Pisidia longicornisPisidia longicornis
Crabe porcelaine. Pisidia longicornis, communément appelé le Crabe porcelaine, Crabe pois ou encore Psidie (Long-clawed porcelain crab pour les anglophones), est l'une des nombreuses espèces de crabes qui vivent sur le plateau continental européen de l'Atlantique. C'est un crustacé décapode, bien qu'il n'ait apparemment que quatre paires de pattes, la cinquième étant cachée. Le Crabe porcelaine est un petit crabe marcheur (ne sachant pas ou très mal nager), que l'on trouve jusqu'à environ 100 m de profondeur, ou dans la zone intertidale à marée basse, alors souvent caché sous la face inférieure des galets ou rochers pour échapper à ses prédateurs (ou ne pas être emporté par le courant). DescriptionC'est un petit crabe (8 mm à 1 cm pour la carapace chez l'adulte). Sa carapace est lisse et brillante, de forme arrondie (d'où l'une de ses dénominations : crabe-pois). Elle est de couleur gris-vert à rouge-brun[1], ou gris blanchâtre avec souvent des motifs plus clairs pouvant faire des dessins symétriques (sur la carapace et sur les pattes). Outre une paire d’antennules, comme l'indique son nom latin, il arbore une paire de très longues antennes, qui comme sa première paire de pattes peuvent être deux fois plus longue que son corps. La psidie possède une paire de pinces sur les pattes antérieures (longes et fortes, si on les compare à la taille de la carapace). Cette espèce est dite anomoure (du grec anomos ; irrégulier) car sa 5e paire de pattes thoraciques (péréiopodes) est atrophiée et cachée dans la cavité branchiale ; elle est néanmoins fonctionnelle et notamment utilisée pour nettoyer les branchies (ainsi que les œufs chez la femelle quand elle les porte). La tête (céphalon) porte des yeux pédonculés et comme chez tous les décapodes, elle est fusionnée au thorax (perion) en un céphalothorax protégé par une carapace calcifiée. L'abdomen (pléon) et la « queue » (telson) sont repliés sous le corps, en protégeant le dessous du thorax (et la ponte chez la femelle). RépartitionL'espèce est commune sur le littoral atlantique, notamment sur les côtes britanniques et de Bretagne. On la trouve de la Norvège à l’Angola en passant par les îles Canaries et la Méditerranée. HabitatCette espèce exclusivement marine vit sur différents biotopes, des fonds rocheux et gravillonneux aux récifs de moules, en passant par les milieux de galets de la zone sublittorale (jusqu'à - 100 m environ), ou encore dans certains herbiers ou dans le « maerl vivant » (jusqu'à - 25 m au moins) constitué par l’algue calcaire Lithotamnium corrallioides, ainsi que sous les rochers humides dans la zone intertidale à marée basse. Ce crabe n'est pas rare (on le trouve parfois dans les moules achetées dans le commerce) mais c'est une espèce petite et discrète, restée longtemps méconnue. L'essentiel de ses populations vit en effet en profondeur ; on en connait maintenant des populations denses et nombreuses face au pays de Caux en Normandie et dans le pas de Calais, face au cap Blanc-Nez ou sur le littoral sud de l'Angleterre. Il semble apprécier, en Manche et mer du Nord (Manche orientale), les milieux exposés aux courants et à haute productivité biologique (on en trouve alors jusqu'à 1 000 individus pour 30 litres de sédiment prélevé). ÉcologieAprès l'éclosion, les larves de Pisidia sont planctoniques au stade larvaire (méroplancton), elles sont alors dispersées par le courant. On dit qu'il y a « recrutement benthique » en fin de stade larvaire, c'est-à-dire que la larve qui s'alourdit et devient capable de s'orienter gagne instinctivement le fond pour vivre sur un substrat dur. Elle devient alors benthique, c'est-à-dire qu'elle reste inféodée au fond jusqu'à sa mort. Là où ils sont très nombreux, en tant qu'organismes filtreurs, les Pisidia jouent probablement aussi un grand rôle de clarificateur de l'eau et de nettoyeur des fonds. AlimentationCes petits crabes sont dits « microphages », c'est-à-dire qu'ils se nourrissent principalement de minuscules larves ou de jeunes invertébrés marcroplanctoniques (mollusques, crustacés, annélides) qu'ils filtrent dans l'eau ; comme les autres porcellanidae et de nombreuses crevettes, les Pisidia créent un courant d’eau dans leur cavité buccale en faisant battre leurs scaphognathites (maxilles modifiées en petites palmes garnies de soies), ce qui crée un courant d'eau (visualisable en disposant une goutte d'encre à proximité au moyen d'une pipette). Ce courant d'eau sert à la fois à guider la nourriture planctonique vers la bouche et à l'alimentation des branchies en oxygène. ReproductionLa reproduction est dite gonochorique (à sexes séparés, ce qui n'est pas toujours le cas chez les crustacés).
Durée de vieÉthologieEn aquarium, les Pisidia manifestent certains comportements territoriaux, les individus maintenant une certaine distance entre eux, avec des comportements agressifs envers leurs voisins s'ils se rapprochent. Dans la nature, leur comportement est cependant parfois très grégaire. PrédateursIl a de très nombreux prédateurs, notamment quand il est jeune ou quand il est rendu vulnérable lors des mues. État, pressions ou menacesLes densités de populations anciennes ou « normales » ne sont pas connues. Là où des moyens de recherche existent, on a observé ces dernières décennies dans le pas de Calais notamment des variations très significatives de populations (croissance), avec aussi un déplacement vers l'est des populations entre les années 1972-1976 et 2004[5].
L'espèce, sans valeur commerciale, n'est en tous cas pas considérée comme menacée. Voir aussiArticles connexesLiens externes
Bibliographie
Notes et références
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