Queue-de-pieUne queue-de-pie est un vêtement de cérémonie court devant et à longues basques terminées en pointe derrière (formant un : \|/) qui arrivent au niveau des genoux. Elle est généralement caractérisée par le fait qu'elle ne s'attache pas et que ses pans sont en satin. Origine du nom et usageLe terme queue-de-pie est apparu en raison de la forme fendue des basques qui rappelle la queue d'une pie et de sa couleur d'un noir profond. Elle peut être nommée de différentes manières : frac, white tie ou tenue de soirée (par opposition au black tie ou tenue de cocktail qu'est le smoking), full formal, ou encore habit qui est le terme privilégié en français. Tous ces termes ne recouvrent pas seulement la veste, mais l'ensemble des vêtements et accessoires qui composent la tenue. Par sa coupe, l'habit hérite des vêtements du début du XIXe siècle dont la forme échancrée transigeait avec la continuité des justaucorps de l'ancien régime. L'habit prend sa forme définitive à partir des années 1850 et 1860 en se distinguant d'abord de la redingote , vêtement moins formel qui donna plus tard le costume dit « tenue de ville », puis des jaquettes, réservées aux cérémonies moins formelles et aux courses hippiques, constituées d'un veston qui s'attache par un bouton dit jumelle.[réf. nécessaire]. Au cours du XIXe siècle, l'habit se perfectionne et se formalise en devenant d'une part la tenue masculine de soirée par excellence, mais également une tenue de cérémonie pouvant être portée toute la journée. Aujourd'hui encore en France, la tenue des huissiers à chaîne de la très haute administration, des ministères, du parlement et des universités est un héritage direct de l'habit formel qui n'était ainsi pas seulement réservé aux grands soirs et à l'élite. Il est aussi d'usage que les maîtres d’hôtel et majordomes portent l'habit à la place de la livrée spécifique des autres domestiques ou serviteurs. À l'opéra, l'habit est toujours la tenue officielle des chefs d'orchestre et des solistes masculins bien que la pratique s'estompe progressivement. Parmi le public, la coutume de l'habit s'est perdue, sauf grandes premières ou production particulière. Durant la fin du XIXe siècle jusque dans le premier quart du XXe siècle, l'habit est donc la tenue formelle de toutes les occasions : les dîners, les cortèges de mariage, les sorties, les cérémonies officielles, etc. L'habit vert porté par les membres de l'institut de France est directement inspiré du formalisme de l'habit. Il partage également de nombreuses similarités avec la tenue de cérémonie des officiers de l'armée française, notamment sous sa variante « grand blanc ». Depuis le milieu du XXe siècle, par souci de simplicité ou par méconnaissance, l'usage de l'habit a progressivement été délaissé, d'abord au profit du smoking qui en reprend certains codes, puis du complet-veston jusqu'à l'abandon du costume uni, de la veste et de la chemise blanche. Dans les grandes cérémonies de jour et les mariages, l'usage de l'habit était encore relativement répandu jusque dans les années 1950 ou 1960 (de fait, il constitue aujourd'hui encore la tenue légitime des mariés et des cortèges) mais est plus généralement remplacé par la jaquette ou le complet veston, particulièrement pour les mariages de jour. La queue-de-pie est l'habit porté lors de réceptions « à cravate blanche » (de son nom anglais de white tie), le smoking étant réservé aux réceptions « à cravate noire ». Les invitations aux réceptions précisent souvent la couleur de la cravate, laquelle est un indice pour savoir quel vêtement porter : smoking ou habit[réf. nécessaire]. L'inscription « tenue de soirée » réfère encore, par principe, à l'habit, de même que l'inscription « tenue de cocktail » réfère au smoking et « tenue de ville » au complet veston. Dans l'usage, l'habit et le smoking ont été progressivement remplacés par un costume de soirée qui garde cependant leur texture et leur couleur sombre. EspritDe par son histoire et le signe de formalisme parfait qu'il incarne, l'habit a progressivement été codifié et n'autorise que des variantes extrêmement minces. A la différence des autres tenues moins formelles, la qualité de l'habit ne se juge pas seulement à la forme des principales pièces qui le composent, mais au respect des détails, de l'ajustement entre