panaméen Martinelli extradé par les USA vers le Panama », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Le Point, magazine, « Panama: jugé pour espionnage, l'ex-président Martinelli acquitté », sur Le Point, lepoint.fr, (consulté le ).
  9. (es) NOTICIAS EL COMERCIO PERÚ, « Pandora Papers | Políticos panameños rechazan los Papeles de Pandora | Ricardo Martinelli | ICIJ | MUNDO », sur El Comercio Perú, (consulté le )
  10. (es) Esther Ballesteros, « El expresidente panameño 'ilocalizable' que ordenó a guardias civiles de Mallorca espiar a su pareja por si tenía amantes », sur elDiario.es,
  11. « Panama: l'ex-président Martinelli perd son dernier recours pour éviter la prison », sur RTL Info, (consulté le )
  12. [1]
  13. « Panama's judiciary orders arrest of ex-president holed up in Nicaragua's embassy », sur ABC News, (consulté le )
  14. « AMÉRIQUE DU SUD Panama : la candidature à la présidentielle de Ricardo Martinelli annulée », sur RTBF, (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

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