Quand Raoul mourut, en 892, Baudouin s'empara de la place, avant que le roi Eudes eût pu en disposer. Baudouin, frappé d'excommunication, n'en brava pas moins le roi qui vint mettre le siège devant Arras, mais qui finit (895) par en reconnaître la possession au comte dont il désirait se ménager l'appui[5].
En 899, Charles le Simple, à qui la mort d'Eudes avait valu l'adhésion unanime des grands, réussit à expulser Baudouin du château d'Arras, et il le remit au comte Aumer ; l'archevêque Foulques de Reims avait énergiquement combattu les prétentions de Baudouin et celui-ci, par vengeance, n'hésita pas à le faire assassiner (). Il ne récupéra pourtant ni Saint-Vaast, ni le pays d'Arras, qui demeurèrent à Aumer et à son fils Aleaume jusqu'en 931[6].
Le roi Lothaire envahit la Flandre en 965 ; il obligea les vassaux du comte à lui rendre hommage et garda par-devers lui le pagus Atrebatensis, ainsi que l'Ostrevent et tout le pays jusqu'à la Lys. C'était les conquêtes d'Arnoul Ier qu'il annulait[8]. Il est probable que cette confiscation n'a été que temporaire et que Lothaire remit lui-même la partie méridionale de la Flandre au jeune comte Arnoul II[9].
Au moment où le comte de Flandre Philippe d'Alsace mariait Isabelle, fille de sa sœur Marguerite, à Philippe Auguste (1180), il commit la fâcheuse erreur d'engager, à titre de dot de la jeune reine, une notable portion de ses États, dont le pagus Atrebatensis[10].
Cette cession fut confirmée par le traité d'Arras (octobre 1191)[11].
↑Le Capitulaire de Servais, 853 (Carte des Pagi et des Missatica)
↑Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 283