Après une scolarité en langue allemande à Phalsbourg puis à Metz (où il obtient son Abitur en 1916), il commence ses études de médecine en 1917 à Strasbourg sous l'influence de son oncle le docteur Nicolas Lentz (1854-1936), chirurgien en chef de l'hôpital Notre-Dame-du-Bon-Secours de Metz.
Il est brillamment reçu interne en 1921 et s'oriente vers la chirurgie. Il est alors l'élève de Louis Sencert[2], puis de René Leriche, nouvellement nommé au poste en 1925. Ce dernier est à l'origine de la grande réputation médicale de Strasbourg, devenu pôle d'attraction internationale pour la chirurgie. Il sera le directeur de sa thèse intitulée Les résultats actuels du traitement chirurgical de l'angine de poitrine soutenue en 1925. Entre 1926 et 1928, il suit les enseignements des professeurs Elliott Cutler(en) à Cleveland et Harvey Cushing à Boston aux États-Unis. À l'appel d'Édouard Herriot en 1933, René Leriche retourne à Lyon, bientôt suivi par son élève. En 1939, il est mobilisé comme médecin d'une ambulance neurochirurgicale. La débâcle l'oblige à rejoindre la cité sanitaire de Clairvivre[3] en Dordogne où il exerce la chirurgie au service du maquis[4]. Il y sera blessé par balle.
À la demande du comité médical de la Résistance, il organise des équipes chirurgicales mobiles avec ses assistants pour soigner les blessés dans les maquis. Les blessés les plus atteints sont transférés à la cité sanitaire de Clairvivre qui sera surnommée « l'Hôpital de la Résistance »[5].
Après un bref séjour à Périgueux, il est nommé professeur de thérapeutique chirurgicale en 1945 à la faculté de médecine de Strasbourg et prend la direction de la clinique chirurgicale A. Sa pratique durant la guerre et ses affinités l'orientent vers la chirurgie du système nerveux. Il est l'un des fondateurs de la Société de neurochirurgie de langue française en 1948 et présidera son deuxième congrès en 1951. Doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, il est le promoteur de l'édification de la nouvelle faculté jouxtant les Hospices civils de Strasbourg, ainsi que l'extension du site du CHU de Hautepierre. Il assiste à l'inauguration de l'amphithéâtre qui portera son nom le .
↑Alors que la Dordogne est déclarée département d'accueil des réfugiés de Strasbourg et de sa banlieue, l'hôpital universitaire de Strasbourg s'installe à Clairvivre dans la « Cité radieuse » (cité sanitaire créée entre 1930 et 1933 par la Fédération des blessés des poumons de la Première Guerre mondiale).
↑« Le Professeur Fontaine, avec la complicité de son équipe, accueille, soigne et cache les résistants blessés de toute la région avec un dévouement total. Certains de ces médecins se mettrons d'ailleurs un peu plus tard à la disposition d'unités combattantes de la Résistance, tel le Professeur [Adrien] Dany [ (1918-2008) , ancien interne du Professeur Fontaine] »in: CRP infos, no 5, avril-mai-juin 2005 Texte disponible
P Frank, « Le doyen René Fontaine (1899-1979), grand patron et bâtisseur » in: Mantz J.M. , Héran J. (sous la direction de), Histoire de la médecine à Strasbourg, Strasbourg, éd. La Nuée bleue, 1998, p. 640-641.
Hollender LF, Roethinger J, Chirurgiens d'Alsace à l'Académie de médecine , Strasbourg, Coprur, 2008, p. 147-158.
JC Dos Santos, « Hommage à René Fontaine » Cahier de chirurgie 1980;35:6-8.
M Kim, « René Fontaine 1899-1979 » Journal des maladies vasculaires, Paris 1980;5(3):161-163.
G Edelman, « Décès de Monsieur René Fontaine » Chirurgie 1980;106:175-176.
P Wertheimer, « Éloge de René Fontaine 1899-1979 » Bull Acad Natle Med 1981;165(6):691-696. lire en ligne sur Gallica.
A Jung, « Un grand chirurgien lorrain: le Doyen René Fontaine (1899-1979) » in: Mémoires de l'Académie Nationale de Metz, 2003, p. 167-174. Texte intégral
J Thèbes, Le doyen René Fontaine (1899-1979) : sa vie, son œuvre, thèse d'exercice no 258, faculté de médecine de Strasbourg, 1987. Identifiant SUDOC