Euridyce, mordue par un serpent, étant morte, Orphée descend aux Enfers auprès de Pluton pour réclamer son retour à la vie.
« Orphée [...] la reçoit sous cette condition, qu'il ne tournera pas ses regards en arrière jusqu'à ce qu'il soit sorti des vallées de l'Averne ; sinon, cette faveur sera rendue vaine. [...] Ils n'étaient plus éloignés, la limite franchie, de fouler la surface de la terre ; Orphée, tremblant qu'Eurydice ne disparût et avide de la contempler, tourna, entraîné par l'amour, les yeux vers elle ; aussitôt elle recula, et la malheureuse, tendant les bras, s'efforçant d'être retenue par lui, de le retenir, ne saisit que l'air inconsistant. »
La cantate date probablement de 1721, d'après la copie manuscrite (mais non autographe) qui nous en est parvenue.
Elle est écrite pour une voix de soprano et un ensemble instrumental réduit (« symphonie ») , soit un violon et une viole avec basse continue.
Orphée comporte trois airs de caractères variés précédés chacun d'un récitatif. Le second air est séparé en deux par trois mesures marquées "très lent" au moment où Eurydice, qu'Orphée vient de regarder, est brutalement retenue dans les enfers. Cuthbert Girdlestone note cependant qu'il est d'un intérêt musical limité et que l'air gai qui lui succède manque singulièrement d'empathie.
Récitatif
Par le charme vainqueur d'un chant harmonieux
Orphée à l'empire des ombres
Arrachait l'objet de ses vœux
Et le fils de Vénus, dans ces routes trop sombres,