Pes manualis
Pes manualis est un terme technique latin en métrologie qui se traduit en français par pied à main ou par pied manuel. Un pied à main est déduit d'un pied existant. Le pied à main entretient avec son pied de référence le ratio douze à dix. Le premier est donc d'un cinquième plus long par rapport au second. OrigineLes arpenteurs, dès l'Antiquité, préférèrent bien souvent un pied d'une longueur supérieure à un pied réel. Ils créèrent le pes manualis. Le procédé de sa création est très simple. L'acre romain est une surface de référence d'un carré de 120 pieds de côtés. Cent-vingt pieds, c'est la longueur de l'arpent romain composée de douze perches decempeda. Si on divise ce même arpent tout simplement par cent, on obtient un nouveau pied d'un cinquième plus long que l'ancien, soit une multiplication par un virgule deux. Antiquité et Moyen ÂgeDepuis, à chaque fois qu'un pied entretient le ratio de douze à dix avec un autre pied, le premier est considéré être le pied à main du second. Le pied basilikos (ce qui signifie grand pied) de Ptolémée est le pied à main du pied attique-solonique.
Le pied dit d'Indus est le pied à main du pied polonais, car ce dernier fut adopté, beaucoup plus tard, par les Polonais.
Il existe d'autres pieds à main connus dès l'Antiquité. Les pieds à main italiensEn Italie, les pieds légaux jusqu'à l'adoption du système métrique étaient bien souvent des pieds à main. Pieds à main réguliersLe pied à main de Vicence est régulier. C'est le pied néo-romain multiplié par 1,2.
Pieds à main élevésEn Italie, au début de l'Époque moderne, un pied à main d'un type tout à fait particulier fut inventé : Le pied à main d'un pied à main, sans que le second fut nécessairement déjà utilisé. Ainsi le pied à main élevé de Côme est le pied carolingien multiplié par 1,44.
Le pied à main élevé de Crémone entretient ce rapport avec le pygme ionien.
Le pied à main élevé de Faenza entretient ce rapport avec le pygme romain.
Le pied à main élevé de Milan choisit comme pied de départ le pied égyptien.
Dans une espèce de surenchère, à Modène, le ratio de création fut même élevé à sa troisième puissance.
Si l'emploi de pieds à main simples (au moins à l'usage interne des arpenteurs) peut être observé, dès l'Antiquité, dans beaucoup de pays par contre, cette course « au pied le plus long », moyennant la multiplication d'un pied ordinaire par 1,44 et 1,728 fut, à une certaine époque, une « folie italienne » uniquement, observable nulle part ailleurs dans le monde. D'un seul point de vue, l'appellation « pied » se justifia même. Ces soi-disant pieds furent subdivisés en douze pouces (onces), 144 points et 1728 « atomi » (sic). Mais c'étaient des « pouces de géants » ! Sommaire : Tableau triable
Voir aussiRéférences
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