Raymonde Peschard dite Taous, née le et tuée le , est la seule Algérienne d'origine européenne qui est reconnue comme « chahida » (martyre) par les autorités algériennes après l'indépendance[1]. Elle est enterrée à Constantine, où une importante artère de la ville porte également son nom[2].
Biographie
Raymonde Peschard naît le à Saint-Eugène (aujourd'hui Bologhine) en Algérie[3], d'un père chef de gare à Constantine[4]. Assistante sociale au sein de la compagnie Électricité et gaz d'Algérie[4], elle milite pour le Parti communiste algérien, à l'UFA et au Comité de lutte contre la répression ce qui lui vaut d'être expulsée de Constantine le [5]. En 1956, elle rejoint le FLN et se voit confier quelques missions avant d'être injustement accusée d'avoir remis des bombes à Fernand Iveton[5]. Sous la torture, ce dernier a en effet affirmé que la femme en question était blonde, afin de protéger Jacqueline Guerroudj[6], qui était brune, et Raymonde Peschard devient de ce fait recherchée par les services de renseignement[5]. En , elle s'engage dans l'ALN[3] et se fait connaître sous le nom de Taous (« Le Paon » en arabe), en hommage à sa beauté[4].
En , le groupe auquel elle est affectée prend la direction de la Tunisie[7]. À l'aube du , le groupe dirigé par Mustapha Laliam se fait encercler par l'armée française non loin de Medjana et Raymonde Peschard est tuée ainsi que dix de ses compagnons d'armes[8].
Djoudi Attoumi, Les appelés du contingent, ces soldats qui ont dit non à la guerre : une face cachée de l'armée coloniale française pendant la guerre d'Algérie, Paris, L'Harmattan, , 217 p. (ISBN978-2-336-00493-8, OCLC828407945, lire en ligne), p. 58-66