les pièces et les accessoires, de la qualité du tissu et de la coupe, idéalement sur-mesure ou reprise. De par sa place au sommet de la hiérarchie vestimentaire occidentale, l'habit a conservé dans sa nature l'esprit rigoureux et aristocratique encore résiduel au XIXème et au début du XXe siècle : extrêmement codifié, il ne laisse donc aucun espace à la fantaisie et reflète au contraire le formalisme et la distinction par excellence. La connaissance et la maîtrise de ces contraintes assure toute la considération des connaisseurs, de la très haute société et des tailleurs. L'originalité du caractères, du physique et de la personnalité s'exprimeront donc à travers la maîtrise des moindres détails afin de n'être perceptibles que des connaisseurs : l'équilibre du cintrage de la veste, la longueur des basques, le choix de la boutonnière, la profondeur ou l'épaisseur du tissu, la finesse des motifs, l'équilibre des proportions entre les pièces, etc. L'habit, en tant que de pièce vestimentaire aujourd'hui ancienne de plus de 170 ans est également remarquable par son intemporalité et sa fonction qui n'a guère changé depuis cette époque. Doyen de tout le vestiaire moderne occidental, sommet de la hiérarchie inamovible du formalisme, c'est la seule pièce encore aujourd'hui utilisable qui incarne à la fois un saut dans l'histoire et la permanence des hautes institutions d'Europe, d'Amérique et d'ailleurs. CompositionLe formalisme et les spécificités de l'habit impliquent des pièces qui, si elles ressemblent à d'autres éléments du vestiaire masculin, sont à usage exclusif. En outre, la raréfaction de l'usage de l'habit à des occasions de plus en plus rares et les contraintes de silhouette et de corpulence auxquelles ces pièces doivent s'adapter impliquent une quasi absence d'offre en prêt-à-porter dont les résultats sont très aléatoires. Il en découle qu'il est presque impossible de constituer un habit sans recourir à un tailleur expérimenté et connaisseur pour en réaliser ses pièces et leurs détails sur-mesure.
VariantesQueue-de-morueLa queue-de-pie ne doit pas être confondue avec la queue-de-morue, veste masculine du XXe siècle courte jusqu'à la taille devant et prolongée dans le dos par deux basques étroites et de forme carrée : |_|_|[réf. nécessaire]. Cette tenue n'a aucune connotation formelle et est aujourd'hui désuète. FracUne variante de la queue-de-pie, le frac, est souvent utilisée. Cet habit se termine par des basques en pointe comme la queue-de-pie, mais n'est pas court devant. La veste se prolonge simplement jusqu'aux pointes. C'est cette version qui a été très souvent utilisée par les gentlemen et dandys du XIXe siècle comme vêtement moins formel. Il était au départ un vêtement destiné aux loisirs, notamment à l'équitation. Il est parfois porté à l'occasion de mariages. C'est enfin l'uniforme des écoliers du Collège d'Eton en Angleterre (qu'ils portent noir, associé à un gilet noir ou de couleur)[2]. Le frac peut également désigner le complet de soirée trois pièces qui se compose de la veste queue-de-pie, du pantalon et du gilet[réf. nécessaire]. SmokingLe « smoking » dans le sens moderne, est une tenue de cocktail (ou de casino) qui répond à ses propres normes et se distingue de l'habit par les circonstances dans lesquelles il est porté. Cependant, cette distinction fut progressive et les premiers modèles de smoking émergèrent comme une variante de l'habit auquel on avait retiré les basques mais auquel on gardait tous les autres attributs (nœud papillon et gilet blanc, revers crantés et veste ouverte, etc.). Le smoking était à l'origine un vêtement informel, considéré comme vulgaire par l'aristocratie anglo-saxonne et les élites européennes. Il a été progressivement adopté au cours du XXe siècle en tant que costume officiel de prestigieux évènements culturels et artistique (tel que le festival de Cannes ou la cérémonie des Oscars), ce qui a contribué à sa diffusion ainsi que son acceptation dans les hautes sphères de la société. Dans le cinéma, le smoking est toujours le vêtement privilégié de l’iconique James Bond à chacune de ses apparition dans la haute société et notamment les casinos[réf. nécessaire]. Galerie
AnnexesBibliographieArticles connexesLiens externes
Notes et références
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