Rang RasiyaRang Rasiya
Shakuntala, œuvre de Ravi Varmâ.
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution. Rang Rasiya (titre anglais : Colours of Passions) est un film indien de Ketan Mehta qui, montré pour la première fois en 2008 au festival du film de Londres, ne fut diffusé en Inde qu'en 2014 à cause du Central Board of Film Certification, chargé de la censure indienne et rétif à ses scènes de nudité et de baisers intenses. Ce film est l'adaptation de la biographie romancée de l'écrivain d'expression marathie Ranjit Desai (en) Raja Ravi Varna[1] sur la vie du peintre Ravi Varmâ qui, à la fin du XIXe siècle, bouleversa les représentations des divinités et personnages de la mythologie hindoue, jusque là apanage des hautes castes[2], « en tentant une synthèse de l’art officiel européen et de l’art traditionnel indien, et en vulgarisant ses productions, diffusées par la chromolithographie à travers tout le sous-continent, il faisait aussi une œuvre militante au service d’un nationalisme hindou émergeant[3] », à une époque où certains intouchables n'avaient pas même le droit d'entrer dans des temples [4] et influença l'iconographie de Bollywood. C'est un film qui fut censuré sur un peintre qui fut accusé de blasphème[5]. SynopsisNé dans une famille brahmane érudite du Kerala, Ravi Varmâ fut remarqué et marié à une princesse. Il continua à peindre, même si cela suscitait la réprobation du milieu aristocratique dans lequel il évolua, puis il suscita le scandale en prenant une intouchable pour modèle puis pour amante. Le prince du Travancore le soutint néanmoins, et lui permit de faire un voyage de formation artistique qui passa, entre autres, par Khajurâho, où Ravi Varmâ fut ébloui par les œuvres érotiques. Il s'installe ensuite à Bombay où il rencontre des Européens qui lui permettent d'acquérir une presse lithographique, puis de diffuser ses créations dans toute la région. Entre-temps, il a rencontré une femme qui le fascine et qu'il veut comme modèle pour ses déesses, de même que des Hindous le poursuivent et l'accusent de blasphème[6]. Fiche techniqueSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par le site IMDb.
Bande originale
DistributionGalerie
ProductionQuand Ketan Metha rencontra Nandana Sen chez elle, avant de faire le film, il vit des reproductions grandeur nature de Ravi Varmâ. Cela lui indiqua qu'elle était familière de l'artiste et de son travail, ce qui, en tant que metteur, lui rendrait la tâche plus facile. En parlant du personnage que la fille du prix Nobel d'économie 1998, Ketam Metah déclara, « pour moi, elle était la femme parfaite pour incarner la muse d'un artiste qui suscita des débats sur la censure dans l'art, car elle avait ce trait de la femme-enfant qui était une grande part de la personnalité de Sughanda[7] » Ketan Mehta avait vu les deux précédents films de Randeep Hooda, Risk et D, et dans ce film, il eut à jouer son personnage à deux âge de sa vie : dans sa vingtaine et sa soixantaine, et dut apprendre les bases de la peinture. Lieux de tournageCensure, nudité et blasphèmeLe film mit du temps à sortir en Inde à cause de scènes de baisers et de nudité. Nandana Sen prit du temps avant d'accepter le rôle et ses scènes dévêtues[8], un type de scène beaucoup plus absente dans le cinéma indien, où la censure indienne est active sourcilleuse, et que la critique ne reçoit pas toujours très bien[9]. Le film s'ouvre sur Ravi Varmâ dans un tribunal accusé de blasphème. Plus de cent ans plus tard, avec un nationaliste hindou comme Narendra Modi au pouvoir, le climat a peu changé, avec par exemple en octobre 2020, la caricature d'une déesse fut perçue comme offensante[10], et un mouvement hindou, le Hindu Janajagruti Samiti (en) demanda d'ailleurs l'interdiction du film[11]. C'est aussi pour ce combat pour la liberté d'expression qu'elle jugeait toujours d'actualité que Nandana Sen accepta le rôle, et, peu après la sortie du film en salle et de l'attentat contre Charlie Hebdo, elle ne manqua pas de rendre hommage aux victimes lors de la remise d'un prix[12]. Critiques
DiffusionRéférences
Liens externes
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