RedneckRedneck, littéralement « nuque rouge », est un terme populaire anglophone désignant un stéréotype d'Euro-Américains pauvres vivant en milieu rural. Le plus souvent, il s'agit d'une personne originaire du sud des États-Unis, des Appalaches (où ils portent aussi le nom d'Hillbillies), d'Euro-Canadiens ou d'Euro-Australiens. Le terme peut être une insulte (souvent à caractère discriminatoire), mais il est parfois utilisé par les intéressés pour définir une classe de personnes vivant en marge de la société. Le terme est couramment employé de manière similaire aux termes français rustre, péquenaud, cul-terreux, plouc ou beauf ou, au Québec, « colon », « habitant » ou encore « barakî » dans le sud de la Belgique (en Wallonie). Origines du termeL'étymologie exacte du terme « redneck » est discutée. Les presbytériens originaires d'Écosse ou d'Ulster étaient surnommés rednecks au XVIIe siècle, du fait d'écharpes rouges qu'ils portaient en signe d'appartenance religieuse. L'immigration écossaise et irlandaise aux États-Unis, et la présence de ces immigrés dans les campagnes, auraient pu occasionner l'importation du terme[1],[2]. D'autres retracent le terme à la grève des mineurs du Midwest des années 1920, notamment la bataille de Blair Mountain en Virginie-Occidentale. Les grévistes syndicalisés s'identifiaient par le port de bandana rouge autour du cou, d'où l'apparition de terme « redneck », littéralement « cou rouge ». Le symbole reste toujours d'actualité aux États-Unis et peut notamment être observé lors de manifestations ou de grèves[3]. Le terme aurait pris une connotation populaire péjorative après les destructions des syndicats sous le maccarthysme et en réaction à la peur rouge. Une autre étymologie possible vient des coups de soleil dont souffriraient les habitants des campagnes, souvent agriculteurs, du fait de leurs conditions de travail à l'air libre[4], à l'image de l'expression française « avoir le sang bleu », qui désignait les nobles car ils avaient la peau très blanche[5], entre autres par manque de travail au soleil. UtilisationLe terme « redneck » devient particulièrement populaire après la guerre de Sécession, pour désigner les habitants blancs pauvres, généralement déclassés par la guerre, du Sud des États-Unis. La popularité du terme a engendré son importation dans le reste des États-Unis, ainsi que dans le langage courant du Canada anglais. Au XXIe siècle, il est employé, soit de manière méprisante, pour désigner des habitants des campagnes américaines ou canadiennes — souvent supposés ignares, alcooliques et chauvins, voire, dans les cas extrêmes, dégénérés — soit sous une forme de revendication humoristique ou identitaire, par les ruraux nord-américains eux-mêmes, ou par des personnalités revendiquant leur milieu ou leur origine populaires[6],[7]. En Afrique du Sud, le terme « Red Necks » désignait les soldats britanniques pendant la première guerre des Boers[8]. Dans la culture populaireLittératureErskine Caldwell (1903-1987), dans au moins deux de ses romans, La Route au tabac (Tobacco Road, 1932) et Le Petit Arpent du Bon Dieu (God's Little Acre, 1933), établit de tels personnages. Son épouse, Margaret Bourke-White (1904-1971), photographe, fait connaître la paupérisation du monde rural américain à la suite de la Grande Dépression. Au moins, les personnages des Les Raisins de la colère (roman (1939), et adaptation au cinéma en 1940) gardent quelque dignité. Cinéma et télévision
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Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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