Pigeon Island (Sainte-Lucie)
Pigeon Island (aussi appelé Pigeon Point) est une presqu'île située en face de Gros-Islet, à Sainte-Lucie. Originellement entourée par l'eau, elle est désormais accessible par une route. La zone est classée par le Saint Lucia National Trust (en) en tant que parc national depuis 1979, et National Landmark depuis 1992. Le parc abrite les ruines de Fort Rodney, qui fut le lieu des combats entre Français et Anglais pour le contrôle de la zone à la fin du XVIIIe siècle. EmplacementPigeon Island se trouve au nord-ouest de Sainte-Lucie, à 17 km de la capitale, Castries[1]. La presqu'île forme la partie nord de Rodney Bay. Elle est reliée par une route au bourg de Gros Islet. DescriptionPigeon Island couvre environ 18 ha. L'accès au parc qui couvre l'intégralité de l'île est soumis au paiement d'un droit d'entrée. On y trouve plusieurs ruines de bâtiments historiques, trois plages, un restaurant. Plusieurs sommets dominent Pigeon Island : Fort Rodney se trouve sur l'un d'entre eux. Depuis le sommet de la presqu'île, la vue porte sur la côte ouest de Sainte-Lucie jusqu'aux pitons[2], et sur la Martinique au nord[1]. Bâtiments historiques présents sur l'île :
HistoireLes premiers occupants de l'îleLes premiers habitants de Pigeon Island sont probablement les indiens Caraïbes, qui s'installent sur l'île autour de l'an mil[8]. Les grottes qui se trouvent sur le rivage de Pigeon Island leur servaient d'abri en complément de leurs constructions en bois[9]. Après l'arrivée des Européens dans la région, l'île devient un repaire de pirates au XVIe siècle. Ceux-ci sont notamment menés par un pirate normand du nom de François Le Clerc, surnommé "Jambe de Bois"[1]. Guerres franco-anglaisesEn 1778, les Anglais parviennent à conquérir l'île, alors sous domination française. Afin de protéger la baie de Gros-Islet d'un débarquement français et de surveiller la flotte française basée en Martinique, les Anglais construisent en 1778 fort Rodney sur Pigeon Island. L'amiral George Rodney dit de cet endroit[2] :
Cette position privilégiée a fait de Pigeon Island un lieu de ravitaillement pour les navires de la marine britannique entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle[10]. C'est de plus de Pigeon Island que les soldats de Rodney repèrent les mouvements des navires de l'amiral de Grasse, ce qui amènera la défaite de ce dernier à la bataille des Saintes en 1782[11]. Entre 1795 et 1797, des esclaves affranchis par la France révolutionnaire prennent le pouvoir à Sainte-Lucie, par peur d'être à nouveau réduits en esclavage sous domination britannique. Les infrastructures de Pigeon Island sont alors largement détruites[8]. Une garnison anglaise reste sur l'île jusqu'en 1861[5]. XXe siècleDe la moitié du XIXe siècle au début du XXe siècle, Pigeon Island est utilisée comme camp pour des travailleurs travaillant sous indenture[8]. En 1909, une station baleinière est installée sur Pigeon Island. Elle cesse son activité en 1952[1]. Entre 1937 et 1970, l'île est louée par Josset Legh (connue aussi sous le nom de Josset Agnes Huchinson), une actrice de la troupe théâtrale fondée par Richard D'Oyly Carte[1]. Elle quitte l'île pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsque Rodney Bay est utilisée comme base par la marine américaine[1]. Une station de communication est alors construite sur Pigeon Island. Elle sert jusqu'en 1947[12], date à laquelle Josset Legh revient occuper l'île. La maison que Legh occupait sur l'île est détruite en 1980[13]. Période contemporaineEn 1972-1973, une route est construite pour relier l'île à la côte. Le gouvernement de Sainte-Lucie décide en 1979 de faire de Pigeon Island un parc national (National Park), puis un site national (National Landmark) en 1992[1]. Le site est ouvert à la visite. GouvernancePigeon Island est intégrée au sein du Pigeon Island National Landmark (PINL). Ce site est géré depuis 1983 par le Saint Lucia National Trust, une fondation créée par le gouvernement de Sainte-Lucie en 1975. La fondation est néanmoins indépendante du pouvoir dans sa gestion du patrimoine de l'île[8],[14]. Tourisme et culturePigeon Island est le deuxième site le plus visité de Sainte-Lucie, accueillant près de 100 000 visiteurs par an entre 2012 et 2019. Plusieurs activités peuvent être réalisées sur l'île : randonnée, plongée, escalade... Des plages peuvent aussi accueillir les visiteurs[8]. Chaque année depuis 1991, le Festival de jazz et des arts de Sainte-Lucie est organisé en mai sur Pigeon Island, où se trouve la scène principale du festival[15]. Toutefois, le Saint Lucia National Trust alerte en 2024 sur la nécessité de limiter l'ampleur des événements ayant lieu sur l'île afin de préserver le patrimoine historique qui s'y trouve[16]. Notes et références
Voir aussiBibliographie
Webographie
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