Pépinière de Berlin

Photographie de la façade arrière de la Pépinière, partie datant de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle

La Pépinière[1] est un palais de Berlin construit à l'angle de la Scharnhorststraße et de l'Invalidenstraße pour abriter une école de médecine militaire, deuxième établissement du type « école de chirurgie » (Chirurgenschule) après celui de la Charité à proximité. L'établissement a été fondé par Johann Goercke (de), son premier directeur, le . Depuis 1998, le palais accueille le ministère de l'Économie et de la Technologie. C'est un monument classé[2].

Historique

1795-1919

Portrait de Johann Goercke.

Après la bataille de Valmy (1792), le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II reconnaît le retard de la médecine militaire de l'armée prussienne et ordonne la fondation d'une école de médecine militaire d'élite à Berlin. Les futurs chirurgiens doivent y recevoir une formation scientifique, militaire et sportive. Le cursus est gratuit et les étudiants (appelés élèves[3]) y reçoivent logis et couvert[4]. Ceux-ci sont surnommés les « coqs siffleurs » (Pfeifhähne), expression employée à l'origine par les garçons des rues berlinois. Le succès de l'école est immédiat : sur dix candidats, il n'y peut avoir qu'un admis.

Les études durent quatre ans pour les adolescents et débouchent pour ceux qui le peuvent sur des études supérieures de huit ans en tant que chirurgiens militaires recevant leur solde de l'État. L'école permet donc à des élèves de milieux modestes d'acquérir une formation médicale. L'école est baptisée « institut médico-chirurgical Frédéric-Guillaume » en 1818, puis « académie d'enseignement médical militaire Empereur-Guillaume » en 1895. L'académie accueille trois corporations d'étudiants (Pépinière-Corps), supprimées le à la suite du Traité de Versailles : les Corps Suevo-Borussia (de) (devise : Vivant fratres intimo foedere juncti!), Corps Franconia (de) (devise : Pro patria et honore) et Corps Saxonia (de) (devise : Nunquam retrorsum!), cette dernière reconstituée puis suspendue en 1935.

L'académie Empereur-Guillaume (Akademie-Kaiser-Wilhelm) est supprimée en 1919 d'après les termes du Traité de Versailles.

1934-1945

Façade sur l'Invalidenstraße, partie construite en 1905-1910.

L'académie est reconstituée dans les mêmes locaux en 1934 sous le nom d'académie médicale militaire (Militärärztliche Akademie). Elle dépend directement de l'Heeres-Sanitätsinspekteur, inspecteur de santé de l'Armée, et elle est divisée en trois groupes d'études: les groupes A et B forment des officiers de santé (Sanitätsoffizieranwärter), le groupe A préparant aux études pré-cliniques et le groupe B aux études cliniques. Le groupe C à partir de 1938 comprend les instituts de recherche médicale[5].

Commandants de l'académie
  • Médecin-général (Generalarzt) Rudolf Gunderloch (1885–1962), du au
  • Generalstabsarzt Richard Hamann (1868–1956), du au
  • Generalstabsarzt Walther Asal (1891–1987), du au

Après 1945

Le palais n'est pas démoli et se trouve à Berlin-Est. Il sert de bureaux à la cour suprême de la RDA et au ministère de la Justice de la RDA.

Aujourd'hui on donne à la Eichensaal (salon de Chêne), ancienne salle de banquet du palais, des concerts de musique de chambre interprétés par l'orchestre symphonique de la Radio de Berlin ou d'autres ensembles.

Le reste du palais abrite depuis 1998 les bureaux du ministère de l'Économie et de la Technologie.

Coqs siffleurs célèbres

Notes et références

  1. En français dans le texte
  2. (de) Liste des monuments classés de Berlin
  3. En allemand: Eleven, calqué du français
  4. D'autres dont les familles ont les moyens logent en ville et sont externes
  5. (de) K. Ph. Behrend, Die Kriegschirurgie von 1939-1945 aus der Sicht der Beratenden Chirurgen des Deutschen Heeres im Zweiten Weltkrieg, 2003, pp. 10-11

Bibliographie

  • (de) Johann David Erdmann Preuß (de): Das Königlich Preußische medizinisch-chirurgische Friedrich-Wilhelms Institut (ursprünglich chirurgische Pépinière) zu Berlin. Ein geschichtlicher Versuch zum 25. Stiftungstage desselben, dem 2. August 1819. Berlin 1819.
  • (de) Fritz-Ulrich Braun, Erinnerungen zum 190. Stiftungsfest der Pépinière in München, 24.–27. Oktober 1985, Rottweil, 1986

Source