Paul Volcker

Paul Volcker
Paul Volcker.
Fonctions
Président de la Réserve fédérale
-
Président de la Federal Reserve Bank of New York
-
Alfred Hayes (en)
Anthony M. Solomon (en)
Under Secretary of the Treasury for International Affairs
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Paul Adolph Volcker Jr.Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Princeton
Teaneck High School (en)
John F. Kennedy School of Government
London School of Economics
Woodrow Wilson School of Public and International Affairs (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Parti politique
Membre de
Distinctions
Liste détaillée
Docteur honoris causa de l'université de Miami ()
Francis Boyer Award ()
Docteur honoris causa de l'université de Syracuse ()
Prix Daniel-Patrick-Moynihan (d) ()
Paul A. Volcker Lifetime Achievement Award for Economic Policy (d) ()
Docteur honoris causa de l'université Hofstra
Docteur honoris causa de l'université Keiō
Prix Arthur S. Flemming (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Paul Adolph Volcker (né le à Cape May (New Jersey) et mort le à New York[1],[2],[3]) est un économiste américain, directeur de la Réserve fédérale des États-Unis (Federal Reserve Board) de 1979 à 1987.

Il a été conseiller du président Barack Obama en tant que directeur du Conseil pour la relance économique (Economic Recovery Advisory Board). Il a également présidé le Group of Thirty. Il est connu pour être celui qui à la tête de la Réserve fédérale a vaincu la stagflation des années 1970 aux États-Unis grâce à une limitation de la croissance de la masse monétaire et la hausse des taux d'intérêt, conformément aux prescriptions monétaristes. En 2004, il a été chargé par l'ONU d'enquêter sur les manipulations du programme « Pétrole contre nourriture » de l'ONU (affaire Pétrole contre nourriture). À l'issue de ses travaux, la commission d'enquête qu'il préside rédige en 2005 un rapport de 623 pages appelé « rapport Volcker ».

Biographie

Paul Volcker est né à Cape May (New Jersey) d'une mère luthérienne et d'un père épiscopalien. Il a grandi à Teaneck (New Jersey) où son père était cadre dans l'administration municipale. Il a été formé à la Teaneck High School[4], puis à l'université de Princeton, à l'université Harvard puis à la London School of Economics

Carrière

En 1952, Paul Volcker rejoint la Banque de réserve fédérale de New York comme économiste à plein temps. Il quitte ce poste en 1957 pour devenir économiste financier à la Chase Manhattan Bank. En 1962, il intègre le Trésor en qualité de directeur de l'analyse financière et en 1963, il devient sous secrétaire adjoint aux affaires monétaires. En 1965, il retourne à la Chase Manhattan Bank comme vice-président et directeur de la planification.

De 1969 à 1974, il sert comme sous-secrétaire chargé des affaires monétaires au département du Trésor. À ce poste, il joue un rôle important dans les décisions conduisant à la suspension de la convertibilité du dollar en or en 1971 et dans la fin du système de Bretton Woods. En général il a eu une influence modératrice plaidant pour la recherche d'une solution internationale aux problèmes monétaires. En 1975, il devient président de la Réserve fédérale de New York puis, en , président de la Réserve fédérale.

En 1975, Volcker devient également senior fellow à la Woodrow Wilson School of Public and International Affairs à l'université de Princeton.

Président de la Fed

Paul Volcker, un démocrate[5], fut nommé président de la Réserve fédérale en 1979 par le président Jimmy Carter et renommé par le président Ronald Reagan en 1983[6]. La Fed sous Volcker est en général vue comme ayant mis fin à la stagflation des années 1970. L'inflation, qui culmina à 13,5 % en 1981, fut abaissée à 3,2 % en 1983[7].

Le taux directeur de la Réserve fédérale qui avoisinait les 11,2 % en 1979, fut porté par Volcker à 20 % en [8] sur le base des idées économiques inspirées par l'économiste Milton Friedman. L'inflation sera vaincue au prix d'une lourde récession en 1982-1983. La Fed de Volcker subit les plus fortes attaques politiques et les plus vives protestations de l'histoire de l'institution. En effet, les taux d'intérêt élevés pénalisaient la construction et l'agriculture. Il y eut une manifestation de fermiers sur C Street NW qui bloquèrent avec leurs tracteurs le siège de la Fed, le Eccles Building[9]. La récession aggravée par les mesures de Paul Volcker a un impact sur toute l'économie mondiale.

Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie, dit dans une interview : « Paul Volcker, l'ancien président de la Fed, connu pour avoir tenu l'inflation sous contrôle ne fut pas reconduit parce que l'administration Reagan ne croyait pas qu'il serait un dérégulateur adéquat »[10].

L'après-Fed

Après avoir quitté la Fed, Paul Volcker est devenu président de la banque d'investissement J. Rothschild, Wolfensohn & Co.. En , Volcker a dirigé une commission d'enquête sur une possible corruption politique dans le programme pétrole contre nourriture. Dans son rapport, il a critiqué Kojo Annan, fils du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, et la firme qui l'employait Cotecna Inspection SA. Il a conclu en « qu'il n'y avait pas de preuves que Cotecna ait été retenue en 1998 à la suite de l'influence inappropriée du secrétaire général dans le processus de sélection[11]. » Cependant, il fit part de doutes sur Koffi Anan dont « les performances en gestion […] étaient en dessous des standards que les Nations unies devraient essayer de maintenir[12]. » Volcker a été le directeur de l'association des Nations unies aux États-Unis de 2000 à 2004.

Il a été président du think tank Group of Thirty ainsi que de 1991 à 2001, du groupe Nord Américain au sein de la Commission Trilatérale[13] dont il est toujours président honoraire. Il est proche de la famille Rockefeller, comme le montrent non seulement les postes qu'il a occupés à Chase Manhattan Bank mais aussi son implication dans le Trust Committee of Rockefeller Group, Inc. (RGI), depuis 1987. Cette entité a géré un temps le Rockefeller Center.

Volcker, Obama et la régulation bancaire

En , Paul Volcker soutient le candidat Obama[14]. Le , dans un discours à l'Economic Club of New York parlant des causes et conséquences de la grande récession, il critique le système financier américain et la politique de la Réserve fédérale du moment[15].

Paul Volcker fut l'un des conseillers économiques du président Barack Obama[16],[17], et dirige le Conseil pour la relance économique (Economic Recovery Advisory Board)[18]. Durant la crise financière de 2007-2008, Volcker a été extrêmement critique envers les banques, et, jugeant que la réponse à la crise avait été inadéquate, il plaide pour plus de régulation[19],[20],[21]. Il insiste pour une limitation de la taille des grandes banques et pour que les banques de dépôts ne puissent s'engager dans des opérations risquées (gestion sur fonds propre, capital-investissement, investissements dans des fonds de pension)[22],[23].

Le , le président Barack Obama a proposé une nouvelle réglementation bancaire qu'il a surnommée « The Volcker Rule », en référence aux fortes plaidoiries de Volcker en leur faveur[24].

Paul Volcker est connu pour ne pas être conforme aux stéréotypes des membres de Wall Street. Le magazine The Week du le présentait comme n'étant pas partisan de la croyance selon laquelle « l'innovation financière » est nécessaire à une économie prospère. Il aime au contraire dire que « la seule innovation utile dans le domaine bancaire fut l'invention des distributeurs automatiques »[25].

Famille et vie privée

Paul Volcker s'est marié en 1954 avec Barbara Bahnson qui est décédée en 1998 et a eu deux enfants. Il vit ensuite avec Anke Dening, son assistante depuis longtemps[26]. Volcker aime la pêche à la mouche[27] et a déclaré que « sa plus grande erreur stratégique de sa vie adulte a été d'amener sa femme en lune de miel à la pêche à la mouche dans le Maine »[28].

