La Reine de Cornouaille est une élection destinée à choisir une représentante du pays historique de Cornouaille, parmi les candidates élues dans les cercles celtiques. Ce concours ouvre droit, pour la gagnante, au titre annuel du même nom. Créé en 1923 par Louis Le Bourhis, il est à la base de l'actuel festival de Cornouaille.
La tradition a instauré des critères de participation : ne pas être mariée, appartenir à un cercle celtique de Cornouaille, au sein duquel elles ont déjà été élues Reines, être âgées de 18 ans au minimum dans l'année. Le critère de la langue n'est plus primordial : « il n'y a pas d'obligation de parler breton, c'est juste une recommandation », dit le président d'un cercle en 2003[1]. Si celle qui sera l’ambassadrice du pays de Cornouaille pendant un an doit bien porter le costume traditionnel, elle doit en plus être à l'aise en public, savoir danser et montrer qu’elle porte un intérêt à la culture bretonne[2]. Elle doit donc transmettre début juillet un dossier sur un thème libre mais culturel (le costume, sa commune, un personnage…)[3].
Le samedi, les prétendantes soutiennent tour à tour leur mémoire devant un jury, composé d'au moins cinq personnes. D'anciennes reines composent parfois ce jury (lors des premières fêtes, les différentes reines élisaient entre elles une reine des reines)[4]. Elles se présentent dans leur costume traditionnel (de mariée le plus souvent) à la mairie de Quimper, à la préfecture[5] et sont soumises à une épreuve de danse Glazik en couple[6]. Le lendemain matin, jour de clôture du festival, elles marchent auprès de la Reine de Cornouaille en titre et de ses demoiselles d'honneur au cours du Défilé des Guises. Après le défilé, elles se présentent devant le public sur scène et dansent avec leurs cavaliers[7]. Depuis 2017, un grand oral de soutenance des mémoires a lieu en public dans l'auditorium de la Tour d'Auvergne[8].
Les noms de la Reine et de ses demoiselles d’honneur restent secrets jusqu'à leur proclamation à la fin de la journée et leur apparition sur le bacon de l'ancien palais des évêques, actuel musée départemental breton. La Reine reçoit une broche en vermeil des mains de sa prédécesseure. Cette broche est un bijou signé Pierre Toulhoat, appelée « fleuron » à cause de son motif. Les demoiselles d'honneur reçoivent une réplique en argent. Deux autres cadeaux symbolisent la royauté de la reine : un diadème et une livrée, épinglée à la taille (un montage de cocarde, rubans, galons)[9]. Outre des cadeaux venant de différents organismes, tels que la faïencerie de QuimperHB-Henriot, la reine reçoit un voyages à l'étranger[10]. Elle participe ensuite aux nombreuses fêtes traditionnelles et culturelles.
Histoire
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Lors de la Première Guerre mondiale, beaucoup de Bretons sont partis au combat en costume traditionnel et sont revenus en civil. Pour les femmes restées au pays et les Cornouaillais, il ne fallait pas perdre la tradition[11]. Louis Le Bourhis, après avoir invité à l'inauguration de son cinéma l'Odet-Palace à Quimper quatre « Reines » des villes voisines en , décide de créer, avec l'appui des commerçants et de la mairie, une fête des Reines de Cornouaille, malgré l'opposition de l'église[12]. La première a lieu le sous le nom de « Fêtes Bretonnes de Bienfaisance ». Elle est en effet au profit des mutilés de guerre, car la Première Guerre mondiale est encore très présente dans les esprits[13]. Certaines grandes figures des fêtes de l'entre-deux-guerres apparaissent déjà dans le cortège qui démarre de l'arrivée des reines à la gare au cinéma, dont les « bardes bretons » Botrel, Gourvil et Jaffrennou[12].
La manifestation n’a pas eu lieu de 1931 à 1933 puis en 1935 et 1936 puis l'élection est interrompue de 1939 à 1946, période marquée par la Seconde Guerre mondiale. En 1947, il n’y a pas eu d’élection de reine[14].
Lauréates
À partir de 1994, les candidates doivent désormais présenter un dossier traitant d'un aspect de la culture bretonne, relatif à leur terroir. En 2015, cela représente exactement 350 dossiers dans les archives du festival. Jusqu'en 2014, Quimperoises et Bigoudènes se trouvent à égalité en nombre de succès, avec dix Bigoudènes (dont sept Pont-l'Abbistes) face à dix "Glaziks" (dont deux Arméloises). Certains cercles comptabilisent quatre reines, comme Elliant, voire cinq élues pour Plougastel, Spézet et Beuzec-Cap-Sizun[15].
La singulière évolution du costume traditionnel féminin à Clohars-Carnoët ou l'affirmation progressive de l'appartenance cornouaillaise d'un costume Lorientais
1997
Angélique HAROS
Pont-l'Abbé
150 ans de tourisme en Bretagne
1998
Karine THOMAS
Le Faou
Le port du Faou, Histoire maritime
1999
Delphine PERRON
Plomelin
Une tradition musicale populaire : l'Accordéon
2000
Hélène KERLOC'H
Beuzec-Cap Sizun
De la "Foar ar Pont" à la "foire à l'ancienne"[17]
↑Marie-Thérèse Duflos-Priot, Un siècle de groupes folkloriques en France: l'identité par la beauté du geste, L'Harmattan, 1995, p. 219-220
↑« Élection de la reine de Cornouaille 2018 : un jury entièrement féminin avec d'anciennes reines », Penhars Infos Quimper, (lire en ligne, consulté le )