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Bien que Couperin soit le claveciniste le plus en vue du règne finissant de Louis XIV, c'est seulement à 45 ans qu'il se décide à publier son premier recueil, suivant avec retard l'exemple de nombreux collègues : pendant la première décennie du siècle paraissent en effet de façon rapprochée les livres de Marchand, Dieupart, Le Roux, Clérambault, Dandrieu, Rameau, Jacquet de la Guerre et Siret.
S'écartant de la tradition des Lebègue et d'Anglebert, Couperin désigne ses suites sous le nom d'« ordre ». Ce premier livre en comprend cinq.
La distinction n'est pas uniquement sémantique. Si les pièces sont groupées, comme dans la suite classique, par tonalités, et si une place est presque toujours réservée aux danses traditionnelles, le nombre de pièces peut varier largement (jusqu'à 22 pièces dans le deuxième ordre) et Couperin y introduit de nombreuses « pièces de caractère », dont le rythme peut parfois être identifié à celui de certaines danses mais qui n'en portent pas le nom et auxquelles il attribue des titres souvent sibyllins.
Donner des noms aux pièces n'est pas une nouveauté en France : déjà Chambonnières, en 1670, suivait en cela l'exemple des luthistes de l'école française (Pavane l'Entretien des Dieux, Allemande le Moutier, Gigue la Madelainette, etc). Mais Couperin le fait de façon plus fréquente, et souvent n'indique pas de nom de danse.
Contenu du recueil
1er ordre (en sol)
Le 1er Ordre est une suite de dix-huit pièces en sol :
L’Auguste, Allemande : Pièce binaire à reprise très ornementée (pincés, tremblements, aspirations, coulés, arpègements).
Première courante : Courante à la française suivie de son double dessus plus orné sans changer la basse.
Seconde courante : Courante accompagnée d’une basse légère à l’italienne.
Les Laurentines : gracieusement : pièce binaire d'une ornementation riche sur un ton gai et gracieux.
L'Espagnolette : d'une légèreté modérée : le doublé sur chaque seconde croche accentue le côté bondissant de cette pièce.
Les Regrets : languissamment : mélodie très française sur une basse à l'italienne.
Les Matelottes Provençales : gayment : une marche avec des noires à la basse précède une gigue.
La Favorite, Chaconne : gravement sans lenteur : les deux premiers couplets dans le style du rondeau, le dernier couplet s'articule sur un contrepoint de doubles croches aux deux mains.
La Lutine : très vivement et marqué avec rythme de pirouette (croche, deux doubles croches, croche).