Pool antimafia

Pool Antimafia
Image illustrative de l’article Pool antimafia
Les juges Giovanni Falcone, Paolo Borsellino et Antonino Caponnetto en
Juridiction Palerme
Création années 1980
Siège Palerme
Composition magistrats
Rocco Chinnici
Nom Giovanni Falcone, Paolo Borsellino, Giuseppe Di Lello et Leonardo Guarnotta
Voir aussi
Actualité Maxi-procès de Palerme

Le Pool Antimafia est un groupe de magistrats instructeurs du parquet de Palerme, en Sicile, partageant leurs informations et développant des stratégies d'enquête et de poursuite communes contre la mafia sicilienne. Ce pool informel a été créé par le juge Rocco Chinnici au début des années 1980, sur le modèle mis en place par des juges antiterroristes du nord de l'Italie dans les années 1970[1].

Histoire

Les magistrats du pool est créé au début des années 1980 par Rocco Chinnici sur le modèle mis en place par des juges antiterroristes du nord de l'Italie comme Giancarlo Caselli[2]. Ils ont principalement assumé la responsabilité collective de mener les poursuites contre la mafia. Tous les membres du groupe signaient des ordres de poursuite afin d'éviter d’exposer l’un d’entre eux à un risque personnel, comme celui qui avait coûté la vie au juge Gaetano Costa (en)[3]. Costa avait signé seul les actes d'accusation de 55 personnes contre le réseau mafieux de trafic d'héroïne du clan Spatola-Inzerillo-Gambino, après que pratiquement tous les autres procureurs de son bureau aient refusé de le faire. Cette information, qui a fuité du bureau, lui a finalement coûté la vie. Il est assassiné le , sur ordre de Salvatore Inzerillo[4] .

En juillet 1983, le magistrat Rocco Chinnici est tué par la mafia[5]. Sa place à la tête du « Bureau d'Instruction » (Ufficio istruzione), la branche d'enquête du Parquet de Palerme, est confiée à Antonino Caponnetto[6], qui formalisa le pool[7]. Aux côtés de Giovanni Falcone, le groupe comprenait Paolo Borsellino, Giuseppe Di Lello Finuoli et Leonardo Guarnotta (it)[4],[8],[9].

Maxi-Procès de Palerme

Le groupe a rassemblé différentes enquêtes sur la mafia, qui ont abouti au Maxi-Procès de Palerme contre la mafia, de février 1986 à décembre 1987. Le procès s'est déroulé dans un bunker-palais spécialement construit à cet effet, à l'intérieur des murs de la prison d'Ucciardone à Palerme. Au total, 475 mafieux ont été inculpés pour une multitude de crimes liés aux activités de la mafia. Ces poursuites reposaient principalement sur la base de témoignages fournis comme preuves par d'anciens chefs de la mafia devenus informateurs, connus sous le nom de pentiti, en particulier Tommaso Buscetta[10] et Salvatore Contorno. La plupart des inculpés ont été condamnés[11]. À la surprise de beaucoup, les condamnations furent confirmées en janvier 1992, après le dernier recours en appel. Le point clé du procès fut que l’existence de la Cosa Nostra était enfin confirmée sur le plan judiciaire[4]

Références

  1. Jamieson 2000, p. 29.
  2. Hervé Rayner, « Heurs et malheurs du mouvement antimafia en Sicile », SociologieS,‎ , p. 13 (ISSN 1992-2655, DOI 10.4000/sociologies.18210, lire en ligne, consulté le )
  3. (it) « 6 agosto 1980: Gaetano Costa.. », sur www.peppinoimpastato.com (consulté le )
  4. a b et c (en) Peter Schneider et Jane Schneider, « Giovanni Falcone, Paolo Borsellino and the Procura of Palermo dans Reversible Destiny : Mafia, Antimafia, and the Struggle for Palermo » [archive], sur Wayback Machine, Berkeley, University of California Press, (consulté le )
  5. « Les juges anti mafia », sur Passione Italiana (consulté le )
  6. (it) « Io non tacerò: una vita contro la mafia - Il Recensore.com », (consulté le )
  7. (it) Attilio Bolzoni, « Caponneto, le Battaglie di un Giudice Onesto » [archive], sur Archivio - la Repubblica.it, (consulté le )
  8. Stille 1995, p. 85-90.
  9. Marie-Claude Decamps, « « La lutte anti-mafia ne souffre aucune division » », Le Monde,‎ (lire en ligne [archive] Accès limité, consulté le )
  10. Marc Semo, « Grand Angle. Rencontre avec le dernier des fondateurs du pool antimafia en Italie. Le survivant. » [archive], sur Libération (consulté le )
  11. Rayner 2022, p. 17.

Bibliographie

Voir aussi

Lectures complémentaires