Commandeur de la Légion d’honneur le , et réélu au conseil général du Tarn, dont il devint vice-président, il fut élu, le , députe de la 2e circonscription de Castres. Il prit place au groupe de l'Appel au peuple, s'occupa principalement et avec succès de questions militaires, soutint le ministère de Broglie contre les 363, et, après le , devint sous-secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur. Réélu, le , il reprit sa place dans la majorité monarchiste, et fut réélu, le . Il continua de voter avec la minorité conservatrice, se distingua particulièrement dans les discussions militaires, fut rapporteur du projet d'armée coloniale, et déposa un contre-projet sur la loi militaire tendant à revenir au système mixte de l'armée permanente.
Porté sur la liste conservatrice du Tarn, il fut réélu aux élections du . Il fit partie, de l'union des droites et combattu de ses votes la politique scolaire et coloniale du gouvernement. Il fut réélu aux élections de 1889, face à Émile Level, comme un « conservateur résolu, un catholique sincère », puis successivement en 1893, face à Calvignac, et 1898.
Propriétaire du journal Le Conservateur du Tarn, il était à la tête du parti monarchiste et clérical du Tarn, tenant, entre lui-même, ses fils (André, Xavier et Amédée), son gendre (marquis de Solages) puis ses petits-fils (François et René), jusqu'à trois des six circonscriptions législatives du département en même temps[1].
En 1890, il contribue à faire échouer la candidature d'Édouard Drumont au conseil municipal du 7e arrondissement de Paris, alors que ce dernier était soutenu par des cercles royalistes, bonapartistes et boulangistes locaux.
L'industrie
Président du conseil d'administration de la Société des mines de Carmaux de 1876 à 1898, de la Compagnie des mines, fonderies et forges d'Alais et de la Compagnie du canal du Midi, il siège également au conseil d'administration de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Défendant le développement des chemins de fer départementaux, il est notamment au niveau local l'un des principaux promoteurs de la ligne de la Montagne (avec Dubernard et le vicomte Ludovic de Naurois).
Membre fondateur et président du Comité des forges de 1890 à 1898, il crée la Caisse syndicale d'assurance mutuelle des Forges de France contre les accidents du travail (1891) et en préside le conseil d'administration. Il devient également vice-président du Comité central des houillères de France. C'est contre lui qu'est dirigé l'attentat à la bombe de l'avenue de l'Opéra par les anarchistes, le .
Il est le commissaire général du Congrès international de géographie à Paris en 1875 et présidait le groupe XI (mines, métallurgie) de l'Exposition universelle de 1900.
Gérard Barres, Une figure politique tarnaise du XIXe siècle : le baron René Reille (1835-1898), Université de Toulouse-Le Mirail, 1989.
Christophe Bouneau, Modernisation et territoire: l'éléctrification du grand sud-ouest de la fin du XIXe siècle à 1946, Fédération historique du Sud-Ouest, 1997.
Rémy Cazals, « Reille, père et fils, société pour l’exploitation du mandat de député. Les barons Reille et le pouvoir (1861-1958) », Michel Bertrand (dir.), Pouvoirs des familles, familles de Pouvoir, Presses universitaires du Midi, 2005, p. 297-306, (Open édition books, Lire en ligne).
Notes et références
↑Rémy Cazals, Avec les ouvriers de Mazamet : dans la grève et l'action quotidienne, 1909-1914, 1978