Paiement de l'indu en droit civil françaisLe paiement de l'indu (lat. solutio indebiti) est un quasi-contrat dans lequel celui qui a fait un paiement indu, par erreur, peut obliger celui qui a reçu le paiement à le lui restituer. Par application de l'article 1302 du code civil, l'action en répétition de l'indu consiste pour celui qui a payé (le solvens) à demander à celui qui a reçu (l'accipiens) le remboursement, la restitution, d’une chose qui a été versée à tort ou qui n’était pas due. Les conditions de l'action en répétition de l’indu
Enfin, la répétition de l'indu est exclue lorsque les sommes ont été versées en exécution d'une décision de justice devenue irrévocable ; cependant, l'autorité de la chose jugée ne peut être opposée lorsque des événements postérieurs sont venus modifier la situation antérieurement reconnue en justice ; à titre d'exemples :
Les conditions relatives à la detteL'action suppose un indu, c'est-à-dire une absence de dette entre le solvens et l'accipiens. N'est pas considéré comme absence de dette :
Il existe deux types d'indus :
Les conditions relatives au solvens
Depuis un arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation en date du , la faute du solvens ne le prive pas de l'action en répétition de l'indu. Toutefois, celui-ci devra éventuellement répondre de cette faute à travers l'indemnisation du préjudice ressenti par l'accipiens.
L'article 1302 du Code civil (anciennement 1376 du Code civil[2]) semblait exiger comme condition de l'exonération de l'action, une erreur du solvens. Toutefois concernant la preuve de l'erreur, la jurisprudence adopte deux attitudes contrastées selon que l'on se trouve dans un cas d'indu subjectif ou objectif. Dans la première situation, la jurisprudence exige toujours la preuve d'erreur du solvens. Dans la seconde, depuis un arrêt d’assemblée plénière du (Ursaff de Valenciennes)[3], la jurisprudence énonce que contrairement à ce qu’établit l’ancien article 1377 du Code civil [4], il n'est plus nécessaire de prouver une erreur du solvens. Le solvens devra seulement prouver l'absence de cause du paiement. Les conditions relatives à l'accipiensIl peut arriver que l'accipiens détruise ou ait détruit l'instrumentum (ici, ne dispose plus de la somme en cause) reçu du solvens. Dans un tel cas, il sera alors impossible au solvens de demander la restitution de cette somme versée à l'accipiens. Dès lors, le solvens ne pourra que se retourner contre le véritable débiteur de la dette (celui qui aurait dû payer en réalité) en fondant son action sur l'enrichissement sans cause. Les effets de l'action en répétition de l'induL'exercice de l'actionSeul celui qui a payé, donc le solvens, peut exercer cette action. On ne peut agir en répétition de l'indu que contre l'accipiens. Aucune action n'est donc possible contre un tiers. Le délai de prescription est celui de droit commun prévu à l'article 2224 du Code civil. Le solvens aura donc 5 ans pour faire valoir son action. La restitution et le remboursement
Références
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