Le pont Eads est un pont routier (4 voies) et ferroviaire (2 lignes de métro) franchissant le Mississippi, de Saint-Louis, dans le Missouri, à East Saint Louis dans l'Illinois, aux États-Unis. Commencé en 1867 et inauguré le , il se distingue par le record de portée qu'il établit (3 arches de 158,5 m de portée chacune) et par l'usage de l'acier, encore jamais utilisé sur une construction de cette ampleur. Financé par l'industriel Andrew Carnegie, ce dernier s'endette pour acheter l'acier nécessaire à la construction de ce pont franchissant le Mississippi qui coupait alors les États-Unis en deux[1].
Le choix de trois grandes arches a été dicté par le mauvais sol sous le fleuve. La fondation de l'une des piles s'enfonce ainsi jusqu'à 35 m sous le lit du fleuve.
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Construction
La mauvaise qualité du sol impose de foncer profondément les fondations des piles, jusqu'à 35 m sous le lit du fleuve pour la plus profonde. Cinq années sont nécessaires pour les mener à bien en utilisant pour la première fois aux États-Unis, la technique des caissons à air comprimé. Mais cette technique, encore mal maîtrisée, provoqua, sur les 600 ouvriers employés au fond, 119 cas sérieux de « maladie des caissons »[2] et 15 morts[3],[4],[note 1].
Le constructeur souhaitant utiliser le meilleur acier alors connu, il lui est proposé d'utiliser un acier allié au chrome. Or Eads ignore que le chrome, beaucoup plus oxydable que le carbone, disparait pendant l'affinage si des précautions spécifiques ne sont pas prises. Ainsi, il a fallu reconnaître que, contrairement à ce que les fournisseurs prétendaient, l'acier du pont ne contient aucun chrome[5],[6].
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Les maçonneries sont montées de 1871 à 1873, et la superstructure, commencée en , fut achevée en , non sans que le raccordement des arcs ait posé de problèmes. Le pont est ouvert à la circulation le . De 22 000 000 F prévu au devis initial, le coût était passé à 33 600 000 F[2].
Mise en service
Après qu'une locomotive ait testé son poids, Andrew Carnegie réussit un grand coup de publicité en utilisant un éléphant qui traverse avec succès son pont, l'animal étant réputé avoir l'instinct de ne pas s'aventurer sur un pont qui ne supporterait pas son poids[7].
Utilisation actuelle
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Le pont dans la culture
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Le pont Eads est l'objet central de l'intrigue du cent-deuxième album des aventures de Lucky Luke, le Pont sur le Mississipi, dans laquelle le héros Lucky Luke vient prêter main-forte à James B. Eads pour la construction du pont.
↑(en) Quentin R. Skrabec, The 100 Most Significant Events in American Business : An Encyclopedia, ABC-CLIO, , p. 83
↑ ab et cBernard Marrey, Les Ponts modernes : 18e - 19e siècles, Paris, Picard, , 319 p., ill. en noir et en coul. ; 28 cm (ISBN2-7084-0401-6, BNF35224823), p. 213-214
↑[PDF](en) Butler WP, « Caisson disease during the construction of the Eads and Brooklyn Bridges: A review », Undersea Hyperb Med, vol. 31, no 4, , p. 445–59 (PMID15686275, lire en ligne)
↑Adolf Ledebur (trad. Barbary de Langlade revu et annoté par F. Valton), Manuel théorique et pratique de la métallurgie du fer, Tome I et Tome II, t. 1, Librairie polytechnique Baudry et Cie éditeur, [détail des éditions], p. 336
↑[PDF](en) Henry Marion Howe, The metallurgy of steel, vol. 1, The scientific publishing company, (lire en ligne), p. 79-80
↑(en) Anthony J. Bianculli, Trains and Technology : The American Railroad in the Nineteenth Century, University of Delaware Press, , p. 40