La porte se dresse au pied du grand escalier qui, du temps des Romains, menait aux Propylées situés environ 36 mètres à l'est. On a donné à cette porte fortifiée le nom de l’archéologue français Charles Ernest Beulé, membre de l'École française d'Athènes, qui la redécouvrit en 1853 sous un bastionottoman[1],[2].
Elle a été construite au IIIe siècle, soit à l'époque de l'empereurValérien[3], autrement dit avant le pillage de la ville par les Hérules en l'an 267-268 apr. J.-C., soit une dizaine d'années après cette incursion germanique[4] par le consul Flavius Septimius Marcellinus[5]. L'édifice intègre une quantité importante de pierres de remploi provenant du monument chorégique de Nicias[6], dont on peut voir des éléments de décoration sur la face extérieure.
Vers le milieu du XIIIe siècle, à l'époque du duché latin d'Athènes, la porte Beulé fut renforcée et sa fonction de passage fut supprimée au profit de la porte de la Victoire située au pied du temple d'Athéna Nikè[7],[8]. À partir du milieu du XIXe siècle, dans le cadre d'un vaste projet de démolition de tous les bâtiments post-classiques présents sur le site de l'acropole[9], la porte Beulé nouvellement redécouverte retrouva sa fonction d'accès monumental[10]. Depuis les années 1960, les visiteurs accèdent toutefois à l'acropole par le cheminement latéral sud-est[11], la porte Beulé faisant office de sortie du site archéologique[5].
Description
La porte Beulé mesure près de 23 mètres de large. La partie centrale, d'environ 7 mètres de hauteur et de largeur, est flanquée par deux tours qui s'avancent de plus de 5 mètres vers l'ouest. L'encadrement de porte, d'une hauteur de 3,87 mètres et d'une largeur de 1,89 mètre à sa base, est aligné avec l'entrée principale des Propylées[1].
↑ a et b(en) Claire L. Lyons et J. Paul Getty Museum, Antiquity & Photography: Early Views of Ancient Mediterranean Sites, Los Angeles, Getty Publications, , 240 p. (ISBN978-0-89236-805-1, lire en ligne), p. 131.
↑(el) Eftérpi Makrí, Konstantínos Tsákos et Angelikí Vavylopoúlou-Charitonídou, « Το Ριζόκαστρο. Σωζόμενα υπολείμματα: Νέες παρατηρήσεις και επαναχρονολόγηση » [« Rizókastro. Traces survivantes : nouvelles observations et nouvelles datations »], Bulletin de la Société archéologique chrétienne, vol. 32, , p. 329–366 (ISSN1105-5758, lire en ligne, consulté le ), p. 330.
↑(el) Thanásis Giochálas et Tónia Kafetzáki, Αθήνα. Ιχνηλατώντας την πόλη με οδηγό την ιστορία και τη λογοτεχνία [« Athènes. Retracer la ville avec un guide d'histoire et de littérature »], Athènes, Estia, , 664 p. (ISBN978-960-05-1559-6), p. 138.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Jean Baelen, « La porte Beulé et le prix de poésie de 1854 », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2, , p. 92–116 (DOI10.3406/bude.1958.3823, lire en ligne, consulté le ).