Ouvrages

  • (en-US) Changing Fortunes, Paul Volcker et Toyoo Gyohten, Crown, 1992, (ISBN 978-1-58648-752-2)
  • (en-US) Forbes Great Minds Of Business, Fred Smith, Peter Lynch, Andrew Grove, Paul Volcker (auteur), Pleasant Rowland, John Wiley et Paul A. Volcker, Simon and Schuster Audio, 1997, (ISBN 978-0-671-57722-3)
  • (en-US) Good Intentions Corrupted: The Oil for Food Scandal And the Threat to the U.N., Paul Volcker, Jeffrey A. Meyer et Mark G. Califano, Public Affairs Gorgias Press, 2006, (ISBN 978-1-58648-472-9)
  • (en-US) Rediscovery of the Business Cycle, Paul A. Volcker, (The Charles C. Moskowitz Memorial Lectures), The Free Press, 1979, 86 pages. (ISBN 0029334306 et 978-0029334300)

Références

  1. Paul Volcker, l'ascète de la Fed qui avait su dompter le dragon de l'inflation, est mort
  2. Mort de Paul Volcker: la légende de la finance avait 92 ans
  3. Etats-Unis : Décès de Paul Volcker, ancien président de la Fed et légende de la finance
  4. (en) Joseph B. Treaster, « Paul Volcker: The Making of a Financial Legend », ouvert le 6 juillet 2007. « Donald W. Maloney, another Teaneck High School graduate, entered Princeton along with Volcker. Although they had been in the same homeroom at Teaneck High for several years and had been high achievers, they had not been especially close. »
  5. (en-US) The main philosophical difference between Mr. Volcker, a Democrat, and Mr. Greenspan, a Republican, appears to be in their views on the structure and regulation of the banking system. Robert D. Hershey Jr., « Volcker Out after 8 Years as Federal Reserve Chief; Reagan Chooses Greenspan », New York Times, 3 juin 1987
  6. (en) Paul A. Volcker - Council on Foreign Relations
  7. (en) « To Treat the Fed as Volcker Did », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) buyandhold.com
  9. (en) Shull, Bernard. 2005. The Fourth Branch: The Federal Reserve's Unlikely Rise To Power And Influence. Praeger/Greenwood. (ISBN 1-56720-624-7). p. 142.
  10. (en) Gardels, Nathan. Stiglitz: The Fall of Wall Street Is to Market Fundamentalism What the Fall of the Berlin Wall Was to Communism, The Huffington Post, 16 septembre 2008. Accessed September 27, 2009.
  11. (en-US) Independent Inquiry Committee into the United Nations Oil-for-Food Programme - « Second Interim Report (29 March 2005) », p. 77
  12. (en-US) James Traub, 2006, The Best Intentions: Kofi Annan and the UN in the Era of American Power, Picardor/New York, p. 420.
  13. Composition de la commission Trilatérale
  14. (en) Jackie Calmes, « Volcker Joins List of Obama Backers », Washington Wire, The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. The Economic Club of New York: 8 April 2008 Transcript 101st Year, 395th Meeting, (8 April 2008) p. 2, and p. 5-8
  16. « Lawrence Kudlow, « Where's Bernanke's Inner Volcker? », Townhall.com, 27 juin 2008 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  17. Transcript of Third Presidential Debate, October 15, 2008. http://elections.nytimes.com/2008/president/debates/transcripts/third-presidential-debate.html
  18. « President-elect Barack Obama establishes President’s Economic Recovery Advisory Board », change.gov
  19. (en) Julia Werdigier, « Volcker Criticizes Calls to Limit Bank Regulation », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Alan Murray, « Paul Volcker: Think More Boldly », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Charlie Rose, « Paul Volcker: The Lion Lets Loose », Business Week,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en) Simon Johnson, « Paul Volcker Finds a Hammer », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (en) Victoria McGrane, « 'Big is bad' catches on in Congress », The Politico, (consulté le )
  24. (en) Brendan Conway, « 'Volcker Plan' Bank Units Worth Tens Of Billions », Dow Jones and Company, (consulté le )
  25. « Spotlight » dans The Week, 5 février 2010 (Volume 10 Numéro 449), p. 38.
  26. (en) « Paul Volcker is Engaged! »
  27. (en) Eberhard Faber, « Fishing with Volcker », Fortune Magazine, CNN,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le )
  28. (en) Nick Lyons, « Gone off fly-fishing », The New York Times, The New York Times Company,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes