Fils d'horloger, Oscar Huguenin effectue un apprentissage d'horloger puis travaille brièvement aux côtés de son père, de son frère aîné et de sa sœur dans l'atelier familial. Sans goût pour le métier, il se réoriente rapidement et s'inscrit aux examens d’État afin de devenir instituteur[1]. En 1861, fraîchement diplômé, Oscar Huguenin est nommé régent à Bôle où il reste en fonction jusqu'en 1871[2]. Cette année-là, il se blesse lourdement et durablement. Désormais, il doit se contenter de donner des leçons ponctuelles, de français et de dessin, un peu partout sur le littoral neuchâtelois[3].
En 1875, Oscar Huguenin épouse Anna Engwiller, fille du chancelier du canton d'Appenzell. Le mariage est de courte durée car Anna meurt des suites de la naissance de la première fille du couple : Laura. Jeune veuf, Oscar Huguenin s'installe à Boudry, dans la maison où vivent déjà sa mère et son frère, Jules. Il se remarie en 1883 avec la sœur aînée de sa première femme : Elisabetha[1].
C'est à partir de ces années-là, que, désormais âgé d'une quarantaine d'années, Oscar Huguenin développe une activité artistique et littéraire. Entre 1885 et 1907, il signe et illustre dix romans populaires et cinq nouvelles. Il livre également au public neuchâtelois deux recueils de dessins et de croquis ainsi que de nombreuses cartes postales[4],[5]. Oscar Huguenin est aussi l'auteur d'une série de dessins consacrés à la retraite de l'armée Bourbaki[6]. De plus, les travaux d'Oscar Huguenin illustrent les œuvres de plusieurs de ses contemporains comme T. Combe, Louis Favre ou Auguste Châtelain ainsi que diverses revues neuchâteloises telles que le Musée neuchâtelois ou Le Rameau de sapin[1].
Oscar Huguenin décède en 1903, à l'âge de soixante ans, reconnu par ses contemporains comme le grand conteur romantique du pays de Neuchâtel[3].
Œuvres publiées
L'Armurier de Boudry : une histoire du vieux temps, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé, 1885.
Les Aventures de Jacques Gribolet, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé ; Paris, Librairie de la Suisse française P. Monnerat, 1888.
Aimé Gentil, illustré de 17 dessins de l'Auteur, Neuchâtel, Delachaux & Nestlé ; Paris, P. Monnerat, 1889.
Récits du cosandier : quatre nouvelles, illustré de 51 dessins de l'auteur, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé ; Paris, P. Monnerat, 1890.
Le Solitaire des Sagnes, illustré de 56 dessins de l'auteur, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé ; Paris, Grassart, 1893.
Maître Raymond de Loeuvre : un magister au XVIme siècle, illustré de 54 dessins de l'auteur, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé ; Paris, Grassart, 1895.
Gens de cœur : récits du Foyer, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé ; Paris, Grassart, 1896.
L'Héritage de Blaise, illustré de 51 dessins de l'auteur, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé ; Paris, Grassart, 1897.
Récits de chez nous, Neuchâtel, Delachaux & Niestlé ; Paris, Grassart, 1898.
↑« Épisodes de l'internement en Suisse de l'armée Bourbaki en 1871 ». Fonds : Oscar Huguenin; Cote : OSHU-101-1.2. Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (présentation en ligne).
↑Ron, « Oscar Huguenin au musée », L'Express, , p. 13 (lire en ligne)
Jacqueline Borel et Pierre-Arnold Borel, "Oscar Huguenin, peintre et écrivain neuchâtelois (1842-1903), et son ascendance", Bulletin, Société neuchâteloise de généalogie, 2002, no° 19, p. 51-57.
Laurent Huguenin, "L'imagin'ère d'Oscar", La silhouette masculine : mode et artifice du Moyen Âge à aujourd'hui, Nouvelle revue neuchâteloise, Nouvelle revue neuchâteloise 33, 2016, no° 130, p. 149-157
Eric-André Klauser, Oscar Huguenin, imagier du Pays de Neuchâtel, Saint-Blaise, Éd. du Ruau, 1992.
André Tissot, "Les dessins d'Oscar Huguenin, enfant de La Sagne, conteur et illustrateur des plus belles et anciennes histoires de son pays", Revue neuchâteloise, 1983, no° 102.
Liens externes
Fonds Oscar Huguenin (1842-2005). Cote : OSHU. Neuchâtel : Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (présentation en ligne).