Relations entre Djibouti et les Émirats arabes unis

Relations entre Djibouti et les Émirats arabes unis
Drapeau de Djibouti
Drapeau des Émirats arabes unis
Djibouti et Émirats arabes unis
Djibouti Émirats arabes unis

Les relations entre Djibouti et les Émirats arabes unis sont des relations, alternant entre phase de tensions et de tentatives de rapprochement entre Djibouti, situé dans la corne de l'Afrique et les Émirats arabes unis, en péninsule arabique.

Historique

Installation de Dubai Ports World à Djibouti (2006)

En 2006, le Franco-Djiboutien Abdourahman Boreh, alors proche d'Ismaël Omar Guelleh (qui avait succédé à son oncle en 1999) et président de l'Autorité des ports et de la zone franche de Djibouti[1], incite Dubai Ports World (DPW) à s'installer à Djibouti grâce à des relations aux Émirats[2].

Détérioration puis rupture des relations diplomatiques (depuis 2009)

La détérioration des relations entre Djibouti et les ÉAU est la conséquence d'un différend entre le président djiboutien Guelleh et A. Boreh. Selon Le Monde, rapportant des documents de la justice britannique concernant Djibouti en 2014, Guelleh aurait informé Boreh en de son intention de modifier la Constitution de Djibouti pour rester au pouvoir. S'opposant à cela, Boreh est renvoyé en 2008 et s'exile à Dubaï (il est depuis installé à Londres[2])[1]. Accusé d'avoir planifier un attentat, il est condamné à 15 ans de prison par contumace le et fera l'objet d'une demande d'extradition de la part de Djibouti[1].

En 2013, les ÉAU rejettent la demande d'extradition d'Abdourahman Boreh[1]. En réaction, le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh, retire le passeport djiboutien de A. Boreh[1] et refuse le renouvellement de la concession portuaire de DPW. En 2014, le président Guelleh porte l'affaire devant la Cour internationale d’arbitrage et accuse Boreh de malversations au sujet du contrat de cession, illégalité de la concession et corruption[3].

À la suite d'une altercation le entre un officier émirati et un officier djiboutien, le lieutenant-colonel Wahib Moussa Kalinleh, à l'aéroport international de Djibouti, les Émirats arabes unis (ÉAU) ont rappelé, le 27 du même mois, leur ambassadeur afin de marquer leur désaccord quant au traitement réservé à leur officier. Décidant malgré tout de maintenir les relations diplomatiques, les ÉAU décidèrent de refuser toute demande de visa aux Djiboutiens souhaitant se rendre dans les Émirats[3]. Cette réaction serait également une conséquence du refus de renouveler la concession de DPW à Djibouti[3].

Rétablissement des relations diplomatiques en janvier 2016

En , le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale annonce que, à la suite d'une rencontre entre Mahmoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti et Abdallah ben Zayed Al Nahyane, ministre des Affaires étrangères émirati, les deux pays allaient normalisé leur relation. Ce rapprochement serait dû à l'intermédiation de l'Arabie saoudite[4].

Nouvelle rupture des relations diplomatiques en avril 2016

En , les relations entre Djibouti et les ÉAU sont de nouveaux rompues[2] et, le , un accord prévoyant la construction d'un nouveau port par DPW à Berbera est conclu entre les ÉAU et le Somaliland, concurrençant dès lors celui de Djibouti (notamment du fait que l’Éthiopie a indiqué vouloir y délocaliser 30 % de son trafic portuaire)[2].

Le , la Cour internationale d’arbitrage a débouté Djibouti, rejetant ses réclamations formulées en 2014 et demandant que le pays s'acquitte seul des coûts de l'arbitrage (9,47 millions d'euros)[1].

Sources

Références

Bibliographie

  • A. Mahdi, « Les ÉAU ne donnent plus de visa aux Djiboutiens qui veulent aller à Dubaï », Human Village,‎ (lire en ligne)
  • La Nation, « République de Djibouti/Émirats arabes unis : Rétablissement des relations diplomatiques », La Nation,‎ (lire en ligne)
  • Gérard Prunier, « La Corne de l'Afrique dans l'orbite de la guerre au Yémen », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  • Joan Tilouine, « Djibouti débouté dans une affaire de corruption face à Dubaï », Le Monde,‎ (lire en ligne)