Pierre SernaPierre Serna
Pierre Serna, né le à Castres (Tarn), est un historien français, spécialiste de la Révolution française. Il est actuellement professeur des universités à Paris I - Panthéon-Sorbonne, et membre de l'Institut d'histoire de la Révolution française (UMS 622/CNRS) qu'il a dirigé de 2008 à 2015 avant son intégration dans l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (IHMC). BiographieAncien élève du lycée Masséna de Nice, où il suit les cours d'histoire d'Emile Llorca, Pierre Serna poursuit ses études à Paris au lycée Henri-IV et au lycée Lakanal, puis à l'université Paris I - Panthéon-Sorbonne, à partir de 1984. Il commence alors ses premiers travaux de recherche sous la direction de Michel Vovelle, successeur deux ans auparavant d'Albert Soboul, à la chaire d'histoire de la Révolution française et de l'Empire. Il obtient l'agrégation d'histoire en 1986 et enseigne successivement au lycée Faidherbe à Lille, au Lycée international de Saint-Germain-en-Laye, puis à l'université de Catane en Sicile, en tant que lecteur/attaché linguistique des services culturels de l'ambassade de France en Italie. Il consacre sa thèse de doctorat à un révolutionnaire méconnu, Pierre-Antoine Antonelle, aristocrate, ancien maire d'Arles et jacobin engagé dans les grands combats démocratiques de la Révolution et du Directoire, le premier penseur du concept de démocratie représentative. En 1998, à la suite de la publication de cette thèse, il obtient le grand prix d'histoire du conseil général des Bouches-du-Rhône, attribué par un jury présidé par les historiens Maurice Agulhon et Robert-Henri Bautier. Il est maître de conférences en histoire moderne à l'université de Reims Champagne-Ardenne de 1995 à 1998, avant d'être nommé à Paris I à la rentrée universitaire 1999. En 2008, il devient professeur des universités et prend la tête de l'Institut d'histoire de la Révolution française, dixième professeur depuis Alphonse Aulard et septième directeur depuis sa fondation par Georges Lefebvre et Jean Zay en 1937. Il exerce cette fonction de 2008 à 2015, date de son intégration au sein de l’Institut d'histoire moderne et contemporaine (IHMC). Depuis le , il est membre de l'Institut universitaire de France. Il dirige la revue électronique La Révolution française[1], cahiers de l'Institut d'Histoire de la Révolution française, revue de l'IHMC, sur le portail OpenEdition Journals, qui reprend le titre d'une revue anciennement dirigée par Alphonse Aulard[2]. Il est également directeur de la collection « La chose publique » aux éditions Champ Vallon. Il est vice-président de la Commission internationale d’Histoire de la Révolution Française depuis 2010. Il est co-porteur, avec Anne Simonin, du projet « RevLoi. La Loi en Révolution (1789-1795)[3] » soutenu par l'Agence nationale de la recherche, pour la numérisation des 20 047 décrets et lois des trois premières assemblées. Il est également directeur scientifique de la numérisation des Archives parlementaires[4] en collaboration avec Persée, la Bibliothèque inter-universitaire de la Sorbonne (BIS)[5] et l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (UMR 8066). Après avoir consacré une vingtaine d’années de recherches aux élites dans le processus révolutionnaire (nobles jacobins, « girouettes » et noblesse d’État de 1789 à 1816), il travaille désormais sur les humbles en révolution (peuple, esclaves, vieillards et animaux). On lui doit également l'invention du concept d'extrême centre, qu'il théorise en 2005 dans son ouvrage La République des girouettes. 1789-1815 et au-delà. Une anomalie politique française, la France de l'extrême-centre, et qu'il étend, redéveloppe et modernise en 2019 dans L'Extrême Centre ou le poison français : 1789-2019. Il est aussi engagé dans d'autres terrains de recherche, il s'intéresse principalement à la culture de la violence dans l'Ancien Régime, ainsi qu'aux idées et aux pratiques républicaines élaborées par la Révolution et plus particulièrement sous le Directoire et dans les Républiques sœurs. De plus, il consacre une partie de ses travaux à la place de l'animal au XVIIIe siècle, notamment son rôle et son omniprésence dans le paysage urbain, mais aussi dans l'histoire politique et des représentations. Actuellement, il anime un courant de recherche sur la Révolution atlantique et l'histoire internationale de la fin du XVIIIe siècle, autour de la naissance de nouvelles expériences politiques, et la circulation du modèle républicain[6]. De plus il a ouvert le chantier de l’histoire politique des animaux entre 1750 et 1850, et plus particulièrement durant la Révolution. Il a publié deux ouvrages, Comme des Bêtes. Histoire politique des animaux et L’Animal en République. Genèse du droit des bêtes 1789-1802. C’est dans ce cadre qu’il dirige au sein de la MSH, dans le Collège des études mondiales le séminaire sur une « Histoire mondiale des animaux ». Engagements politiques et éditoriauxIl a été membre du Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire, il est engagé à ce titre et en tant que responsable scientifique de l'IHRF, dans la réflexion sur les manières d'enseigner la Révolution et les usages de celle-ci dans l'espace public contemporain, et tout particulièrement dans les discours politiques. Début 2011, il publie plusieurs textes à propos de la révolution tunisienne et de la révolution égyptienne[7],[8]. Il critique en particulier les analyses faites par certains historiens en parallèle avec les événements de 1789, dans les colonnes du journal Le Monde[9],[10],[11]. En 2015, il signe un texte paru dans Le Monde qui s'élève contre « les mensonges et les fantasmes » relayés dans l'opinion par les médias à propos des nouveaux programmes d'histoire au collège[12]. En 2017, il cosigne une tribune dans Mediapart intitulée « Faire gagner la gauche passe par le vote Mélenchon »[13]. À partir de , Pierre Serna tient une rubrique hebdomadaire intitulée « MA ChRONique de l'extrême centre » qui paraît dans l'édition du vendredi de l'Humanité[14]. Il s’implique fortement dans une réflexion sur la narrativité historique par le biais de la bande dessinée. Membre du jury de la bande dessinée historique des Rendez-vous de Blois de 2005 à 2018, il chronique pour le journal L’Humanité les bandes dessinées d’histoire. Il a fondé et préside en 2019 le prix « Bulles d’humanité » qui récompense la meilleure bande dessinée citoyenne et engagée de l’année. PublicationsOuvrages
Direction d'ouvrages
Contributions
Notes et références
Voir aussiEntretien
Liens externes
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