Ce site, qui culmine à 492,3 mètres d’altitude, contrôle l’une des entrées du bassin déodatien[3]. La Pierre d’Appel marque l’extrémité orientale du massif de Répy. Ce site d’une superficie intra-muros de 2,5 hectares est fortifié par un rempart de barrage à l’ouest, renforcé par un fossé de 20 mètres de long, et une palissade côté nord, ses autres côtés étant défendus naturellement par des à-pics. Deux entrées principales marquent le paysage, une au nord et la seconde au sud.
Ce ne sont pas moins de 37 structures[5] en lien avec l’occupation du site et l’habitat qui ont été mises au jour sur cet éperon barré[6] ouvert sur l’extérieur. À la suite de l’étude du mobilier découvert à la Pierre d’Appel, plusieurs occupations ont été mises en avant, une première à la Tène moyenne et finale (la Tène C2/D1 et D2), puis à la période gallo-romaine.
Découvertes
En 1982, c’est la céramique trouvée en fouille en 1974, 1975 et 1978 qui retient l’attention des fouilleurs et sera étudiée. Cette étude mettra en avant un commerce à longue distance sur la Pierre d’Appel notamment au travers des tessons de deux amphores vinaires retrouvées, et de dolia[7]. En 2010, une nouvelle étude céramique, qui prendra en compte tout le corpus céramique, soit plus de 17 000 tessons, révélera la présence de céramique campanienne dite B-oïde provenant d’Italie[8].
Musée Pierre-Noël.
Céramique à décor imprimé.
Céramique à décor incisé.
Le mobilier découvert permet d’approcher les occupants de la Pierre d’Appel, comme certainement les guerriers (fer de lance), les aristocrates avec les céramiques italiques ou la vaisselle métallique, les artisans comme des bronziers ou des forgerons (gouttelettes de plomb, scories), ou encore les représentants religieux à la période gallo-romaine autour d’un lieu de culte[9] recouvert de tegulae.
Toponymie
Le site de la Pierre d’Appel a connu de nombreuses appellations au cours des siècles et notamment le « camp de Répy », « camp des Gaulois » ou « des Romains », le « château des Sarrasins » ou « des Suédois »[10]. La Pierre d’Appel tiendrait son nom de la « pierre de la poêle » – pierre à cupule –, qui se situe à la pointe est du site[11].
↑L. Scholtus, « Histoire de la recherche archéologique des sites fortifiés dans le bassin de Saint-Dié des Vosges », Archimède. Archéologie et histoire ancienne, numéro 3, , p. 8-19 (lire en ligne)
↑K. Bouchet et O. Caumont, Sites de hauteur gaulois et gallo-romains des environs de Saint-Dié, Vosges ouvrage réalisé par la Direction régionale des Affaires Culturelles de Lorraine, Service régional de l’Archéologie, collection Itinéraires du Patrimoine, 2000, 24 p.
↑A Deyber et J.-J. Faure, Le site archéologique de l’oppidum de la Pierre d’Appel d’Étival (Vosges), bilan de cinq années de fouilles, publication de la Section Archéologique du Club vosgien de Raon-l'Étape, Cahier d’information no 2, juillet 1972, 5 fig., 17 p.
↑Notice d’Alain Deyber dans Carte archéologique de la Gaule, les Vosges 88, (Matthieu Michler et Michel Provost, dir.), Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2004, 426 p.
↑S. Fichtl, La ville celtique, Les oppida de 150 av. J.-C. à 15 ap. J.-C., deuxième édition corrigée et augmentée, éditions Errance, Paris, 2005, 238 p.
↑M. Dalaut, La céramique laténienne de la Pierre-d’Appel (Étival-Vosges), mémoire de maîtrise, sous la direction de Yvers Burnand, Nancy, 1982, 173 p.
↑J. Gracio, Un site de hauteur fortifié : la Pierre d’Appel (Étival-Clairefontaine, Vosges), travail préparatoire à une étude céramique, sous la direction d'Anne-Marie Adam, Université de Strasbourg, mémoire de master, 2010, 31 p.
↑A. Deyber, D. Agarant et Ph. L'Hôte, Rapport sur les fouilles de 1981, L’enceinte de la « Pierre-d’Appel », Étival-Vosges, tome 1(texte), 96 p. et tome 2 (album de planches et photos), 1981, 56 p.
