Pyromorphite

Pyromorphite
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Pyromorphite
Pyromorphite - Ussel, Corrèze France (4x4 cm)
Général
Numéro CAS 12190-77-1
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique ClO12P3Pb5 Pb5(PO4)3Cl
Identification
Masse formulaire[2] 1 356,4 ± 0,5 uma
Cl 2,61 %, O 14,15 %, P 6,85 %, Pb 76,38 %,
Couleur vert; jaune; orange; brun; gris; incolore; blanc; jaune rouge; brun jaunâtre.
Système cristallin hexagonal
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace dipyramidale ;
P 63/m
Macle très rare sur [1122]
Clivage imparfait sur [1011]
Cassure irrégulière; subconchoïdale
Habitus massif, botryoïdal, prismatique, hexagonal, isométrique, tabulaire, pyramidal, aciculaire, globulaire, en barillet, en tonnelet, caverneux.
Échelle de Mohs de 3,50 à 4,00
Trait blanc; gris; jaunâtre
Éclat subadamantin; résineux; gras
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω = 2,058
nε = 2,048
Biréfringence Uniaxe (-) ; δ = 0,010
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 7,04
Solubilité dans l’acide nitrique
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La pyromorphite est une espèce minérale composée de chloro-phosphate anhydre de plomb de formule Pb5(PO4)3Cl. Elle contient également des traces de fluor, radium, calcium, chrome et de vanadium. La pyromorphite forme des pseudomorphoses communes avec la galène et la cérusite. À noter que la variété polysphaerite considérée longtemps comme une variété calcique de la pyromorphite a été élevée au rang d'espèce et reconnue par l'IMA sous le nom de phosphohedyphane.

Historique de la description et appellations

Inventeur et étymologie

Décrit par Johann Friedrich Ludwig Hausmann en 1813[3]. Martin Heinrich Klaproth l’avait déjà analysée partiellement en 1784[4]. Le nom dérive du grec "PYROS" = feu et "MORPHO" = forme, en allusion aux formes que prend le minéral fondu.

Synonymie

Les termes suivants sont des synonymes de pyromorphite :

Le terme sexangulite (Johann August Friedrich Breithaupt, 1863)[7] n'est pas un synonyme de pyromorphite (c'est une variété de galène), mais il désigne une pseudomorphose de cristaux de pyromorphite en galène, décrite dès 1801 par René Just Haüy dans les mines de Huelgoat-Poullaouen, Finistère France. Le nom sexangulite a été proposé par Breithaupt.

Caractéristiques physico-chimiques

Cristallochimie

La pyromorphite fait partie du super-groupe de l’apatite et sert de chef de file à un sous-groupe de minéraux isostructuraux. Elle forme une série avec la mimétite d’une part et la vanadinite d’autre part.

Sous-groupe de la pyromorphite
Minéral Formule Groupe ponctuel Groupe d'espace
Mimétite Pb5(AsO4)3Cl 6/m P63/m
Pyromorphite Pb5(PO4)3Cl 6/m P63/m
Vanadinite Pb5(VO4)3Cl 6/m P63/m

Cristallographie

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 10 Å, c = 7,33 Å, Z = 2 ; V = 634.80
  • Densité calculée = 7,10

Gîtes et gisements

Gîtologie et minéraux associés

Gîtologie
La pyromorphite est un minéral secondaire fréquent dans la zone d’oxydation des gisements plombifères.
Minéraux associés
barite, cérusite, hémimorphite, galène, limonite, smithsonite, willémite, wulfénite.

Gisements remarquables

  • Allemagne
Veine Barbara, Hofsgrund, Schauinsland, Schauinsland Mt., Fribourg-en-Brisgau, Forêt Noire, Baden-Württemberg[8],
  • Espagne
Mine El Horcajo, Mines de Horcajo, Ciudad Real, Castilla-La Mancha[9],
Clausthal, Hartz, Basse Saxe
  • États-Unis
Bunker Hill Mine, Bunker Hill Properties, Kellogg, Coeur d'Alene District, Shoshone Co., Idaho, USA[10]
  • France
Mine "des Farges", Ussel (Corrèze). Fermée en 1981, cette mine a donné de très beaux spécimens de collection, dans une grande variété de faciès[11].
Mine de Saint-Salvy, Saint-Salvy-de-la-Balme, Tarn, Midi-Pyrénées[12]
Mine de Chaillac, Indre[13]

Exploitation des gisements

Utilisations
Minéral très commun qui peut servir de minerai accessoire pour le plomb.

Pyromorphites et alimentation

Des pyromorphites peuvent être formées par interactions entre certains aliments par exemple par contact du plomb avec l'acide phosphorique de certains sodas sucrés, selon une réaction pouvant être reproduite in vitro[14].

Galerie France

Galerie Monde

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Notes et références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Hausmann, J.F.L. (1813) Handbuch der Mineralogie 3 volumes, Göttingen: 1089 &/or 1090 (as Polychrom & Pyromorphit).
  4. Klaproth (1784) Crell’s Chemical Journal, London: 1: 394 (as Grün Bleyerz & Phosphorsaurehaltig).
  5. French edition of “Mineralogia, eller Mineralriket.” 2 volumes, Paris: 1: 536.
  6. "Traité de minéralogie seconde édition" Tome 3 Paris 1822 P.385
  7. The Mineralogical magazine and journal of the Mineralogical Society vol. 1 - 1877
  8. Walenta, K., (1992): "Die Mineralien des Schwarzwaldes", Weise (Munich)
  9. Sainz De Baranda, B. (1994). "The Horcajo mines, Ciudad Real Province, Spain." Mineralogical Record, 25(1), 21-27.
  10. Radford, N. and Crowley, J.A. (1981). "The Bunker Hill mine Kellogg, Shoshone county, Idaho." Mineralogical Record, 12(6),pp:339-347.
  11. Brousse, A. (1982): Famous Mineral Localities. Les Farges mine. Mineralogical Record 13 (5), 261-68
  12. Galvier J. et Gautron L. (1995), Le Règne Minéral, N°6, pp 42-46
  13. Baillargeat, C. (1981). "La goethite de Chaillac (Indre)." Monde et Minéraux, 42,pp:4-7.
  14. Scheckel, K. G., & Ryan, J. A. (2003). In vitro formation of pyromorphite via reaction of Pb sources with soft-drink phosphoric acid. Science of the Total Environment, 302(1), 253-265.