Paul-Émile BottaPaul-Émile Botta Charles-Émile Callande de Champmartin (1797-1883), Paul-Émile Botta, orientaliste (1840), Paris, musée du Louvre[1].
Paul-Émile Botta, né le à Turin (France) et mort le à Achères (Yvelines)[3], est un diplomate, archéologue et entomologiste français. BiographiePaul-Émile Botta est le fils de Carlo Giuseppe Guglielmo Botta, médecin militaire dans l'armée de Bonaparte, puis enseignant en médecine à Rouen à partir de 1820. Paul-Émile Botta nait en à Turin, peu après l'annexion du Piémont par la France le . Il étudie la médecine à Rouen puis à Paris. En au Havre, il embarque à bord du Héros, voilier commandé par le capitaine Auguste Duhaut-Cilly. Il sert comme naturaliste et médecin de bord, quoiqu'il n'ait pas encore son diplôme, et fait le tour du monde, revenant au Havre en . Il passe sa thèse de doctorat le . Paul-Émile Botta se destine d'abord à une carrière diplomatique. Son premier poste diplomatique le conduit à Alexandrie en Égypte[4]. En 1837, il est envoyé par le Muséum d'histoire naturelle de Paris collecter les produits naturels de la côte d'Arabie et du Yémen. Ses notes sont publiées à Paris en 1841[5]. En 1842, il est nommé consul à Mossoul, poste créé par Louis-Philippe pour Émile Botta. Ce dernier qui avait une bonne connaissance des textes de la Bible, beaucoup de curiosité et la volonté de connaître les civilisations anciennes, cherchait Ninive et Babylone. C'est de 1843 à 1844 qu'il découvre à Khorsabad, sur la rive orientale du Tigre, l'angle du palais de Sargon II, qu'il croit être des ruines de Ninive. Dirigeant trois cents ouvriers, il dégage 14 salles et trois cours[6]. Les sculptures et les reliefs les mieux conservés découverts sur ce site furent chargés sur des radeaux et acheminés sur le Tigre jusqu'à Bassorah, puis au Havre en bateau, pour créer à Paris en 1847 le premier musée assyrien d'Europe. Ils sont aujourd'hui conservés au musée du Louvre. En l'absence de photographie, le relevé des fouilles a été fait par le peintre et dessinateur Eugène Flandin[7] qui publie en 1849 Les Monuments de Ninive. De 1852 à 1855, Victor Place, successeur de Botta sur les fouilles de Khorsabad, achève le dégagement du palais de Sargon[8]. En 1848, Botta est nommé consul à Jérusalem en Palestine[9]. Les motifs d'amertume s'accumulent : sa suggestion de fouilles à Saïda et à Sour, les anciennes Sidon et Tyr, reste sans écho[10] ; la publication de ses manuscrits de fouilles, contenant des textes en cunéiforme, traîne en longueur[11]. Un abus de confiance lui fait perdre ses rentes[12]. Envoyé en 1854 à Constantinople pour demander le transfert des Grecs orthodoxes aux Latins de la garde du Saint-Sépulcre, il échoue dans cette négociation face à l'influence russe[11]. Subissant « l'hostilité des uns et l'ingratitude des autres », il est affecté en à Tripoli de Barbarie (aujourd'hui capitale de la Libye)[13]. En 1868, il est promu à Tripoli commandeur de la Légion d'honneur[14]. Paul-Émile Botta décède le et est inhumé à Achères (Yvelines). Sa tombe a depuis disparu après la construction du monument aux morts de la commune[15]. Une rue de Jérusalem-ouest à son nom a été inaugurée le à l'occasion du centenaire de la prise de poste de Botta comme consul[9], on y trouve le consulat général de France à Jérusalem[16]. Gustave Flaubert dressa de Paul-Émile Botta un portrait très critique : « Dîner chez Botta. Homme en ruines, homme de ruines. Nie tout et m'a l'air de tout haïr. [] Il apprend maintenant le piano et avoue qu'il n'est pas un creuseur. Fatigué de tentatives (sa vie en est un tissu : médecin, naturaliste, archéologue, consul), il essaye de celle-là[13] ». Distinctions
Publications
Notes et références
Bibliographie
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