Né vers 496, Patrocle est voué dès son plus jeune âge à devenir berger, ce qu'il pratique jusqu'à l'âge de dix ans avant de rejoindre l'école et de mener des études brillantes. Il est même conduit auprès de Nunnion, dignitaire à la cour du roi Childebert Ier, fils de Clovis, qui apprécie ses dispositions à l'instruction et sa modestie.
Cependant, à la mort de son père, alors qu'il a une quarantaine d'années, il décide de revenir auprès de sa mère qui souhaite le voir se marier, mais il préfère s'approcher de l'évêque de Bourges, Arcade, pour lui demander d'entrer au service de l'Église. Devenu diacre, il néglige toutefois de partager ses repas avec les autres clercs préférant la prière, le jeûne et la lecture de la Bible. Réprimandé par l'évêque, il décide alors de suivre son chemin selon la volonté de Dieu.
Sa réputation de sainteté se répand et attire des disciples ; il décide alors d'établir un monastère à quelques kilomètres de là. C'est autour de l'église que se développera la commune de Colombier. Il meurt en 576, octogénaire, et est enterré dans l'église de Colombier, où ses reliques sont toujours conservées dans une châsse.
Culte
Le tombeau de saint Patrocle devint rapidement le centre d'un pèlerinage qui attirait de nombreux fidèles venus du Bourbonnais et du Berry, mais aussi de la Marche et du Limousin[3]. Divers miracles lui furent attribués[4], comme celui du jaillissement de la fontaine Saint-Patrocle, située non loin de l'église[5].
Il y avait dans les derniers siècles deux pèlerinages annuels, le (avec veillée le 8) et le . Ces pèlerinages semblent être tombés en désuétude dans le courant du XXe siècle[3], mais plus récemment la tradition a été reprise sous la forme d'une procession le dernier dimanche de juillet[6].
D'environ 6,5 km, elle part de l'église de La Celle et aboutit à Colombier, où une messe est célébrée à l'église Saint-Patrocle ; enfin, la procession reprend pour mener les reliques du saint jusqu'à la fontaine.
Sa fête a été fixée au , sans doute à l'anniversaire de sa mort, dans le propre du diocèse de Moulins.
↑De nombreux miracles, ainsi que des exorcismes, lui sont attribués par Grégoire de Tours.
↑Cette source, qui comporte plusieurs bassins successifs, a la réputation de guérir les maladies des yeux. Il est probable que sa vocation guérisseuse était déjà connue à l'époque gallo-romaine.
↑On manque de données pour les siècles antérieurs.
Voir aussi
Bibliographie
Maurice de Laugardière, L'Église de Bourges avant Charlemagne, Tardy, 1951.
Jean Débordes, Les mystères de l'Allier : histoires insolites, étranges, criminelles et extraordinaires, Éditions de Borée, 2001. (ISBN9782844940858)
Jacques Baudoin, Grand livre des saints : culte et iconographie en Occident, Éd. Créer, 2006, notice no 435, p. 385 : « Saint Patrocle de Néris » (en ligne).