Peter Doig[1], né le à Édimbourg, est un peintre contemporain britannique d'origine écossaise. Il est devenu en 2007 l'un des peintres contemporains les plus cotés du monde (en 2017, le deuxième derrière Jean-Michel Basquiat). Il vit et travaille à Trinidad.
À 19 ans, il s'installe à Londres où il suit des études artistiques dans différentes écoles, d'abord à la School of Art de Wimbledon, de 1979 à 1980, puis à la St. Martin School of Art, de 1980 à 1983. Après un retour de trois ans au Canada, à Montréal, il reprend en 1989 des études à la Chelsea School of Art où il obtient une maîtrise en arts.
Une exposition à la Whitechapel Art Gallery en 1991 lui vaut rapidement une reconnaissance internationale. Il est nommé pour le prix Turner en 1994.
Il vit depuis 2002 à Trinidad, « un tournant dans sa peinture »[2].
Fasciné par les espaces immenses où le rapport de l’homme à la nature est constamment en jeu, Peter Doig peint souvent des lieux sauvages, indéfinis, abandonnés, que l’homme traverse, laissant un signe de sa présence : canoës vides, maisons de travailleurs saisonniers, silhouettes solitaires devant des brumes flottantes.
Peter Doig ne peint jamais en plein air, pour composer ses toiles il exploite des sources photographiques variées : films d’horreur, journaux, cartes postales, dépliants touristiques, pochettes de disques… Souvent, il peut mettre plusieurs années à terminer un tableau. À d'autres occasions, il reprendra le même thème pour le traiter différemment.
S’appuyant sur un travail de la matière - jeu de textures, teintes pures et mélangées, effets de solarisation, halo, mises au point vagabondes -, ses œuvres échappent à une lecture univoque. Elles préconisent toujours une distance face au sujet. Les paysages sont noyés dans la nuit ou dans des halos de lumière et de brume, papillonnement des flocons ou des étoiles, labyrinthe des branches, reflets dans l’eau : il n’y a aucun rendu descriptif dans ces vues, Peter Doig peint des atmosphères, des contextes marqués par le malaise de l'homme réduit à l’étonnement et le trouble face à une nature idyllique où sa place ne va plus complètement de soi.
À la suite de la vente d'une de ses œuvres White Canoe, 1990-1991, pour 8,53 millions d’euros par Sotheby's (Londres)[3], il est devenu l'un des peintres vivants les plus chers.
En 2010, dans le cadre d'une commande publique, il a réalisé pour la Chalcographie du Louvre une gravure à l'eau-forte intitulée Pelican Island[5].
Dans le cadre de sa participation au ciné-club studiofilmclub, qui présente des films de répertoire dans son atelier, Doig a peint un grand nombre d'affiches pour les films projetés, sorte d'activité complémentaire à son travail de peintre.
Citations
« La peinture, en grande majorité, est conceptuelle. Je veux dire que toute peinture résulte d'un processus mental. L'art conceptuel se contente de supprimer ce qui se rapporte au plaisir de regarder — la couleur, la beauté, toutes ces dimensions-là[6]. »
« Regarder le monde non à travers les yeux du peintre mais à travers ceux de la peinture[6]. »
Œuvres (sélection)
Friday 13th, huile sur toile (126 × 206 cm), 1987
Hitch Hiker, huile sur toile de sacs postaux (152 × 226 cm), 1989-1990, coll. de l'artiste
White Canoe, huile sur toile (200,5 × 243 cm), 1990-1991, coll. privée (Russie, depuis 2007)
The Architect's Home in the Ravine, huile sur toile (200 × 275 cm), 1991
↑Editions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Estampes contemporaines pour la Chalcographie du Louvre, Paris, Editions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, , 116 p. (ISBN978-2-7118-7088-2), p. 42
↑ a et bCité dans Artension, « Peter Doig dans l’œil », n° 128, novembre-décembre 2014.