↑Nicolas-François Gravier, Histoire de la ville épiscopale et de l’arrondissement de Saint-Dié, 1836, 400 p.
↑M. Maulini, Époque protohistorique, Enceinte de Répy, dans Le Ban d’Étival dans les Vosges, Étude archéologique de la Préhistoire à la Renaissance, 1961, p.47-56, 238 p.
(en collab. avec J. J. Faure), Le site archéologique de l’oppidum de la Pierre d’Appel à Étival (Vosges) ; bilan de cinq années de fouilles, publication de la Section archéologique du Club vosgien de Raon-l’Étape, juillet 1972, 17 p., 5 fig.
« La céramique de la Tène III à l’oppidum de la Pierre d’Appel, commune d’Étival-Clairefontaine (Vosges) », dans Revue Archéologique de l’Est et du Centre Est, XXIII, 1-2, 1972, Dijon, p. 55-76, 6 fig.
« Le castellum d’Étival-La Pierre d’Appel, principaux résultats de cinq années de recherches », dans Bulletin de la Société philomatique vosgienne, St-Dié, 1972, p. 21-32, 4 fig.
« La Pierre d’Appel, un oppidum celtique », dans Archéologia : trésors des âges no 71, juin 1974, p. 14-21, 2 fig. (photos).
« Le pont celtique d’Étival-Clairefontaine (Vosges) Point des connaissances, problèmes et directions de recherche », dans Revue archéologique de l’Est, XXIX, 1978/1-2, p. 105 - 116, 7 fig.
« Du nouveau à propos du pont celtique d’Étival-Clairefontaine (Vosges) », dans Revue archéologique de l’Est, XXXI/I-2, 1980 p. 57-59, 1 fig.
« Le réaménagement défensif de l’oppidum de la Pierre d’Appel à Étival-Clairefontaine (Vosges). Études d’architecture gallo-romaine », dans Études lorraines d’archéologie nationale, T1, 1983, Presses universitaires de Nancy, p. 105-115, 6 fig.
La paléométallurgie du fer et des métaux non ferreux à l’oppidum de La Pierre d’Appel (Étival Vosges), Diplôme d’Études Approfondies. Université de Provence, Aix-Marseille 1, Lettres, 1983, 21 p., 10 fig. (Bibliothèque du L.A.P.E.M.O., no 96907).
(en collab. avec Jean-Paul Guillaumet), « La sépulture 14b de l’Oppidum de La Pierre d’Appel à Étival-Clairefontaine (Vosges) », dans L’âge du fer en Lorraine, Musée de Sarreguemines, mai 1987, catalogue d’exposition, p. 38 - 39, 1 fig.
« Étude liminaire de ratés de fabrication de potins de l’oppidum de La Pierre d’Appel à Étival-Clairefontaine (Vosges) », dans Bull. Info, de l’A.F.E.A.F., 1991, 2 p.
(en collab. avec Simone Scheers et Jean-Paul Preymat), Les monnaies gauloises de l’Oppidum de La Pierre d’Appel à Étival-Clairefontaine (Vosges), Actes de la table ronde organisée les 17 et 18 novembre 2000 par l’UPRES - université Marc Bloch de Strasbourg, le SRA de Lorraine et le Centre Albert Grenier - université de Nancy II, sous la direction de Anne-Marie Adam, Stephan Fichtl, Jean-Pierre Legrand, Yves Burnand, et Yves Grandjean. Achaeologia Mosellana 5, 2003, Strasbourg, Metz et Nancy, 2004, p. 123 - 136.
« Étival-Clairefontaine (Oppidum de La Pierre d'Appel) », dans Carte archéologique de la Gaule, les Vosges (Matthieu Michler et Michel Provost, dir.), Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2004, p. 171 - 175, fig. 136 - 140.
Autres auteurs :
Cléante, Promenades et excursions. La Pierre d'appel, les Hautes-Chaumes, le Honeck, la vallée de la Bresse, G. Crépin-Leblond, Nancy, 1875, 42 p.
Florence M. Louis, Les amants de la Pierre d'appel : sur les terres celtiques d'Alsace et des Vosges. Conte initiatique pour adultes, D3 de Beyrines, Villeneuve-sur-Lot, 2010, 159 p. (ISBN9782953575613) (fiction)