Post-communismeLe post-communisme est le nom donné à la période de « transition » des anciens pays communistes devenus, selon les cas, des démocraties libérales (surtout en Europe centrale et orientale), des régimes autoritaires ou des dictatures nationalistes (surtout dans l'espace post-soviétique et en Asie). Caractéristiques de la société post-communisteSources[1] La mutation réformiste des partis communistesAprès l'effondrement des dictatures communistes, les pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est entament une transition politique et économique majeure, marquée par la rupture avec la dictature, mais aussi avec les valeurs du communisme, et l'adhésion, au moins formellement, aux valeurs de la démocratie libérale de l'Europe occidentale et des États-Unis. Dans la plupart de ces pays, les anciens partis uniques membres de l'Internationale communiste connaissent deux formes d'évolution. Certains choisissent de rester fidèles au marxisme-léninisme, tandis que d'autres s'organisent comme des partis socialistes réformistes, sur le modèle des partis membres du Parti socialiste européen. Cette transformation se traduit par une place prépondérante jouée au sein de la gauche parlementaire des anciens pays communistes. Les bureaucrates et apparatchiks des anciens partis communistes gardent un poids électoral important en Slovaquie, Bulgarie, Roumanie, Moldavie, Biélorussie, Ukraine et Russie ; dans certains pays, comme la Moldavie, ils gardent aussi le nom et les symboles communistes. Dans d'autres, comme la Pologne et la Hongrie, ils laissent place à des mouvements nationalistes.
Les révélations sociales et économiquesLe début de la transition économique des anciens pays communistes est marqué par la disparition des statistiques truquées et la révélation au grand jour du niveau de vie réel de la population, soumise au chômage de masse et à la pauvreté. Le système étatique, qui permettait de « chômer au travail » contre un salaire modeste, mais assuré, qui tolérait que l'on s'active de manière informelle pendant les heures de « travail », qui contrôlait étroitement la violence et l'insécurité en les encadrant au sein des organes de sécurité du régime (il n'y avait pas d'autre violence publique que celle de l'État) et qui encadrait également les prix, disparaît : les grands combinats industriels incapables de rivaliser avec la concurrence de l'économie de marché ferment, des millions de salariés sont licenciés, les prix atteignent leurs niveaux réels souvent inaccessibles aux retraités et aux salariés surtout modestes. Les privatisationsCette situation favorise le maintien ou le retour au pouvoir de la nomenklatura, et à travers elle des anciens cadres des partis uniques. Ceux-ci, élus sur des programmes protectionnistes à connotation sociale et « de gauche », n'en déploient pas moins des politiques marquées par la privatisation du secteur public d'État et des systèmes de protection sociale... mais d'abord au profit des oligarques de chaque pays. Sur le plan immobilier et foncier, la nomenklatura au pouvoir freine la rétrocession des propriétés nationalisées par les régimes communistes à leurs débuts, mais favorise l'accession à la propriété des locataires des grands ensembles immobiliers collectifs construits pendant la période communiste, qui peuvent acquérir leurs logements à des prix modiques, et des ex-kolkhoziens qui acquièrent eux aussi des parcelles de terres arables à peu de frais : cela assure aux forces politiques ex-communistes une base électorale reconnaissante et fidèle qui leur permet de se maintenir au pouvoir, sinon dans l'exécutif (présidences), au moins dans le législatif (parlements). Effets internationauxEffets en OccidentEn Europe occidentale, le post-communisme a également une influence sur la ligne politique :
Effets sur la guerre froideL'effondrement du bloc communiste et la mutation libérale de la Chine ont contribué à la fin de la guerre froide en privant de leurs armements et logistiques une partie des mouvements de guérilla d'inspiration marxiste-léniniste dans le monde, qui ont du cesser leurs combats en Amérique du Sud, Afrique et Asie ; des régimes satellites comme le communisme éthiopien s'effondrent et de leur côté, les États-Unis et leurs alliés en profitent pour cesser leur soutien à des mouvements anticommunistes comme l'Unita angolaise[2]. D'autres guérillas comme les FARC ou les Naxalites ont encore longtemps continué la lutte armée, mais ont du pour cela trouver des ressources locales[3]. La transition post-communiste dans la cultureL'OstalgieLa période de transition politique en Europe centrale est particulièrement féconde en production culturelle. Des films comme Good Bye, Lenin! ou plus discrètement Moskva tér mobilisent ainsi les ressorts d'une certaine nostalgie de la période communiste, et a fortiori des premières années de transition. En Allemagne, ce phénomène socio-culturel prend le nom d'Ostalgie, néologisme allemand fondé sur Ost (« Est ») et Nostalgie. En Roumanie, en , soit 16 ans après la fin du régime communiste, la Fondation pour une Société ouverte avait publié un sondage[4] indiquant que les Roumains considèrent le communisme réel, tel que le pays l'a connu, comme :
La culture urbaine contemporaineÀ Berlin, Varsovie, Prague, Budapest et d'autres grandes villes d'Europe centrale, le post-communisme se caractérise également par l'émergence de lieux de vie ou de fête aménagés dans d'anciens immeubles délabrés des centres-villes. Ce sont aussi bien les squats artistiques berlinois que les romkocsmas hongrois. Ce phénomène d'appropriation des centres urbains anciens par une jeunesse éduquée et une classe moyenne en formation peut s'apparenter au phénomène de gentrification observée dans d'autres capitales occidentales. Notes et références
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