Les électeurs se prononcent à 62 % pour l'adoption du 34e amendement de la Constitution de l'Irlande afin de permettre aux couples de même sexe de se marier.
Historique
La proposition d'amendement est issue d'une délibération de la convention constitutionnelle de 2012 (The Irish Convention on the Constitution)[1]. Démarche singulière de démocratie par tirage au sort[2], avec son président, cette assemblée est constituée de 100 membres, 33 sont des députés élus et 66 de simples citoyens tirés au sort. Elle avait pour mission de proposer une réforme de la constitution sur 8 sujets, dont celui du mariage homosexuel. Pendant 14 mois, ses débats sont retransmis en direct sur Internet, la population étant invitée à transmettre ses contributions, et les médias diffusent les comptes-rendus des échanges. En 2015 le groupe des cent se prononce en faveur du mariage homosexuel[3]. L'aboutissement de ces échanges et réflexions décide le gouvernement de tenter de faire confirmer cette préconisation par référendum.
Campagne
L'ensemble des partis politiques, de gauche comme de droite, soutiennent le « oui » au mariage homosexuel, en cohérence avec leur position au cours de la Convention constitutionnelle, tandis que l'Église catholique fait campagne pour le « non » par l'intermédiaire de son réseau associatif[4].
La population irlandaise pourtant très catholique, est devenue favorable à la mesure, un sondage publié le notant une approbation par 76 % de la population, dont 90 % des moins de 24 ans[5].
Résultats
À l'issue du référendum, 62,07 % des électeurs approuvent la légalisation du mariage homosexuel[6]. Le « non » n'est majoritaire que dans une seule des quarante-trois circonscriptions.
Il s'agit du premier cas dans le monde d’approbation par référendum de proposition émanant directement d’une assemblée tirée au sort[7].
« Marriage may be contracted in accordance with law by two persons without distinction as to their sex. »[10] (« Le mariage peut être contracté conformément à la loi par deux personnes, sans distinction de leur sexe. »)
↑Cyril Dion (Entretien avec David Van Reybrouck), Demain, un nouveau monde en marche, Arles/Paris, Éditions Actes Sud, collection « Domaine du possible », , 358 p. (ISBN978-2-330-05585-1), p. 266 et 267
↑Lorraine Rossignol, « David Van Reybrouck : “La démocratie est en faillite parce qu'on l'a réduite aux élections” : Réservé aux abonnés », Télérama.fr, (lire en ligne, consulté le )