Philippe Jaulmes

Philippe Jaulmes
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Philippe Edmond François JaulmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité

Philippe Jaulmes, né le à Montpellier où il est mort le [1],[2], est un architecte français inventeur du système de projection cinématographique sphérique Panrama et intervenant majeur dans l’urbanisme de Montpellier.

Biographie

Enfance et formation

Issu de la famille Jaulmes de Congénies (Gard), Philippe Jaulmes est le fils de Francis Jaulmes, médecin à Ganges, et de Suzanne Jaulmes, auteure du recueil de poèmes « Rêverie » édité en 1963, née Jullien[3]. Après des études scientifiques au lycée de Montpellier, il entre en mathématiques supérieures mais, peu passionné par la technique pure, il décide de quitter ce cursus qui conduit vers les écoles d’ingénieur et opte pour l’architecture[4]. Il est diplômé de la Faculté des sciences de Montpellier, de l’École nationale supérieure des beaux-arts (école d'architecture) et de l’Institut d’urbanisme de Paris. Il est architecte diplômé par le gouvernement.

Carrière d'architecte

Sa carrière débute à Montpellier en 1955. En 1959, Philippe Jaulmes s'associe avec son ami Jean-Claude Deshons pour créer l'agence Jaulmes-Deshons[5]. Dès les années 1960, il est associé aux grands projets d’urbanisme, tels que les nouveaux campus des facultés des sciences et des lettres (campus Triolet et Paul Valéry)[4], le Musée des moulages de Montpellier (labellisés patrimoine du XXe siècle par la DRAC en 2015), les restaurants et cités universitaires, les laboratoires, l’usine IBM, l'Hôtel de ville de Montpellier (1970)[6], la restructuration du centre-ville et la réhabilitation de l’hôpital Saint-Éloi (1990)[7].

De 1975 à 1993, il est architecte-conseil auprès du ministre de l’Équipement[7].

Le Panrama

Lors de sa formation d'architecte, Philippe Jaulmes retient que l'architecture et le cinéma sont deux manières complémentaires d'appréhender l'espace. En 1954 il concrétise cette conviction en imaginant, pour son diplôme d'architecture, une salle de cinéma hémisphérique dont il dépose le brevet en 1958[8],[9], procédé selon lequel les films, tournés avec un objectif de type « fish-eye », sont projetés sur un écran hémisphérique qui permet de corriger l’anamorphose et donc de donner au spectateur l’illusion de se trouver au centre d’une scène filmée. Cette invention, baptisée Panrama, fut présentée pour la première fois au public lors de l’exposition universelle de Montréal, en 1967. Une salle de projection fut construite à Clapiers, près de Montpellier, en 1969, et une autre salle plus vaste fut ouverte à l’Espace Gaîté à Paris en 1981[10]. Cette salle ne fonctionnera que quelques années[11].

Les promoteurs de la Géode de la Villette mirent fin aux espoirs de l’inventeur en retenant le procédé canadien et américain Omnimax, dérivé de l’IMAX mais inspiré par le Panrama. La commercialisation du procédé Panrama se poursuit néanmoins mais avec des ambitions fortement réduites[12].

En 2015, le cinéma sphérique (breveté sous le nom de Panrama) a été labellisé patrimoine du XXe siècle par la DRAC. Philippe Jaulmes a été le fondateur (1963) puis président (1967) de la société Les Ateliers du cinéma total (ACT) et le Président-fondateur de la SA Panrama (1978)[7].

Famille

Philippe Jaulmes s’est marié le avec Nicole Chausse. Ils ont eu deux enfants : Frédéric, né en 1954, photographe d'art, et Catherine, née en 1956, ergothérapeute, psychologue clinicienne et enseignante de yoga FNEY.

Ouvrages

Philippe Jaulmes est l’auteur des livres suivants :

  • Cinéma, Temps et Espace : introduction au panrama: procédé de cinéma total, préface d'Abel Gance, éditeur Causse et Castelnau, 147 pages, (1963).
  • Pour un cinéma sphérique : écran total, éditions Lherminier, 103 pages (1980).
  • Le cinéma hémisphérique : naissance du cinéma grandeur nature, éditions AVL Diffusion, 2010, 450 pages, (ISBN 9782842101121).

Films

Il a également réalisé plusieurs films de recherche sur le langage cinématographique et la simulation visuelle dont :

  • Labyrinthe (1981).
  • Espace concret (1985).

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. "Montpellier : disparition de Philippe Jaulmes inventeur du Panrama", e-Metropolitain, 12 septembre 2017.
  3. Son grand-père Edmond Jaulmes est né à Congénies en 1872 et il a épousé Gabrielle Salles, fille du pasteur Frédéric Salles qui s'est beaucoup occupé de Van Gogh à Arles. Gogh (gw.geneanet.org).
  4. a et b Rencontre avec Philippe Jaulmes, l'un des architectes à l'origine des campus montpelliérains, interview réalisée par Campus Mag TV, mise en ligne le 21 févr. 2017, consultée le 15 juillet 2017. [1].
  5. Voir l'exposition "L’agence Jaulmes et Deshons : 40 ans d’architecture à Montpellier" qui a eu lieu du 05/06/2015 au 26/09/2015 au Centre d’art la Fenêtre, Montpellier, sous-titrée "présentation des réalisations d’une agence qui a marqué le paysage montpelliérain des années 60 aux années 80… (Université Paul Valéry, Mairie du Polygone, Usine IBM, Clinique de la Lironde, etc)" [2]
  6. Dominique Ganibenc, Alexandre Brun, William Hayet et Stéphanie Coursière, « La symbolique des lieux de pouvoir dans les métropoles : le cas des hôtels de ville à Montpellier (1204-2015) », sur CQEG Université Laval, (consulté le ).
  7. a b et c Source : Who’s who 2016 ; Philippe Jaulmes est entré au Who's who en 1969.
  8. Site du 39e festival de cinéma méditerranéen de Montpellier, consulté le 15 juillet 2017 [3]
  9. Sylvie Péseux, Restitution d'images sur grand écran : formats cinématographiques spéciaux, brochure éditée par Techniques de l’Ingénieur, Télécoms [4]
  10. Cédric Nithard, « Montpellier : disparition de Philippe Jaulmes inventeur du Panrama », sur Actu.fr, (consulté le ).
  11. Hommage à Philippe Jaulmes, site de la Gaîté lyrique, article mis en ligne le 23 octobre 2014, consulté le 15 juillet 2017
  12. [PDF] Claude Lamboley, Petite histoire des panoramas ou la fascination de l’illusion, communication à l’Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier, séance du , Bulletin no 38, p. 37-52 (édition 2008) [5]

Liens externes