Remenauville

Remenauville
Remenauville
Plan de Remenauville avant 1914
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Arrondissement de Toul
Commune Limey-Remenauville
Statut Ancienne commune
Démographie
Population 18 hab. (1936)
Densité 2,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 54′ 07″ nord, 5° 54′ 29″ est
Superficie km2
Élections
Départementales Le Nord-Toulois
Historique
Fusion 1942
Commune(s) d'intégration Limey-Remenauville
Localisation
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Remenauville

Remenauville est une ancienne commune de Meurthe-et-Moselle, détruit durant la Première Guerre mondiale, supprimée en 1942. Symboliquement, son nom a été accolé à celui de la commune voisine de Limey pour former Limey-Remenauville.

Histoire

Avant 1914

Le village de Remenauville relevait du bailliage de Pont-à-Mousson en 1756[1].

La majeure partie de la nouvelle église de Remenauville, de style néo-gothique, est construite de 1857 à 1860 sous l'impulsion du maire Étienne Lallement, en remplacement de la précédente, datée du XVIIIe siècle en mauvais état, qui ressemblait à une halle couverte d'un plafond. Le coût de la nouvelle église estimé par l'architecte nancéien Léon Vautrin est de 43 800 000 francs[2]. Elle est consacrée en 1862.

Avant la Première Guerre mondiale, Remenauville, qui comptait 138 habitants, était un village lorrain de type village-rue comportant une double rue créant un ilot central autour duquel la circulation est possible. Les voies portaient les noms de « Grande-rue », « rue du Puit-du-Loup » et « rue de l'Église »[2]. En 1914, le village se composait de 138 habitants[2] :

Pendant la guerre

Après l'annexion allemande conformément au traité de Francfort mettant fin à la guerre de 1870, la nouvelle frontière n'est éloignée de Remenauville que d'une vingtaine de kilomètres.

Lors de la déclaration de guerre, les troupes françaises occupent le village et le mettent en défense, pensant que les troupes allemandes, partant de Metz, vont contourner les défenses de Verdun par le Sud. La population n'est pas évacuée.

Le , les premières incursions de uhlans sont repoussées par les fantassins du 368e RI, qui occupent également les villages de Limey, Regniéville et Fey-en-Haye. Celles-ci sont suivies par une attaque des troupes allemandes qui s'emparent le du village évacué par les troupes françaises.

Après avoir bloqué l’offensive allemande, les troupes françaises reprennent l’offensive et reconquièrent une partie du terrain perdu. Les Allemands tenus en échec sur la Marne et au Grand-Couronné, se replient dans la plaine de Woëvre et abandonnent le village le . Mais les Français ne profitent pas de cet avantage et, devant le calme relatif de cette partie du front le dégarnissent tandis que de nombreux renforts allemands sont annoncés.

Du 22 au , la 73e division d'infanterie reconquiert une partie du terrain perdu. Flirey, Limey, Lironville, Mamey sont repris au prix de lourdes pertes. De nombreuses tentatives sont menées pour le village de Remenauville, mais elles sont repoussées par le feu d'infanterie et d'artillerie allemande.
Ainsi, le front se fige autour de Remenauville le au matin.

Les Allemands qui se sont retirés après les combats de Lironville établissent leur ligne de défense sur un terrain qui leur est favorable. Ils commencent à creuser des éléments de tranchées et à fortifier les positions sur lesquelles ils ont décidé de résister.

Dès lors l'occupation du village qui forme une avancée dans leur ligne de défense, va se révéler ne pas être de tout repos. Les coups de mains se succèdent de part et d'autre pour aller tester les défenses de l'adversaire et le village est régulièrement bombardé par des obus de gros calibres.

