Le Record Store Day (Disquaire Day, en France) est une journée annuelle de promotion, organisée par les disquaires indépendants afin d'inciter le public à se rendre dans leurs boutiques. Elle se tient généralement le troisième samedi du mois d'avril et est organisée depuis 2008 dans plusieurs centaines de magasins de disques aux États-Unis et au Canada. Le concept est ensuite repris dans plusieurs pays d'Europe.
Contexte
Le nombre de disquaires indépendants est en forte diminution devant la concurrence de la grande distribution et du téléchargement de musique sur le réseau Internet. En France ils sont environ 200 selon le CALIF (Club action des labels indépendants français) qui soutient les magasins en difficulté, alors qu'on en comptait 3.000 en 1980[1]. Au début des années 2000, 65 % des ventes de disques sont effectuées en hypermarché[2].
Principe
L'opération est organisée avec le concours des artistes et maisons de disques. Les boutiques participantes mettent en vente des disques en édition limitée durant le Record Store Day, ainsi que des rééditions et des disques commercialisés en avant-première. Des artistes participent en donnant de mini-concerts dans les magasins[3].
Histoire
En Amérique du nord
L'idée du Record Store Day est discutée pour la première fois fin 2007 par Michael Kurtz et Chris Brown. Elle s'inspire du Free Comic Book Day, organisé annuellement aux États-Unis pour promouvoir les comics. Elle est ensuite présentée durant la conférence Noise in the Basement, réunissant des disquaires. Organisé avec l'aide de différentes associations de disquaires, comme le Music Monitor Network et la Coalition of Independent Music Stores, le Record Store Day se tient pour la première fois l'année suivante dans 700 boutiques[4],[5].
En 2010, un millier de disquaires américains prennent part au Record Store Day[2]. L'opération est également suivie par des disquaires canadiens[6].
En Europe
Le Record Store Day a lieu en Europe dès 2009 grâce à la participation de 250 magasins situés dans 16 pays, dont 80 boutiques du Royaume-Uni et 30 disquaires italiens[5]. En 2010, 500 magasins européens prennent part à l'opération[2]. L'édition 2011 a lieu dans une dizaine de pays européens, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et l'Allemagne[3]. Le , le Record Store Day est organisé pour la première fois en France grâce à l'association CALIF et son directeur-fondateur David Godevais, sous le nom de Disquaire Day. Une centaine de boutiques françaises participent à l'opération, à laquelle sont associés des artistes, notamment Benjamin Biolay et Charlotte Gainsbourg, des majors comme EMI et des labels indépendants tels Naïve Records et Because Music[3],[7].
L'opération Record Store Day génère 15.000 dollars de chiffre d'affaires aux États-Unis lors de la première édition, et 2,5 millions en 2010, soit des ventes supérieures à celles enregistrées pendant la période des achats de Noël[1],[3].
Pendant la semaine précédant le Record Store Day 2009, les ventes d'albums chez les disquaires indépendants américains reculent de 15 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon Nielsen Soundscan. Durant l'opération elles augmentent de 1 % par rapport à l'année précédente, alors que les ventes de disques microsillon augmentent de 100 % et celles de singles de 40 %. Onze disques réalisés exclusivement pour le Record Store Day figurent dans le Top 20 des meilleures ventes physiques de singles. Globalement, les ventes des magasins participant à l'opération sont en hausse de 20 % en moyenne par rapport à l'édition 2008, selon Music Monitor Network[11].
Durant la semaine du Record Store Day 2010, les ventes d'albums chez les disquaires indépendants américains ont augmenté de 12 % par rapport à la semaine précédente, les ventes de disques microsillon de 119 % et celles de singles de 529 %, selon Nielsen Soundscan[12].
En France, la 1re édition du Disquaire Day en 2011 génère un chiffre d'affaires de 300.000 €, qui passe à 600.000 € en 2012[13].