Baptisé « secteur A3 » par les Allemands, il comprend le village proprement dit et une partie des tranchées qui remontent vers Regniéville. Au début de 1915, il est tenu par un bataillon, soit un millier d'hommes environ, qui restent sur la position une dizaine de jours avant d'être relevés.
Les 4 et , les Français tentent, sans succès, de prendre le village après une faible préparation d'artillerie.
Le , 30 obus de 220mm tombent sur l'église. Les caves des maisons offrent quelques abris aux troupes placées en réserve derrière la première ligne, mais elles ne sont pas conçues pour résister aux obus et elles vont se révéler parfois être un piège pour leurs occupants comme le ou 28 hommes, de la 4e compagnie du Brigade Ersatz Bataillon 55[3], sont tués et 15 blessés.

Des travaux de renforcement des caves seront entrepris et de nouveau abris seront construits dans le village sillonné par les tranchées.

Les bombardements, les tirs de projectiles d'artillerie de tranchée et les fusillades seront récurrents jusqu'en .

La réduction du saillant de Saint-Mihiel par les troupes franco-américaines, le , fait reculer les troupes allemandes mettant ainsi le village de Remenauville hors de portée de l'artillerie ennemie.

Après la guerre

À la fin de la guerre, le village est totalement détruit.
L'église, qui n'avait pas cinquante ans d'existence, les fermes, dont certaines étaient plus que centenaires, les champs, les vergers et les prés sont totalement dévastés. Le terrain miné et creusé de tranchées sur des kilomètres ressemble davantage à une planète morte qu'au village d'antan.

En 1921, le maire et le conseil municipal, rattachés à Limey prennent la décision de ne pas reconstruire le village et de fusionner avec la commune de Limey sous le nom de Limey-Remenauville en 1962.

Actuellement, le site du village est couvert par la végétation, quelques sentiers ont été aménagés à l'emplacement des anciennes rues qui sont indiquées par un panneau ainsi que la position des principales maisons. Une chapelle a été construite à l'emplacement de l'ancienne église.

Quatre habitants ont par ailleurs été admis parmi les 4281 Justes parmi les nations de France[4] pour avoir sauvé des personnes juives persécutées par le régime nazi et le gouvernement de Vichy :

  • Anna Gouy, Limey[5],
  • Victor Gouy, Limey[6].
  • Émile Thouvenin, Remenauville[7].
  • Geneviève Thouvenin, Remenauville[8].

Politique et administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
vers 1856 vers 1861 Étienne Lallement    

Démographie

Évolution démographique de Moronvilliers avant 1950
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
162139160187195224215229223
1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
207214198200193188170159137
1906 1911 1921 1926 1931 1936 - - -
13713800018---
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini[9])

Observation : Listes nominatives de recensement de population en ligne, pour la période 1872-1936. Pour les deux communes, non reconstruites après la Première Guerre mondiale (Regniéville et de Remenauville), dont la disparition n’a été officialisée qu’en 1942, les données sont interrogeables sous leur dénomination initiale, et non sous leur actuelle désignation de Thiaucourt-Regniéville et de Limey-Remenauville.

Lieux et monuments

  • Chapelle du Souvenir, construite après 1918 sur l'emplacement de l'église du village rayé de la carte.

Toponymie

"La clairière des Ormes", origine du nom du village de Limey. Selon J. Hainzelain et G. Henry[10] le mot Limey dériverait de "Limos" ou "Lemos" qui, en langue celtique, signifie Orme et de Valos" qui veut dire clarière.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Articles connexes

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Bibliographie

Liens externes

  • « Remenauville », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr

Notes et références

Notes

Références

  1. Manuel Bazaille, « Le village détruit de Remenauville », La nouvelle revue lorraine,‎ , Page 26
  2. a b et c Panneau explicatif
  3. Brig.Ers.B 55
  4. Lymey en 1939-1945
  5. Anna Gouy
  6. Victor Gouy
  7. Émile Thouvenin
  8. Émile Thouvenin
  9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Remenauville », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  10. Le vieux Limey, village de la terre de Hey (partie 1) [archive, par J. Hainzelain et G. Henry